Le stérilet Mirena un Danger ?

Depuis quelques temps, l’Agence du médicament a reçu une hausse des déclarations signalant que le stérilet hormonal Mirena provoquait de nombreux effets secondaires.

Tête_de_stérilet

Migraines, mycoses vaginales, vertiges, maux de tête, baisse de libido… voilà ce que procure le stérilet Mirena. Un scandale apparu il y’a quelques temps sur Facebook, sur un groupe nommé « Mirena action » où une centaine de femmes ont échangés, débattus et expliquent les problèmes de santé qu’elles ont rencontrés après la pose de ce moyen de contraception. Un problème qui rencontre l’indifférence des gynécologues, qui ne donnent presque pas d’informations sur ce stérilet. Commercialisé par le laboratoire Bayer depuis près de 20 ans, Mirena peut être utilisé pour deux raisons : soit en moyen de contraception ou pour stopper des règles trop abondantes. Différent des stérilets en cuivre classiques, il est hormonal placé dans l’utérus, il agit en libérant une hormone (le lévonorgestrel) pendant cinq ans.

Des symptômes nouveaux

Dans un communiqué, l’ANSM indique que la plupart des effets indésirables rapportés font l’objet « d’une information dans la notice ». Mais de nouveaux symptômes sont apparus tel que anxiété, vertiges, fatigue, irritabilité, qui ne sont ni mentionnés dans la notice destinée aux patientes, ni dans le «  Résumé des Caractéristiques du Produit » (RCP) destiné lui aux professionnels de santé. Ces troubles ont donc été rapportés au niveau Européen. Selon l’ANSM «  Ces effets indésirables sont en cours d’évaluation par l’Agence européenne du médicament (EMA) et les résultats attendus à partir de juin ». Néanmoins l’ANSM, préconise de « respecter les recommandations d’utilisation ». Un examen de contrôle doit être réalisé 4 à 6 semaines après la pose du dispositif puis tous les ans.

Des plaintes à l’étranger

Christelle G, créatrice du groupe déclare dans Marie Claire : « J’ai fait une déclaration de pharmacovigilance car j’ai vu que c’était obligatoire, mais que personne ne le faisait. J’ai compris que c’était peut-être la faille et par là qu’il fallait aller où toutes les femmes voulaient se faire entendre. »Un scandale qui monte depuis les Etats-Unis. Le groupe Bayer ont reçu une plainte collective d’environ 2 600 utilisatrices, « pour les possibles cas de tumeurs et d’hypertensions cérébrales causées par le Mirena », explique TV5 Monde. En Espagne, « 2 900 plaintes » ont été déposées selon la chaîne d’information. Bernard Hédon, président de Conseil National Des Gynécologues-Obstétriciens Français (CNGOF), confie dans Le Parisien que le problème ne viendrait ni de chez Bayer, ni des gynécologues qui ne préviendraient pas des effets secondaires : «  Mirena est un stérilet très connu, utilisé chez beaucoup de femmes depuis plus d’une dizaine d’années. Les symptômes qui sortent sont totalement inhabituels et peu fréquents, même s’ils peuvent exister. Il est très rare aujourd’hui de voir de tels problèmes, comme décrits sur les réseaux sociaux. De ce fait, il faut continuer à être à l’écoute des patientes et être encore plus vigilants. » Il encourage également les patientes victimes de ces symptômes à déposer des déclarations de pharmacovigilance afin d’obtenir une donnée scientifique qui serait indispensable afin de modifier les notices et d’alerter la communauté médicale.

Mathilde Dandeu ( Samedi 13 mai)