L’ actrice Joséphine Draï et le jeu du hasard

Jouer sur scène, face caméra, d’un instrument, chanter… Rien n’arrête l’actrice Joséphine Draï. Une artiste complète qu’on a eu l’honneur de recevoir pour PressEyes.

Et si le hasard était destiné à forger notre avenir ? C’est une réflexion que l’on se pose lorsque l’on écoute le parcours de l’actrice Joséphine Draï. Si elle a toujours baigné dans le milieu artistique, avec un papa musicien, la jeune fille se prédestine à un avenir dans le journalisme ou dans la pub. Mais un coup de fil et une rencontre vont bouleverser son chemin.

Elle a 15 ans et demi quand tout commence. Le réalisateur Arnaud Sélignac, l’ancien amant de sa mère, contacte cette dernière. Il a besoin d’une jeune fille pour un rôle dans un téléfilm sur TF1. « Il a appelé ma mère, ça faisait déjà des années qu’ils n’étaient plus ensemble. Il lui a alors demandé si ça m’intéressait de passer un casting. Je trouvais ça marrant et incongru de passer un casting pour mon ex beau-père dans l’absolu. Mais c’est ça qui m’a mise sur la voie car j’ai été prise. »

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Une expérience inattendue qui pousse la jeune femme sur le chemin de l’ « acting ». Joséphine Draï se mettra aussi à écrire des chansons, grâce à une rencontre un soir d’été dans la ville à l’accent chantant, Marseille… « C’est marrant parce que beaucoup de choses dans ma vie, quand je fais attention à mon parcours, sont arrivées par des hasards. » Sa cousine était très amie avec Cyril, un des membres du groupe « Whatfor » formé lors de l’émission Pop Star sur M6. Joséphine Draï se retrouve en sa compagnie. « Un soir, il nous dit : ‘Le groupe s’arrête et moi je reforme un duo avec une des filles du groupe et on cherche des chansons en ce moment’. Il ajoute ‘j’habite à Paris’ à tel endroit et je lui répond ‘Ah j’habite à côté de chez toi’. Et moi je ne sais pas ce qu’il m’a pris ce jour-là, je pense que je l’aimais bien le mec (rires), et je lui ai dit ‘Tu sais moi j’écris, on pourrait se revoir à Paris’. »

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Petit problème, la jeune femme n’a jamais écrit auparavant ! « J’étais certes littéraire, j’avais passé un bac L et j’ai toujours aimé écrire. Mais je n’avais jamais écrit pour quiconque. Je me suis prise un peu au piège dans mon propre jeu. » Une fois le texte réalisé, c’est le sien que le duo choisira. Une aventure qui conforte l’artiste à continuer dans l’écriture. Elle écrit des textes, se met à la guitare et compose ses propres chansons ou des textes pour d’autres. Si pour le moment elle a cessé d’écrire des refrains par manque de temps, elle ne compte pas abandonner. Pas question pour elle de faire un choix entre la musique et le jeu. « Déjà sur scène j’estime que je fais les deux. Je joue autant que je chante, donc je n’ai pas l’impression de faire un choix. Après, c’est souvent par les opportunités. Là, je tourne en ce moment des projets, mais si demain j’avais l’opportunité de faire un disque et de faire de la chanson je le ferais. » Du chant à la scène, en passant par la caméra, Joséphine Draï est une experte des différentes formes d’interprétation. 

« Quand je suis dans un personnage, j’ai tendance à me foutre un peu la paix »

La chanson la pousse à s’ouvrir auprès de son public afin d’exprimer des sentiments intimes. Pour ses rôles, au contraire, elle fait une pause avec elle-même. « Quand je suis dans des personnages ou que j’écris pour d’autres, je sors de moi-même pour coller dans l’univers de quelqu’un d’autre. C’est reposant. Je suis quelqu’un de très cérébral, je réfléchis toujours, je suis toujours à mille à l’heure dans ma tête. Quand je me colle à d’autres projets, d’autres personnages, j’ai l’impression de prendre du repos par rapport à mon propre nombril finalement. Je tourne un peu en rond sur moi-même et quand je dans un personnage, j’ai tendance à me foutre un peu la paix, ce qui n’est pas mal. »

La jeune femme a également deux one woman show, « Joséphine ose » et « Joséphine se pose », à son CV artistique. Elle explique que c’est aussi une autre manière de travailler. La part de responsabilité est à 100% sur ses épaules ! « C’est comme si j’avais toujours un énorme sac à dos avec plein de pierres dedans et qu’il n’y avait que moi qui le portait tout le temps. » 

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Deux spectacles qui lui ont ouvert les portes de la comédie. « Mon premier téléfilm et les projets que j’ai eus après n’étaient pas du tout de la comédie. C’est venu après mon premier spectacle. J’ai un tempérament qui correspond à la comédie, donc quand je me suis mise à faire de la scène, je suis allée vers du comique car ça collait avec mon humeur, avec qui j’étais et la façon dont j’avais besoin d’exprimer les choses, avec un ton d’autodérision. Quelque chose que je fais tout le temps dans la vie ». Elle trouve ce genre magique par sa précision musicale et rythmique. Selon la comédienne les gens qui ont « cette virtuosité de la comédie », sont des personnes ayant un grand sens du rythme. La comédie demande beaucoup de précision en respectant un certain timing. « Il faut que tout soit bon, c’est de la dentelle. Avec un état dramatique, on peut laisser les choses s’installer. La comédie doit être toujours sur le fil. »

Être féminine sans tabou !

La jeune femme aime faire rire et s’installe dans cette vague de femmes humoristes. Un univers au départ mal vu par la gente masculine, poussant celles au début de cette nouvelle ère à se masculiniser. « Quand j’ai commencé mon premier spectacle en 2011, il y a huit ans, c’était le début de ce mouvement des femmes qui assumaient leur féminité sur scène, ainsi que la parole libre. C’était toute la vague des comédiens qui me disaient que mon spectacle était un peu trash parce que j’osais parler de choses et qu’ils trouvaient choquant qu’une fille parle de ça. Il y avait toujours ce truc vous « osez » et le fait d’oser, de parler de choses sans filtre et sans tabou, c’était très nouveau. » Des réflexions que l’actrice reçoit de moins en moins et la rassure. Un signe que la « femme drôle » rentre dans les mœurs. 

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L’actrice insiste sur le fait qu’une femme humoriste ne doit en aucun cas perdre de sa féminité pour faire rire. Les hommes de notre société doivent aujourd’hui accepter le fait qu’une femme puisse être féminine et raconter des histoires sans aucun tabou. « Si j’ai envie de faire un grimace et de parler de pipi ou de caca, j’estime ne pas me sentir moins féminine.On peut dire des choses très crues sans être vulgaire. C’est le regard des hommes sur ces filles-là qui doit changer. C’est à eux de ne plus être offusqués. Nous, on a le droit de faire rire, avec ce que l’on veut, avec les outils que l’on veut. On reste des femmes, on reste entière. Et si le mec se détourne de nous pour ce que l’on a dit c’est son problème à lui. Moi je sais qui je suis, je sais que je suis tout autant féminine en disant une blague qu’en ne la disant pas. » 

Un beau message pour dire aux hommes que, nous les femmes, nous ne sommes pas choquées lorsque vous parlez de masturbation ! 

Une année 2020 remplie de beaux projets 

Une discussion de women empowerment qui débouche sur les futurs projets de Joséphine Draï. La jeune femme confie qu’elle est dans l’écriture d’un film, mais qu’il un peu tôt pour en dévoiler un peu plus… Elle sera également dans la série dédiée au rap « Validé », de Franck Gastambide, et dans l’adaptation du film de Netflix « I Feel Pretty », avec Amy Schumer, qui sera diffusée sur TF1 en version française : “Belle, belle, belle”.

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Joséphine Draï ne s’arrête pas là. Vous pourrez la retrouver à l’affiche du film « Les Cobayes », d’Emmanuel Poulain-Arnaud ! Des projets très attendus. En attendant, si vous ne l’avez toujours pas vu, filez découvrir l’artiste dans les saisons 1 et 2 de la série « Plan coeur » sur Netflix. Elle y incarne Emilie, un personnage au caractère coriace qui veut tout contrôler, mais dont l’amitié est indispensable.