« 120 battements par minute », le film acclamé à Cannes

Didier Lestrade, cofondateur de Act-up, une association contre le sida, décrite dans le film a été très touché par la réalisation de Robin Campillo.

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Depuis Samedi dernier, on entend parler sur tous les réseaux, dans tous les magazines du film « 120 battements par minute », le troisième film de Robin Campillo, sur les années Act Up-Paris, qui fait des ravages au festival de Cannes. Didier Lestrade, cofondateur de l’association en 1989 et ex-journaliste à Libération a été très ému par cette touchante réalisation. Le film retrace l’histoire d’Act Up-Paris qui à travers de multiples actions, a milité pour la lutte contre le sida. Une association qui, sans relâche, a essayé par tous les moyens de se faire entendre sur ce virus : se rendre dans des salles de cours pour parler du préservatif, arroser de sang un laboratoire mettant trop de temps à rendre les résultats d’un test de dépistage. Tout était mis en œuvre afin de faire connaître cette maladie dont on ne connaissait presque rien à l’époque.

Didier Lestrade qui a participé à cette époque charnière a pu grâce au film « digérer tous les moments les plus durs vécus ». Il ajoute « Le casting est tellement incroyable que ça ressemble beaucoup à l’Act-Up de cette époque là ». Il raconte aussi «  S’il y a bien une chose que nous n’avions pas imaginée pendant ces années de lutte, c’est qu’un film serait réalisé un jour, et qu’il serait acclamé à ce point à Cannes.  Quand j’ai reçu le scénario, il y a un an, et que Philippe Mangeot et Robin Campillo m’ont demandé ce que j’en pensais, je les ai félicités pour la justesse factuelle de ce que nous avions vécu et je les ai supplié de préserver l’humour des dialogues, cette autodérision comique qui nous faisait traverser les moments les plus durs comme les affrontements internes les plus violents.» Une histoire de lutte qui lui tient à cœur car il est lui-même séropositif.

 Un combat qui devrait continuer

Un combat qui aujourd’hui ne pourrait plus exister car les actions menées par Act-Up ne pourraient plus être tolérées par l’État et la police dans la société actuelle. En effet de nos jours, une telle explosion de colère militante serait réprimée avec violence. Et pourtant cette lutte charnière ne serait pas de refus pour faire taire certains sur des blagues honteuses envers les homosexuels mais aussi pour faire baisser les taux de discriminations.

À Cannes, le film a fait l’unanimité, certains d’après le Figaro l’ont même intitulé 120 larmes par minute et la presse n’en a fait que des éloges. Les critiques de cinéma l’on même placé en tête, il est considéré comme un très sérieux concurrent pour la palme d’or.

Mathilde Dandeu ( Jeudi 25 mai 2017)

(Source Photo : Allociné)