Walid Ben Mabrouk, l’acteur du vrai

À l’affiche de deux courts-métrages dramatiques, Walid Ben Mabrouk, se livre sur l’importance des gens qui nous entourent. Et surtout sur la nécessité de rester vrai que ce soit dans la vie ou dans le jeu.

 Dans son quartier, avec sa famille, ses amis, Walid Ben Mabrouk aime faire rire, se mettre dans la peau de personnages. Ce n’est pas un film ou un acteur qui l’ont poussé à devenir comédien, mais l’amour des siens qui l’ont toujours encouragé à faire ce métier. « Il y a ‘Un prophète‘ de Jacques Audiard qui m’a donné l’envie de devenir comédien, avec Tahar Rahim. C’est un film très fort pour moi. Mais je n’ai pas eu vraiment de films ‘coup de poing’ qui m’ont fait dire ‘Vas-y il faut que tu fasses du cinéma’. J’ai juste été bien entouré avec des animateurs, des grands du quartier qui m’ont dit ‘Tu as quelque chose ! Fonce !’ ».

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À 18 ans, il intègre l’école de cinéma « Acting International » à Paris. Aujourd’hui, il incarne des personnes différentes que ce soit pour faire rire ou pleurer. Ce qui plaît à Walid Ben Mabrouk, c’est de ne pas se reconnaître lorsqu’il se voit à l’écran. Interpréter des rôles dramatiques, réussir à faire pleurer, transmettre quelque chose de fort… Des sensations qu’il vit en ce moment-même au sein de courts-métrages qui retracent l’histoire de deux personnes auxquelles la vie n’a pas fait de cadeau.

Du braquage à la maison de retraite

Dans « À terre » d’Arnaud Mizzon, Walid Ben Mabrouk est un braqueur de banque. Un braquage qu’il est forcé de faire pour gagner de l’argent sans perdre sa fierté. Dans « Joseph » réalisé par Jordan Anefalos, il endosse le rôle de Liam, un jeune garçon condamné à faire des travaux d’intérêt général dans une maison de retraite. Une expérience qui va bouleverser sa vie lorsqu’il va rencontrer un pensionnaire, Joseph, avec qui il va se lier d’amitié. Ensemble, ils vont évoquer le temps qui passe, la société, les rêves… « Jouer un mec qui travaille dans une maison de retraite et côtoyer des personnes âgées, ça m’a appris dans la vie de tous les jours. C’est un lien de génération en génération et c’est quelque chose de fort pour moi ».

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Un scénario qui a touché Walid Ben Mabrouk, qui prône la solidarité familiale et ne comprend pas comment on peut « abandonner » ses aînés aux mains d’inconnus pour s’en occuper. Un rôle pour lequel il s’est battu afin de faire passer un message fort aux générations actuelles et aux futures. Un court-métrage sur le choc des générations qui ne se comprennent pas toujours, mais restent tout de même liées et rattachées aux unes et aux autres. « Jordan Anefalos parle de son grand-père, moi j’ai un papa qui a un certain âge donc ça m’a touché énormément. C’est pour ça que dans le film j’ai réussi à mettre une photo de ma famille avec mon père. ‘Joseph’, c’est un gros coup de cœur. Je remercie Jordan Anefalos, il m’a dit ‘Tu n’es pas venu pour le casting, mais pour arracher le rôle’ ».

 « Je suis quelqu’un qui va parler de quelque chose de vrai »

 Le comédien ne veut pas seulement jouer, mais aiguiser également sa plume ! Walid Ben Mabrouk est dans l’écriture de deux courts-métrages. L’un relate une relation entre des frères. L’autre évoque les violences policières qu’on subit les Algériens le 17 octobre 1961, jeté dans la scène dont son grand-père. « Je suis quelqu’un qui va parler de quelque chose de vrai quand je vais écrire un court-métrage, quand je vais jouer, j’aime beaucoup ça ».

Avant de raccrocher, l’acteur tient à laisser un message pour tous ceux qui veulent devenir acteur : « Je pousse la jeunesse à croire en son rêve quoi qu’il arrive, de ne pas lâcher le morceau et quoi qu’on leur donne. Si on leur donne des miettes, ils doivent en faire une boulangerie. Prendre exemple sur des hommes comme Arnaud Mizzon, Jordan Anefalos, Antony Vincent ou comme moi qui ne lâchent pas l’affaire. On a la détermination de réussir et de faire parler de notre talent ».

L’interview se termine sur ces belles paroles.


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