« Ma Folle Histoire du Cinéma »: le 7ème art à travers les yeux de Kevin Elarbi

Le livre écrit par le comédien et animateur Kevin Elarbi, connu pour son travail dans la série française « Clem », est sorti jeudi dernier. Publié par les Éditions Ocrée, « Ma Folle Histoire du Cinéma » s’apparente à un voyage à travers un passé proche, bercé par les pontes du 7ème art et la culture queer.

ma folle histoire du cinéma
Capture Instagram @kevinelarbi

« Ils sont un peu sa famille et pour rien au monde il ne se permettrait de les juger. » Dès la préface, le ton est donné. L’actrice Lucie Lucas, amie de l’auteur de « Ma Folle Histoire du Cinéma », fait immédiatement comprendre la passion pour le 7ème art qui habite Kevin Elarbi. Dans le livre sorti jeudi dernier aux Éditions Ocrée, le comédien âgé de 30 ans met également en avant l’influence de la culture queer.

Il commence par un retour en arrière – que dis-je un immense bond – jusqu’à la réalisation de « Autant en emporte le Vent » (1939). Pour lui, il est inconcevable d’évoquer l’histoire du Cinéma avec un grand C sans revenir aux classiques. Les anecdotes se succèdent. C’est une véritable leçon d’histoire cinématographique. À l’image d’un long-métrage, les mots donnent au lecteur une vision du passé à travers les yeux d’un vrai passionné.

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Un long passage y est dédié à Alfred Hitchcock, dans lequel Kevin Elarbi s’immerge au sein de son obsession pour les femmes et l’érotisme. Entre « Psychose » et « Les Oiseaux », il délivre une liste des films qui l’ont marqué, que ce soit par la réalisation, le scénario ou les acteurs. Des grands noms comme Cary Grant et Vivien Leigh. Alors que la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, il retrace la naissance de l’Actors Studio et de « La Méthode ». Mais également le traitement de l’homosexualité à l’écran, réglementé par le Code Hays. À ce moment-là, les productions risquent la censure. Il semble impossible pour Kevin Elarbi de dresser le portrait du 7ème art sans l’associer au contexte – parfois politique – et aux frasques d’une époque.

« Dans cette folle histoire du cinéma, tout le monde est lié, connecté, d’une manière ou d’une autre », précise l’animateur. Un lien que chaque lecteur appréhende différemment. Car l’auteur semble écrire pour les passionnés et les connaisseurs et parfois oublier les amateurs et les novices, se perdant ainsi dans les dates et les noms, au fil de certains paragraphes.

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L’ÉPOQUE DES GRANDS CLASSIQUES

De chapitre en chapitre, Kevin Elarbi passe d’un ponte du 7ème art à un autre : James Dean, dont il révèle la face cachée grâce à une documentation réalisée pendant dix ans, Elizabeth Taylor, qui apparaît dans les lettres du titre de « Ma Folle Histoire du Cinéma », Bette Davis et Joan Crawford, ayant brisé le plafond de verre de l’ancien Hollywood, ou encore Marilyn Monroe.

Il évoque également la « découverte capitale » que représente Jean Gabin. « Avec Gabin, c’est plus qu’un acteur qui s’en va, c’est un enfant du siècle et le plus magistral des symboles d’une certaine idée de la France, celle des gens », rédige l’auteur en référence à la mort de l’acteur français en 1976. Il partage même la rencontre de son fils Mathias Moncorgé à travers les extraits d’un entretien inédit.

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Après avoir dépeint le dévouement et le professionnalisme de Louis de Funès, il plonge le lecteur dans une autre ère cinématographique. Il lui propose un voyage dans les années 1970 avec « Le Parrain » de Francis Ford Coppola, 1980 avec « Retour vers le Futur » de Robert Zemeckis et 1990 avec « Roméo+Juliette » de Baz Luhrmann.

LE TEMPS DES «BLOCKBUSTER» ET DES «REBOOT»

Son goût pour l’analyse devient évident lors de la mention des studios Disney et de leur empire. « Les rachats par le groupe Disney du catalogue de ‘Lucas Arts’ ou de la ’20th Century Fox’ ont assuré au studio une pérennité économique certaine », explique-t-il. Entre la toute nouvelle trilogie de « Star Wars » et les productions signées Marvel, l’entreprise aux oreilles de Mickey parvient à se relever. Sans oublier les nombreuses adaptations d’anciens films. Le décryptage se poursuit ainsi à travers les témoignages de Tim Burton (Dumbo), Rob Marshall (Le Retour de Mary Poppins) et Guy Ritchie (Aladdin).

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En écho au cinéma des années 2010, il parcourt ces longs-métrages à gros budget ayant connu un grand succès, baptisés « blockbuster ». À l’image de « Ça » – « It » en anglais – adapté du roman de Stephen King. Il s’attaque aussi à ces suites de films sorties plusieurs années après l’œuvre originale, comme « Blade Runner 2049 », avec Harrison Ford et Ryan Gosling.

La conclusion sur les séries fait sens. Kevin Elarbi demande au lecteur : « Pourquoi ne pas démocratiser l’offre ‘séries TV’ sur grand écran, dont l’esthétisme n’en serait que décuplé ? » Il s’interroge sur l’évolution des habitudes de consommation. « Buffy contre les Vampires », « The X-Files », « Bates Motel », « American Horror Story »… Il déroule le fil des programmes ayant marqué les sériephiles, mais n’omet pas le plus significatif : « Game of Thrones ». Il y dédie plusieurs « émissions nocturnes » lors de la diffusion de l’ultime saison, appelées « Making of Thrones ».

À travers « Ma Folle Histoire du Cinéma », l’auteur nous donne envie de découvrir les magnifiques scénarios qui composent aujourd’hui les rangs du 7ème art, mais aussi la grandeur des actrices et acteurs ayant participé à ces ouvrages.


Kevin Elarbi : son amour pour le 7e art !