« Okja » ou la critique de l’industrie de la viande

Après le Festival de Cannes en mai, « Okja » débarque à la 43ème édition du Festival de Deauville en Normandie. Le nouveau bébé de Netflix, assez controversé, sera en compétition avec 13 autres films, du 1er au 10 septembre. Reste à savoir s’il attirera encore la polémique.

© Allo Ciné

Entre accident technique et absence dans le salles de cinéma, le nouveau film sud-coréen de Joon-Ho Bong démarre fort. Lors du Festival de Cannes, le réalisateur avait annoncé qu’il ne serait pas diffusé sur grand écran mais bien sur Netflix. Pourquoi ? Pour éviter le délai de trois ans de la réglementation française avant la projection sur la plate-forme de streaming. Selon le directeur de la programmation de Deauville, Bruno Barde, cette question logistique ne pose aucun problème : « à Deauville, la loi artistique prime et qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ».

Dès sa sortie, le 18 juin 2017, « Okja » a bousculé les habitudes des spectateurs. Les thèmes abordés portent sur les OGM et la violence des abattoirs. Après le visionnage du long-métrage, certaines personnes sont devenues ou ont envisagé de devenir végétariennes et même vegans.

Un projet à l’imaginaire réaliste

Alors que l’association de défense des animaux L214 publie des vidéos chocs sur les conditions d’élevage, de transport, de pêche et d’abattage en France, le géant américain du streaming dévoile un film engagé sur les excès de la consommation de viande. Mija, une petite fille de 10 ans, tente de sauver son ami, un cochon génétiquement modifié, de la multinationale Mirando Corporation dirigée par une directrice égocentrique. Durant son périple, elle aura besoin de l’aide du Front de Libération animale.

Joon-Ho Bong, célèbre pour ses créations loufoques (Snowpiercer, 2013), a rapidement imaginé l’enfant et son curieux compagnon. « J‘étais à Séoul lorsque j’ai vu un étrange animal dans la rue, il était énorme mais il semblait timide et introverti, explique le réalisateur sur Allo Ciné, c’est à ce moment que j’ai eu l’idée d’en faire un film, c’était le début d’Okja. » Afin de donner vie à cette créature, il a fait appel au dessinateur Hee Chul Jang (The Host, 2006) et au spécialiste du CGI Erik-Jan de Boer (L’Odyssée de Pi, 2012). Un budget total de 50 millions de dollars

A l’instar de L214, « Okja » reconnaît que « tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs de son espèce » (article L214-1 du code rural), auquel adhèrent 10 000 personnes en France.

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Marie Boetti

Source photo : Le Journal du Geek

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