Le 2 août, l’humanité aura épuisé les ressources naturelles renouvelées par la Terre en un an

Ça y est, le compte à rebours touche à sa fin pour l’humanité toute entière cette année. Les hommes ont consommé en sept mois ce que la Terre produit en un an. Surpêche, déforestation, émission de dioxyde de carbone, … leurs excès ont entraîné le « jour du dépassement de la Terre » plus tôt que prévu pour 2017.

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1,7 planète pour subvenir à nos besoins. C’est le bilan établi pour le 2 août par Global Footprint Network, une ONG fondée en 2003 pour un futur « durable ». Cette date signe l’arrêt de régénération des ressources naturelles pour l’année 2017. L’humanité a consommé plus que ce que la Terre peut renouveler en un an. A partir de cette échéance, elle vivra à crédit – en surexploitant les écosystèmes. Si la consommation ne ralentit pas, l’Homme aura besoin de 2 planètes pour survivre en 2050.

Le « Earth Overshoot Day » (jour du dépassement de la Terre), calculé par Global Footprint Network, correspond au 2 août cette année. L’étude se base sur des milliers de données des Nations Unies. Depuis des décennies, la date butoir avance. En 1970, ce jour-là correspondait au 23 décembre. Mais aujourd’hui, il reste encore cinq mois avant la fin de l’année. Cinq mois durant lesquels l’humanité devra se servir dans les réserves qui permettent d’assurer la vie sur Terre. Une observation relevée par Susan Burns, présidente de Global Footprint Network :

« Si nous utilisons plus que la Terre peut nous offrir, nous commençons à épuiser le capital écologique qui permet la vie »

overshootday.org

« Des signes encourageants » pour inverser la tendance

Plusieurs solutions s’offrent au genre humain pour augmenter le nombre de jours. Les émissions de CO2 représentent 60% de l’empreinte écologique. En les divisant par deux, le « Earth Overshoot Day » reculerait de 89 jours. Il suffirait de 1,2 planète au lieu de 1,7 pour subvenir aux besoins vitaux. Réduire de moitié la circulation routière aura également un réel impact. Cela retardera l’échéance à 10 jours. Ce chiffre peut sembler faible. Mais, gagner cinq jours par an permettra d’atteindre l’objectif d’une planète pour survivre, avant 2050.

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La nourriture apparaît aussi comme un bon remède. 1,3 milliards de tonnes d’aliments sont perdus tous les ans. Si le gaspillage était coupé en deux, la Terre gagnerait 11 jours de plus pour profiter des ressources naturelles.

Enfin, depuis un siècle, la population ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, on compte plus de 7 milliards d’êtres humains sur la Terre. Selon les Nations Unies, ils seront 9,7 milliards d’ici à 2050. Ce qui signifie plus de bouches à nourrir et plus de consommation. Si chaque famille possédait un enfant de moins, la date fatidique reculerait de 30 jours.

Des conséquences irréversibles

A ne pas s’y méprendre, les conséquences de la surconsommation existent bel et bien. Près de 15 millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année, soit l’équivalent de la Belgique. Cela correspond à 2400 arbres coupés par minute. La déforestation est à l’origine de la disparition d’écosystèmes et donc de milliers d’espèces. 26 000 d’entre elles se meurent chaque année. Depuis 40 ans, la moitié des espèces animales ont disparu. Le déclin de la biodiversité est désormais qualifiée de sixième extinction massive des animaux.

Chaque seconde, l’humanité consomme 1,3 millions de litres d’eau. L’or bleu se fait de plus en plus rare dans certains pays. Trois quarts des habitants au Moyen Orient se trouvent en situation de stresse hydrique – moins de 1000 mètres cube par an par personne – surtout en Égypte et en Libye. Autre problèmes environnementaux : l’acidification des océans, l’érosion des sols, l’accumulation des déchets, … La liste continue.

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Marie Boetti

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