PETA demande à Louis Vuitton l’arrêt de l’utilisation de peau de crocodile

Le 12 avril dernier, PETA États-Unis a profité de l’Assemblée générale de Louis Vuitton pour demander à la société LVMH, détentrice de la marque, de stopper la vente de sacs en peau de crocodile.

Image issue de la vidéo publiée par PETA sur Youtube, le 22 décembre 2016. © PETA

Une vidéo de trois minutes. C’est tout ce qu’il a fallu à PETA (Pour une Éthique dans le Traitement des Animaux), association de lutte contre la maltraitance animale, pour montrer l’envers du décor des produits en peau animale de Louis Vuitton fin 2016.

Les images proviennent du Vietnam, « dans un élevage qui détient des dizaines de milliers de crocodiles et qui en abat 1 500 chaque trois mois » selon un communiqué de l’association. On y voit des crocodiles très à l’étroit, enfermés dans des bassins en béton.

Dans une autre ferme, les bêtes sont électrocutées pour être étourdies, avant d’être emmenées à l’abattage. « Vivants, on leur entaille la nuque et on leur enfonce une tige le long de la colonne vertébrale », explique PETA, avant qu’ils soient dépecés.

PETA fait pression

Le défenseur des animaux joue les stratèges. En janvier 2017, il avait acheté une action au groupe LVMH dans le but de participer à son assemblée générale annuelle. C’est chose faite : lors de la dernière AG, le 12 avril dernier, l’association a demandé par écrit : « Maintenant que LVMH a connaissance de la souffrance que les animaux subissent pour la fabrication de ses sacs, quand allez-vous arrêter d’utiliser les peaux d’animaux exotiques ? ».

Selon l’AFP, Bernard Kuhn, directeur juridique de LVMH, a répondu que « Concernant les crocodiles », « la tannerie à Singapour acquise en 2011 a cessé tout achat de peaux au Vietnam où ont été relevées des pratiques condamnables ».

« Dès avant la fin de l’année 2018, la totalité des fermes d’approvisionnement en peaux seront auditées et certifiées par un organisme indépendant », a-t-il poursuivi, précisant qu’un « contrôle similaire est appliqué aux achats de peaux d’autruches ».

Bernard Kuhn ne s’est pas non plus privé de rappeler qu’à travers ses vidéos et communiqués, PETA continuait, « malgré les mises en garde, […] à associer l’image du groupe à des pratiques que lui-même condamne ».

LVMH déjà épinglé pour l’utilisation de cuir d’autruche

Ce n’est pas la première fois que le leader mondial de produits luxueux est pointé du doigt. En 2015, PETA États-Unis s’est infiltré dans une entreprise d’abattage d’autruches en Afrique du Sud, qui vend ses peaux à la société. L’association rapporte : « Ces oiseaux sont confinés dans des enclos sans aménagement et au sol en terre avant d’être emmenés à l’abattoir. Là, les autruches sont maintenues en place, étourdies par choc électrique et égorgées sous les yeux terrifiés de leurs congénères. »

Émilie Moulin

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