“Sonic le film” : une ode à la différence

En salle depuis le 12 février, « Sonic le film » réalisé par Jeff Fowler nous ramène en enfance avec notre jeu vidéo préféré. Une histoire toute en bleu sur l’importance de l’amitié et de la différence. 

Nous connaissons tous, ce petit hérisson bleu prénommé « Sonic » ! On a passé où l’on passe toujours des heures et des heures figé sur notre écran pour tenter de lui faire gagner le plus d’anneaux possibles. Mais Jeff Fowler (Gopher Broke – A Gentlemen’s Duel), a pris le risque de lui donner la parole dans une adaptation cinématographique. 

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Le film relate la vie de Sonic. Petit, il découvre ses super-pouvoirs qu’il aime exposer sur son île imaginaire. Des pouvoirs qui attirent les méchants, voulant lui voler sa magie. Pour se protéger et rester en vie, il accède à une nouvelle ville grâce à des anneaux. Ces derniers lui ouvrent les portes d’univers différents à chaque fois qu’il est en danger. Le long-métrage fait un bond de dix ans, où l’on retrouve Sonic à Green-Hill. Une ville dans laquelle il mène sa vie paisiblement. Mais un soir de peine et de solitude tout bascule et le petit bonhomme bleu va plonger la ville dans le noir. Ce dernier éveille la curiosité de ce phénomène. Les humains prennent connaissance de son existence et veulent le pourchasser. Un mal pour un bien, puisque cette course-poursuite, lui permettra de rencontrer son seul et unique ami Tom Wachowski (James Marsden), qui fera tout pour le protéger du terrible Dr Robotnik (Jim Carrey). 

Tolérance et acceptation 

Si beaucoup ont en tête cette petite chose bleue qui court à toute vitesse, l’histoire n’est pas seulement basée sur ce fait . Elle met en avant l’importance d’avoir des amis, pour s’exprimer, parler et accomplir des choses dans la vie. La solitude n’aide pas vraiment les gens. Il est crucial de pouvoir apporter son aide et son soutien à ces personnes que l’on sait seules et sans attaches. C’est aussi un regard sur la différence. Sonic est bleu, pas tout à fait humain, pas tout à fait un animal, il est considéré comme un « extraterrestre », que le méchant de l’histoire, Dr Robotnik exige d’éliminer. Ce dernier, se considérant comme une personne très intelligente par la création de ses inventions, révèle en réalité sa bêtise en refusant d’accepter une personne qui n’appartient pas à ses semblables. Heureusement, Sonic peut compter sur le soutien de Tom Wachowski. Il montre qu’il n’est peut-être pas comme tout le monde, mais qu’il a en lui une grande humanité. Une valeur indispensable pour se faire accepter aux yeux de tous. 

L’ image mitigée des personnages 

Le physique de Sonic a valu de nombreuses incertitudes en 2018. Les premières images étaient peu ressemblantes à celui que l’on connaissait dans les jeux et avaient valu des critiques des internautes. Le film a dû être reporté en février 2020 pour obtenir un physique plutôt convaincant et très ressemblant à notre hérisson. Jeff Fowler lui donne une attitude d’adolescent turbulent, qui n’écoute pas vraiment les adultes jouant la carte de la confrontation intergénérationnelle.  

Si le scénario tient debout par cette tolérance envers l’autre, on est déçu par certains détails. Le Dr Robotnik, interprété par Jim Carrey, ne donne pas une nouvelle image au comédien que l’on retrouve dans toute sa splendeur. Il est un personnage cruel, mais également loufoque qui par sa méchanceté, tient un discours tout à fait absurde donnant au film une véritable touche d’humour. Si on déteste l’homme, on aime sa façon de bouger, de parler et son langage. Il est à l’image même de l’acerbe Mr Crochet. Un rôle qui colle à la peau de l’acteur, mais ne nous surprend pas vraiment. 

Une action désuète 

Les images et l’action auraient pu être exploitées avec plus de profondeur. Concernant l’action, on ne retrouve pas grand chose de très extraordinaire mise à part quelques explosions par des trônes. Les anneaux, un point central au jeu vidéo, sont dans le film réduit à une échappatoire pour passer dans un autre monde afin de ne pas se faire attraper par les méchants. Mais là encore, Sonic les utilise très rarement ! Il aurait été intéressant de leur offrir la possibilité de passer d’un monde à un autre, afin de donner une certaine rythmique au film en alternant différents paysages et révéler une véritable virtuosité à l’animation. 

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Il sera également frustrant pour les fans de devoir attendre la fin du film, pour découvrir une dernière scène post-production, avec un célèbre personnage de la saga Sonic 2 de 1992 qui fait une très brève apparition. 

« Sonic », saura tout de même émerveiller les enfants qui verront enfin leur jeu vidéo prendre vie.