Cate Blanchett, le caméléon d’Hollywood

C’est officiel ! La talentueuse Cate Blanchett présidera le jury du 71ème Festival de Cannes. Elle sera « une présidente engagée » selon les organisateurs de l’événement. Et pour cause, depuis le début de sa carrière, elle défend les droits des femmes et la performance artistique.

Déesse diabolique, reine d’Angleterre féroce, scientifique ambitieuse, marâtre cruelle, … Cate Blanchett peut endosser tous les rôles qui lui sont proposés. Elle ne recule pas devant un bon défi et prospère au-dessus d’un film de par sa performance. Elle donne tout et même plus encore. Et ce, depuis 23 ans. Lors du tournage de « Blue Jasmine », c’est elle qui a dû sauver un film synonyme de “désastre” selon Woody Allen. Elle remporte d’ailleurs un Oscar en 2014 pour ses prouesses.

L’Australienne de 48 ans parvient à s’effacer derrière un personnage. Qui dit Cate Blanchett, dit Galadriel ! Son rôle dans « Les Seigneurs des anneaux » (2001) lui a valu une popularité grandissante – qu’elle a su entretenir dans « Le Hobbit » en 2012. Grâce à sa peau claire et ses traits fins, elle donne vie à une fiction célèbre dans le monde de la littérature jeunesse.

Trois ans plus tard, elle se glisse dans la peau de Katharine Hepburn. Elle joue aux côtés de Leonardo Di Caprio dans « Aviator » de Martin Scorsese. Un long-métrage qui lui permet d’obtenir l’Oscar de la meilleure actrice dans un rôle secondaire en 2005. Elle va même jusqu’à interpréter une scientifique prête à tout pour obtenir la connaissance absolue dans « Indiana Jones et le crâne de cristal » en 2008.

Elle jouera une femme mariée insatisfaite dans « Carol » (2015) – pour lequel elle remporte le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes – une compagne vieillissante dans « Benjamin Button » (2008) et la reine d’Angleterre dans « Elizabeth » (1998). En tout, elle a participé à 65 films et séries. Elle a travaillé aux côtés des plus grands : Johnny Depp, Natalie Portman, Brad Pitt, … Cette année, elle partage l’affiche avec Chris Hemsworth et Mark Ruffalo dans « Thor : Ragnarok ».

Des femmes fortes qu’elle n’hésite pas à défendre

« Manifesto » est sa consécration. Un défi de taille pour une actrice à plusieurs cordes. Dans le film de Julian Rosefeldt, elle donne vie à 13 personnages : un clochard, une présentatrice de télé, un ouvrier, … Chacun possède un manifeste. Un véritable reflet de la société à travers l’Histoire avec un grand H.

A l’instar des femmes qu’elle incarne, elle utilise sa voix et sa notoriété comme outil de communication. Depuis le début de sa carrière, elle défend l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle n’hésite pas à reprendre un cameraman qui la filme de haut en bas ou à reprocher à certains journalistes de poser des questions telles que « comment faites-vous pour travailler et vous occuper de vos enfants en même temps ? »

Elle dénonce l’écart salarial au Figaro en novembre 2017 : « le problème de l’égalité entre les sexes ne sera vraiment résolu que lorsque l’égalité salariale sera acquise. Ce qui n’est toujours pas le cas. » Elle fait partie des premières actrices à l’origine des révélations contre Harvey Weinstein. D’ailleurs, à la suite de ce mouvement, elle crée avec une centaine de femmes de l’industrie du cinéma un projet pour lutter contre le harcèlement et les agressions sexuelles. Time’s up permettra aussi de mener une campagne contre l’achat du silence des agressées.

Elle regagnera les salles de cinéma avec « Ocean’s 8 » dès le 13 juin 2018.

Marie Boetti

Source Photo : Flickr © Floyd Rosen