France Gall, une “poupée” aux multiples facettes

L’interprète de « Poupée de cire, poupée de son » s’est éteinte à l’âge de 70 ans à Neuilly-sur-Seine, dimanche 7 janvier. France Gall avait été hospitalisée pour un cancer du sein. Elle sera inhumée auprès de son mari et sa fille, ce vendredi.

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France Gall la discrète, France Gall la révolutionnaire, France Gall l’ambitieuse, … Dès l’âge de 17 ans, en 1965, elle gagne l’Eurovision grâce à sa voix angélique et l’œuvre de Serge Gainsbourg, « Poupée de cire, poupée de son ». Une véritable virtuose. Pourtant, ce soir-là, elle traverse une des pires nuits de sa vie. Claude François la quitte d’un coup de téléphone lapidaire en plein milieu de l’Italie. Un an avant, elle entonne « Sacré Charlemagne » dédié à son père. Un an plus tard, elle s’associe de nouveau à Serge Gainsbourg pour « Sucettes ». Une équipe de choc !

 

Mais, France Gall n’est pas la muse d’un seul homme. En 1976, elle épouse Michel Berger – qui compose des chansons pour elle. Dont « Résiste », reflet de la société et de l’enthousiasme des jeunes dans les années 80. Un morceau qui aura marqué le musicien Hugues Aufray : « cette chanson est formidable dans un monde où tout le monde a tendance à baisser les bras devant la cruauté et la violence. France Gall était une résistante. » En 2015, la chanteuse monte même une comédie musicale en hommage à cet hymne.

 

Une « résistante » au grand cœur

Elle chante « Évidemment » pour son ami décédé, Daniel Balavoine, manque de jouer dans « Alice au pays des merveilles » pour Walt Disney et ouvre un restaurant près de Dakar. France Gall était surnommée « la plus Sénégalaise des Françaises ». Elle tombe amoureuse de ce pays d’Afrique dans les années 80. En plus de la restauration, elle s’installe dans une maison sur l’île de Ngor.

 

Durant son voyage initiatique, elle rencontre une mère qui lui demande d’adopter son enfant, Babacar. Une histoire qui lui inspire la mélodie de « Babacar ». Elle pousse également la “chansonnette” avec son mari pour lutter contre la famine en Ethiopie, en 1985. Elle lance une opération humanitaire appelée « Action Ecole », notamment avec Daniel Balavoine.

« Une femme, un jour, m’a donné son bébé. Ça, c’est un choc énorme quand il vous arrive quelque chose comme ça ! Finalement, on a pris la décision – mon mari Michel Berger et moi – de ne pas prendre cet enfant, mais d’aider la mère à lui donner les moyens d’apprendre un métier. Ce petit bébé s’appelait Babacar. D’où la chanson »

Marie Boetti

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