Alexandra Naoum, l’actrice aux mille et une histoires

Alexandra Naoum est une actrice et une réalisatrice passionnée par les histoires. Elle aime raconter ses visions du monde dans ses films. Visions qu’elle a partagé avec PressEyes.

Alexandra Naoum, “L’Amazone”, un court-métrage qui parle aux hommes et aux femmes. ( Photo : Thomas J.Wautier)

 C’est à six ans qu’Alexandra Naoum se confie à sa mère en lui faisant part de ses ambitions : elle veut devenir actrice. « J’ai pris mes premiers cours de théâtre, j’avais 6 ans. La passion est venue à ce moment-là ». Une passion et un rêve devenus réalité. L’interprétation, pour pouvoir raconter des histoires, des histoires à travers des personnages et « vivre d’autres vies par la même occasion ». Une actrice qui n’a pas de préférence. Elle aime autant le théâtre et la télévision que le cinéma. Mais ce qui lui plaît le plus, ce sont « les tournages qui nous laissent le temps de bien faire les choses ». « J’aime quand on a le temps de répéter, de préparer un tournage en amont, c’est ce que je préfère », précise-t-elle.

 « Fractures », une réalité qui doit changer

Alexandra Naoum a récemment joué dans « Fractures », réalisé par le journaliste Harry Roselmack. Un film qui a reçu la mention spéciale du Jury en Octobre 2017, à New York au Chelsea Film Festival. La comédienne y interprète le premier rôle féminin, Fariha. Une jeune femme désillusionnée par la vie, les gens, la société et qui décide de tout faire pour s’en sortir seule en devenant escort. Fariha ne fait pas confiance aux hommes et cherche à profiter de leurs faiblesses. Elle se retrouve en huit clos avec un jeune homme, Youssouf (Benoît Rabillé), un français désillusionné qui a sombré dans le terrorisme. « Harry raconte cette histoire comme une fable. Les deux personnages sont contraints de s’affronter dans un huit clos. Et de leur échange, ils vont tous deux grandir et évoluer. ».

Quand Alexandra Naoum lit le scénario, elle y trouve sa place, avec un personnage qui défend des idées fortes. « Elle vit une situation extrême dans le film. Harry parle très bien du sujet, les propos qu’il défend me parlent ».

Le journaliste a voulu mettre en avant un sujet sensible, celui de la radicalisation et de la fracture sociale française. À travers ce film, il montre comment on peut naître dans une société, en faire partie, mais s’en sentir tellement exclu que l’on finit par vouloir la détruire. « Harry veut ouvrir le dialogue et comprendre pourquoi des français se radicalisent, afin qu’ensemble, on trouve des solutions pour que ça n’arrive plus ». Un fait qui a touché la jeune femme, qui considère qu’ « Harry était la bonne personne pour aborder ce thème. Il est journaliste et il aime comprendre les gens aussi différentes soient leurs pensées et opinions ».

 « J’adore raconter des histoires »

Alexandra Naoum n’est pas seulement actrice, elle est également réalisatrice. «J’adore raconter des histoires. La réalisation et l’écriture sont un autre biais pour les raconter. Ce sont des projets plus personnels que j’accompagne durant toute la création, de l’écriture, en passant par le tournage et puis en post-production. J’adore le moment du montage, à ce moment là, ton histoire prend forme et tu la réécris aussi.»

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Réalisatrice, ce n’était pourtant pas dans ses rêves de petite fille. Mais il y a quelques années, Alexandra Naoum s’est amusée à tourner quelques vidéos pour s’entraîner, et elle a découvert une vocation.

Savoir s’aimer

Son dernier court-métrage, « L’Amazone », est à la tête de nombreux festivals. Il raconte l’histoire d’une jeune femme qui a perdu un sein après un cancer. Elle décide alors de s’assumer telle qu’elle est et de ne pas se faire reconstruire. Mais elle se retrouve face à un homme dont elle était tombée amoureuse. En le revoyant, tout se chamboule dans sa tête. Est-elle prête à assumer sa nouvelle féminité ?

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Une histoire forte qui parle à la fois d’amour, mais aussi d’estime de soi. Une histoire dont elle a eu l’inspiration lors de la réalisation de portraits de femmes engagées, il y un an et demi pour Yves Rocher. L’une d’elles, Noelia (créatrice de Anna Bonny), avait subi une mastectomie et avait décidé de ne pas se faire reconstruire. Alexandra Naoum a aimé le lien entre cette femme et son mari qui ont décidé de créer des patchs pour cacher les cicatrices. « Plus largement, j’avais envie que mon film parle aux hommes et aux femmes. De montrer que la société nous impose une certaine image de la féminité et maintenant aussi de la masculinité. Mais l’amour, ce n’est pas ça. C’est s’accepter comme on est. Attention, dans mon film, je ne suis pas en train de dire qu’il ne faut pas se faire reconstruire ou qu’il faut le faire, mais juste qu’il est important d’apprendre à s’écouter et de faire ce qui est en accord avec soi, avec son cœur ». Comme toutes les femmes, la comédienne a ses complexes, mais elle a sa petite astuce : « Je garde en tête que c’est une petite voix qui me critique et que si je veux je peux choisir de ne pas l’écouter. ». En effet, chaque corps est différent. Il est beau à sa propre manière.

 Un long-métrage pour « L’Amazone »

Pour finir cette belle rencontre, Alexandra Naoum nous fait part de ses futurs projets. Elle joue dans le long-métrage anglais « Kill Ben Lyk », diffusé au festival d’Alpes d’Huez, le jeudi 17 janvier à 14h30    . L’acteur principal est Eugène Simone de ‘Game of Thrones’ . Elle a également joué dans la série « The Romanoffs », diffusée en ce moment même sur Amazone Prime. La nouvelle série du créateur de « Mad Men ».

« Et j’ai pour projet que L’Amazone devienne un long-métrage. Je commence à peine l’écriture ».

Un film qui – on l’espère – pourra changer quelques mentalités au sujet de ce qu’est réellement un corps « parfait ».