« Marie Stuart, reine d’Ecosse » : une ode aux grandes femmes de l’Histoire

Le film « Marie Stuart, reine d’Ecosse », sorti dans les salles de cinéma françaises le mercredi 27 février, retrace le parcours de deux souveraines isolées et manipulées. Un projet empli de sensibilité et de sincérité.

Capture Instagram @maryqueenmovie

Il est difficile de mettre des mots sur une telle représentation de l’Histoire. Celle de deux femmes régnant sur des pays que tout sépare et rapproche à la fois. Deux souveraines faisant preuve d’une force de caractère incomparable, mais qui finiront par se déchirer à cause de celle-ci. Cette représentation aurait été différente si elle avait été réalisée par un homme. Josie Rourke a su capturer l’essence même de ces grands personnages du XVIe siècle, avec sensibilité et honnêteté. Elle les montre sous un nouveau jour et dépasse des projets tels que la série « Reign », qui s’avère bien plus romancée, ou encore « Elizabeth : l’Âge d’or », bien plus théâtral que le long-métrage « Marie Stuart, reine d’Écosse », sorti au cinéma le mercredi 27 février.

 

Bien qu’inspiré de l’œuvre de l’historien John Guy, qui possède la capacité d’aborder le point de vue féminin, le film se place sous le signe d’un combat intemporel que doivent mener les femmes. Dès les années 1560, alors que Marie retourne sur ses terres, elle doit affronter la question de la succession concernant le trône d’Écosse, mais aussi celui d’Angleterre. Une question dans laquelle des nobles ou des pourfendeurs de la religion voudront s’immiscer. La reine Elizabeth sera obligée de faire face aux mêmes démons, qui décideront pour elle à plusieurs reprises. Voilà ce qui les assemble et les rassemble : leur solitude.

Des choix créatifs révolutionnaires

L’évolution des deux femmes est saisissante tant sur le plan physique que mental. Marie Stuart apparaît d’abord sous des airs purs et innocents, jusqu’à ses vêtements. Le spectateur la retrouvera cependant changée à la fin du film. Elizabeth, et donc Margot Robbie par le même raisonnement, remporte tout de même le prix de la plus grande métamorphose. Au fil des années, ses traits sont durcis par les paroles et les actes de ses conseillers. Sa peau, quant à elle, est détruite par la maladie. Un détail sur lequel Josie Rourke a souhaité s’attarder et qui expliquera l’apparence la plus connue de cette reine.

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Si les actrices démontrent un jeu sensationnel sur le grand écran, les choix créatifs derrière le projet semblent révolutionnaires. La réalisatrice n’a notamment pas hésité à représenter une souveraine lors de ses menstruations. Une scène rare dans la réalisation de films historiques.

Une rencontre inédite

Cette lecture sombre de la vie de deux reines « maudites » permet au grand public d’assister à un instant tout à fait exceptionnel : la rencontre entre Marie Stuart et Elizabeth. Cette dernière n’a jamais existé. La souveraine écossaise sera exécutée par sa paire avant de pouvoir poser ses yeux sur sa chevelure irisée. Mais cette séquence n’en reste pas moins émouvante. Il est en effet plaisant d’imaginer qu’elles auraient pu échanger quelques mots, peu importe qu’ils soient blessants ou cruels.

Ces quelques minutes permettent d’humaniser ces dames, de comprendre plus amplement leurs personnalités et leurs motivations, de confronter deux visions de l’Histoire et avant tout de reconnaître leur souffrance.