Une querelle juridique au sein du clan Hallyday, ça ressemble à quoi ?

Fini les simples désaccords familiaux, place à un conflit juridique qui prend une tout autre tournure. Et ce, dans l’œil du grand public. Les enfants de Johnny Hallyday se déchirent atour de l’héritage de leur père depuis quelques jours. Reste à savoir qui obtiendra gain de cause …

Entre de grandes propriétés, des voitures de luxe et des motos vintage, le patrimoine de Johnny Hallyday vaut des dizaine de millions d’euros. Sans oublier les 1300 titres qu’il a sorti au fil des années et qui rapportent 1 à 2 millions d’euros par an aux détenteurs des droits d’auteur. Pour l’instant, ils appartiennent à son épouse Laeticia. Dans un testament rédigé en 2014, le rockeur garantit l’avenir de ses deux petites dernières. Jade et Joy seraient couvertes en cas de décès de leur mère. Et ce, grâce à son énorme patrimoine et les droits sur ses disques.

« Ni bien matériel, ni prérogative sur son œuvre artistique, ni souvenir – pas une guitare, pas une moto, et pas même la pochette signée de la chanson Laura qui lui est dédiée ». Laura Smet n’a droit à rien. Son demi-frère David Hallyday non plus. Voilà ce qui pose réellement problème. Une partie de la famille est laissée de côté. Pourtant, en 2000, le musicien avait écrit un testament all-inclusive. Il reconnaissait « sa femme et ses enfants comme héritiers à part égale ».

Déshériter ses enfants est-il interdit en France ?

La réponse est oui. Un oui catégorique d’ailleurs. Le déshéritement est strictement impossible dans l’Hexagone. Les enfants et à défaut le conjoint restant sont censés recevoir une part du patrimoine du défunt, selon le principe de réserve héréditaire. En revanche, il est possible d’avantager l’un des héritiers. Tout en faisant attention à respecter la somme autorisée à léguer. Une démarche qui demande beaucoup de précision.

Capture d’écran succession.ooreka.fr

Les héritiers ne sont pas les seuls facteurs pris en compte dans la décision du Tribunal de Grande Instance de Nanterre. Le dernier domicile du défunt a son importance, et non sa nationalité. Une modalité mise en place en 2015 par l’Union européenne. Là est la difficulté. Bien que le testament de Johnny Hallyday ait été rédigé en France, il obéit à la loi californienne. Une législation en totale contradiction avec celle de l’État français. Au pays de l’oncle Sam, la personne décédée a le droit de déshériter ses enfants. Il n’y aucune règle. C’est une formule au choix.

Ce genre d’affaire n’est pas une première. L’an dernier, la Cour de cassation évaluait l’héritage de Maurice Jarre et Michel Colombier. Le compositeur de musiques et l’arrangeur de Madonna vivaient aux États-Unis depuis plus de 50 ans. Ainsi, ils ont pu obtenir gain de cause face aux enfants du virtuose. A partir de la mort de Charles Trenet en 2001, la famille se dispute son héritage avec son secrétaire particulier. La transmission de patrimoines n’est pas une mince affaire. La plupart du temps, elle est synonyme de tensions.

Mais que laisse Johnny Hallyday derrière lui ?

Marie Boetti

Source Photo : DR