Mannequins trop maigres et trop jeunes : LVMH et Kering disent stop

Mercredi 6 septembre, deux géants du luxe LVMH et Kering ont adopté une charte sur les conditions de travail et l’état de santé des mannequins.

Des podiums avec des mannequins aux tailles 32, des bustes osseux, des jambes aux genoux qui ressortent par leur maigreur. Est-ce vraiment ce qu’on a envie de voir ? Est-ce vraiment la représentation de la Femme ? Où sont passées Naomi Campbell, Estelle Lefébure, Laetitia Casta aux formes pulpeuses et le sourire aux lèvres ? Les retrouveront-ont un jour ? Peut-être oui grâce à l’engagement des groupes LVMH et Kering à la tête des maisons Louis Vuitton, Christian Dior, Saint Laurent, Gucci ou encore Valencia, qui s’associent de manière exemplaire ! En effet, ils viennent d’adopter une charte pour interdire de leurs podiums les mannequins trop maigres et trop jeunes. Fini la taille 32 et les tops de 16 ans. Les mannequins auront accès aux boissons et à la nourriture sur leur lieu de travail et disposeront d’un espace privé pour se changer loin des regards.

Une initiative prise par le PDG du groupe Kering, François Henri Pinault avec le grand groupe LVMH, une façon de lutter ensemble contre un problème de santé public.

Que dit cette charte ?

Elle est composée de trois axes principaux : les mannequins devront être munis d’un certificat médical, qui devra être daté de moins de six mois et qui atteste de la bonne santé du mannequin. Plus de taille 32 pour les femmes ni de taille 42 pour les hommes. La charte impose aux agences de casting qui recrutent pour ces groupes de luxe, de leur proposer que des mannequins dont la morphologie correspond à la taille 34 chez les femmes et 44 chez les hommes. Interdiction de recruter des jeunes filles de 16 ans. Pour celles âgées entre 16 à 18 ans elles ne pourront pas travailler entre 22 heures et 6 heures du matin. L’agence devra prévoir la présence d’un chaperon ou d’un tuteur sur leurs lieux de travail. De plus, l’agence doit certifier que le jeune mannequin respecte ses engagements de scolarité. Une première dans le monde de la mode pour deux grands groupes d’agir pour lutter contre la maigreur et donc l’anorexie. Un nouvel espoir qui fera peut-être bouger les choses et faire prendre conscience du danger que ce métier est pour ces jeunes femmes. «  Nous espérons être une source d’inspiration pour l’ensemble du secteur, pour provoquer un vrai changement dans les conditions de travail des mannequins dans la mode. » a confié François-Henri Pinault, Président-directeur général de Kering pour Madame Figaro.

Mathilde Dandeu 

(Source photo : LCI)