Don du sang : quatre mois d’abstinence pour les homosexuels

Les homosexuels se voient réduire leur période d’abstinence d’un an à quatre mois pour donner leur sang.

Une nouvelle avancée pour les hommes homosexuels et bisexuels : à partir du 1er février 2020, la période d’abstinence d’un an qu’ils devaient respecter depuis 1996 avant de donner leur sang sera réduite à quatre mois. Une annonce révélée par le ministère de la Santé le mercredi 17 juillet.

Don du sang : quatre mois d'abstinence pour les homosexuels

C’est une première étape pour les hommes homosexuels et bisexuels qui tendent à être considérés comme tout le monde en matière de don du sang.  D’ici 2022, les conditions devraient être les mêmes que celles des hétérosexuels. La référence à l’orientation sexuelle devrait même disparaître. Seule une recherche sur un donneur sera prise en compte pour déterminer s’il comporte un risque ou non.

Une discrimination houleuse

Aujourd’hui, une personne hétérosexuelle est interdite de don si elle a eu plus d’un partenaire sexuel au cours des quatre derniers mois. Un homme homosexuel ou bisexuel ne doit avoir eu aucune relation sexuelle au cours des douze mois précédant le prélèvement. Pour les associations LGBTQIA+, cet assouplissement inédit est alors important. En juin dernier, elles étaient nombreuses à porter plainte (Stop Homophobie, Mousse, Elus locaux contre le sida, SOS homophobie, Familles LGBT) contre la France devant la Commission européenne.

Elles considèrent cette période de douze mois comme une discrimination excluant 93,8% des gens qui donnent leur sang. Mise en place en 2016 par Marisol Touraine, ministre des Solidarités et de la Santé sous François Hollande, elle avait suscité de nombreuses critiques. De 1983 à 2016, aucun homosexuel ne pouvait être donneur en raison des risques liés au VIH et  du sang contaminé dans les années 1980-1990.

Évoluer, bousculer, changer les regards

Les recherches évoluent, les sociétés changent. C’est donc à l’aide d’une évaluation scientifique des risques que la ministre de la Santé Agnès Buzyn a pu décider qu’il était temps d’alléger ce temps d’abstinence. Une décision qui relevait de deux propositions : l’ouverture du don aux hommes n’ayant pas eu de relations sexuelles avec des hommes dans les quatre derniers mois et l’ouverture aux HSH n’ayant eu qu’un seul partenaire dans les quatre derniers mois. D’après des études effectuées par Santé publique France, la première option serait la moins risquée en terme de contamination.

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Depuis 2016, l’agence sanitaire a démontré que cette ouverture n’avait eu aucun impact négatif concernant le risque d’une éventuelle transmission du virus du Sida. Un risque estimé à un seul don positif au VIH non détecté sur 6,3 millions de dons. Chaque année, la France compte 1,7 million de donneurs de sang, générant 3 millions de dons. Il faut recruter 170.000 nouveaux donneurs en moyenne tous les ans pour obtenir les 10 000 dons par jour indispensables aux soins médicaux.

Chaque année, un million de vies sont sauvées !


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