Aurélien Wiik : l’acteur à 100 à l’heure !

Si Aurélien Wiik a passé une année 2018, entre les planches avec la pièce de Jean d’Ormesson intitulée« La conversation » et les plateaux de tournage avec « Munch », ce n’est pas prêt de s’arrêter en 2019 !

Aurélien Wiik, un acteur à l’énergie débordante ! (Crédit photo : Sergio Dovale)

 C’est à l’âge de sept ans, qu’Aurélien Wiik, monte sur les planches d’une scène pour la toute première fois. Ses parents qui avaient un restaurant dans le deuxième arrondissement de Paris faisaient venir de jeunes artistes, pour chanter où réaliser des sketchs. « On arrivait de Normandie et je trouvais ça génial. Un soir, il y en a qui n’osaient pas passer le chapeau, normalement ce sont les artistes qui le font. Je suis monté sur scène, j’ai fait un sketch que j’avais vu à la télé, j’ai passé le chapeau et ils m’ont donné de l’argent. Je me suis dit que c’était génial. J’ai donc commencé à aller sur la scène de mes parents tous les soirs». Des représentations qui plaisent, notamment à l’un des clients du restaurant, qui suggère à ses parents qu’il se présente à des scènes ouvertes. « Je me suis donc rendu au FIEALD, qui existe encore au Trévise, mais à l’époque c’était au café de la gare. J’avais 11 ans lorsque je m’y suis rendu. C’est ensuite devenu mon rendez-vous de toutes les semaines ».

De « La gloire de mon père » au cinéma !

Au départ, le jeune garçon, ne connaissait que les shows sur scène. « Ma mère avait tourné des films dans les années 60, mais elle avait arrêté déjà depuis un moment. Donc je ne connaissait pas les tournages ». Un film va faire basculer  la vie d’Aurélien Wiik: « La gloire de mon père » ! « Je me suis dit, mais c’est ça que je veux : une famille qui à l’air super heureuse et super unie, dans le sud de la France, les montagnes, il apprend à braconner et une fille lui fait des bisous. Je suis rentré du cinéma et j’ai dit à ma mère, je veux tourner dans des films ». Aurélien Wiik, se lance alors dans l’aventure et quitte l’école à 16 ans. Très sollicité, il est bien difficile pour lui de concilier les cours et les tournages. « À chaque fois c’était compliqué, car il fallait demander l’autorisation à la Ddass et il fallait que le proviseur dise si tu travaillais bien ou pas, pour savoir si la Ddass t’autorisait à travailler autant. Heureusement, j’avais un conseiller d’orientation qui était super gentil et qui adorait le cinéma. Il m’a toujours sauvé en faisant croire que je bossais beaucoup, ce qui n’était pas le cas ». Un choix qu’Aurélien Wiik n’a jamais regretté, car il vit aujourd’hui de sa passion ! « Ce qui est génial, c’est que j’ai arrêté les études tôt, mais que je peux faire plein de métiers qui demandent beaucoup d’études. Ça me permet de le faire sans avoir eu à étudier ». Un homme très curieux, qui s’intéresse à tout, mais aussi une personne qui aime les gens. À travers ses rôles, il fait ressortir quelqu’un qu’il a apprécié ou qu’il l’a touché … « Des gens que j’ai rencontré qui pouvait être méchants, mais au fond tu sens que ça vient de quelque part. J’adore mettre de l’humain même dans le méchant, tout le monde n’est pas tout noir ou tout blanc et c’est super d’avoir des émotions ».

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 Ne jamais être le même !

Une des particularités d’Aurélien Wiik, c’est qu’il ne veut pas se cantonner à un seul type de rôle. Pour lui, il n’est pas question d’être catégorisé comme le bourreau des cœurs ou seulement le méchant. « Le problème, c’est que dans le milieu artistique français on aime bien mettre des étiquettes aux gens. On aime les identifier : lui il est méchant, lui il est sensible … Je trouve ça ennuyeux, car on n’est pas artiste pour être cantonné à quelque chose. C’est une liberté d’être artiste ». Aurélient Wiik s’amuse donc à trouver toujours des interprétations totalement différentes d’un film à l’autre. Selon lui, il est essentiel de pouvoir montrer toute sa palette, une belle capacité qui ne plaît pas à tout le monde ! « Les producteurs me disent, tu nous embêtes, car on ne sait pas où te mettre. C’est ça que je veux, pour montrer que je peux tout faire. Ce n’est pas flou au contraire, c’est que je suis capable de tout jouer. Ça fait 25 ans que je leur montre. J’espère qu’ils vont un jour se rendre à l’évidence et qu’au cinéma on me donnera plus de rôles, comme j’en ai eus plus jeune. J’espère que l’on va se réconcilier et qu’ils vont me faire plus confiance ». Un acteur qui ne s’arrête jamais, et nous confie même : « ce que j’adore, c’est tourner la journée et jouer au théâtre le soir ».

Le défi de « La conversation »

Le théâtre, est un lieu qu’Aurélien Wiik apprécie particulièrement, du fait qu’il puisse tenir le public, le « contrôler ». « Au théâtre, tu tiens les gens en respect. C’est comme si tu avais un flingue, c’est toi qui décides. Durant les 30 premières minutes, tu essaies de savoir quand ils rient et quand ils ont peurs. Après tu distilles tes silences et tes répliques. Quand tu as compris ce qu’ils leur plaisaient, c’est toi qui décides quand ils vont avoir peur, quand ils vont rigoler… c’est vraiment magique, tu as l’impression de piloter les gens ». Il est en ce moment même au théâtre du Gymnase à Paris, dans la pièce de Jean d’Ormesson « La conversation ». Une pièce que l’acteur a longuement hésité à faire…

 

« C’est quand même génial au vu de mes études de jouer un texte d’un académicien, je ne m’y attendais pas. Le pari était fou, au départ, j’ai dit non au metteur en scène. Quand j’ai lu le texte et que j’ai vu le peu de temps que l’on avait pour le faire, je lui ai dit mais tu es fou, pourquoi moi, il y a plein d’autres acteurs qui viennent du classique et qui ont l’habitude ». Sauf qu’Aurélien Wiik, aime prendre des risques et se laisse tenter par l’expérience. « Ce qui m’a plus c’est le challenge, car quand je l’ai lu je me suis dit que c’était hyper compliqué. La lecture elle est dure, il est très difficile de la rendre humaine et c’est un texte complexe. Il a fallu vraiment travailler pour le rendre naturel et que ce soit facilement réalisable. Puis le metteur en scène avait une vision de moi que je n’avais pas et je trouvais ça dingue ! » Pari relevé, car si « La conversation », peut faire peur, en s’imaginant que ça va être plat. Aurélien Wiik et son partenaire Alain Pochet, donnent à cette pièce une belle dynamique et ne l’interprètent pas avec le cliché de Napoléon et de son deuxième consul. Un Bonaparte que l’on reconnaît par le choix du costume, auquel Aurélien Wiik arrive à montrer toutes les facettes de cet homme en passant par différentes sensibilités : l’homme rigoureux à qui il faut obéir, un homme prêt à tout pour sa famille et enfin celui d’un homme ambitieux, qui plonge dans la folie de ses rêves pour devenir empereur. Une pièce à ne pas louper !

Les ruses d’un bon comédien

Si on retrouve un Aurélien Wiik talentueux dans « La conversation », on a pu le découvrir sous un nouveau jour dans la série Munch (saison 1 et 2). Au départ il devait y jouer le rôle d’Aurélien…mais qui n’était pas du gout de l’acteur. « Je n’avais plus l’âge et puis si c’est pour jouer le stagiaire un peu pommé qui vient d’arriver, je l’ai déjà joué et je ne sais même pas si ça m’amuse encore. Je sortais de la vengeance donc même physiquement j’étais déjà dans autre chose ». Une série dans laquelle on y trouve également un flic, nommé Gaspard qui est plus à l’image du comédien. Aurélien Wiik, utilise alors une petite ruse : rater les essais d’Aurélien et leur proposer de faire un essai pour Gaspard. L’interprète réussit son coup avec brio ! « J’aime bien Gaspard, car il est très bourru. Au début on a fait le cliché du flic, puis après on l’a rendu plus solaire, rigolo, avec cette équipe il s’intègre un peu, il fait des blagues. J’aime ce personnage, car il fait son travail sérieusement et puis il va draguer dans tous les sens, il est drôle avec les gens, il est gentil avec les enfants. Il arrive à s’adapter à tous les milieux, mais il reste mystérieux ».

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Donner la chance aux plus jeunes

Comme tourner et jouer ne suffisait pas à Aurélien Wiik, il s’est lancé dans la production. On vous l’avait dit, il ne s’arrête jamais et regorge d’énergie. « Je connais très bien mon métier, car j’ai beaucoup travaillé. Un plateau je le connais par cœur. Je suis curieux, je me suis donc souvent penché sur la production et j’étais souvent dans les bureaux de productions, j’aimais bien ». Il a 15 ans quand il tente de réaliser son premier-court métrage qui ne pourra aboutir. « Je n’ai pas pu finir, car on m’a volé mes rushs dans un cambriolage, tristesse ». Ce qu’Aurélien Wiik apprécie en tant que producteur, c’est de pouvoir être le chef d’équipe. Il a toujours le bon mot pour réussir à motiver les troupes et à les réunir. Il aime quand les gens font bien leur travail. Il n’hésite pas à tout leur donner, pour qu’il puisse le faire dans les meilleures conditions. « J’adore quand tu as poussé l’excellence chez les gens et que d’un coup tout est là et on va construire quelque chose ensemble. J’adore produire pour ces raisons là et j’adore être sur le plateau, voir qu’avec mes équipes on a pensé à tout et que l’on peut travailler sereinement ». Un acteur et un producteur au grand cœur, qui gratifie le travail des jeunes qui débutent dans le métier. « Je rencontre des gens qui ont du talent, tu as vraiment envie que cette chose-là elle soit faite et tu ne peux pas passer à côté. C’est souvent des jeunes, qui ne connaissent pas grand monde dans le métier, il est difficile pour eux de se faire produire ».

2019, une nouvelle année bien chargée !

Une belle rencontre qui se termine sur les futurs projets d’Aurélien Wiik.

On le retrouvera dans la série « Le Bazar de la charité » sur TF1. Une histoire vraie qui s’est déroulée à Paris. « Avec un beau casting : Audrey Fleurot, Julie de Bona, Camille Lou, Josiane Balasko, Antoine Duléry. Après il y a plein de gens que je ne connaissais pas. Je trouve ça très bien pour une grosse chaîne comme ça d’avoir 70% du casting qui ne soit pas très connu. Je m’éclate, je prends des cours de calèche, j’ai un très beau rôle ».

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Quant à « La conversation », elle s’envole pour une tournée. L’acteur a également réalisé et produit un film au Chili. Une comédie espagnole sur trois personnes qui n’avaient rien pour se rencontrer et qui vont finir par se présenter à l’élection présidentielle. « Au départ, j’ai tourné un court-métrage il y a trois ans au Chili et quand j’ai vu la fin, j’ai eu des idées pour en faire un truc plus long. J’ai hâte que ça se termine, car j’ai beaucoup travaillé et je n’ai pas eu le temps de m’en occuper depuis qu’on l’a fini. On va commencer la post production et j’ai suis impatient ». Pour le moment le format est à définir film ou série ? Mais une chose est sûre, c’est que l’on est pressé de découvrir tout ça !

Mathilde Dandeu

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