La comédienne Catherine Marchal : « Mes enfants disent souvent ‘quand il y a un problème, maman, elle a toujours la solution’»
L’actrice Laëtitia Eïdo : « Je suis très attachée à jouer des personnages qui peuvent sortir les femmes des clichés dans lesquels on les met en permanence à l’image. Mais pas uniquement à l’image, c’est un problème qui dure depuis des siècles qui s’explique de différentes manières : politique, religieuse et humaine. En tant que comédien, on peut donner sa voix à tel ou tel réalisateur, qui veut mettre en lumière par exemple ici les femmes d’une façon un peu différente de ce que l’on voit d’habitude. Il faut que l’on utilise ce pouvoir-là pour changer la façon dont les femmes sont vues actuellement »
L’actrice Sofiia Manousha, nous parle de ses cheveux : « Demain, si je dois m’en débarrasser, je m’en débarrasserai, j’adore mes cheveux, mais je peux m’en passer, alors que c’est mon identité. Ça été un grand pas de me faire une frange par exemple. ‘Flashdance’ a rythmé ma vie ( rire) et j’ai toujours voulu avoir une frange. Tout le monde me disait, mais tu as les cheveux bouclés, ce n’est pas possible et un jour j’ai dit ‘fuck’, je les ai pris et je les ai coupés et depuis, je n’ai plus jamais quitté ma frange et j’ai trouvé qui j’étais avec ma frange. »
La comédienne Josephine Drai : « Si j’ai envie de faire un grimace et de parler de pipi ou de caca, j’estime ne pas me sentir moins féminine. On peut dire des choses très crues sans être vulgaire. C’est le regard des hommes sur ces filles-là qui doit changer. C’est à eux de ne plus être offusqués. Nous, on a le droit de faire rire, avec ce que l’on veut, avec les outils que l’on veut. On reste des femmes, on reste entière. Et si le mec se détourne de nous pour ce que l’on a dit c’est son problème à lui. Moi je sais qui je suis, je sais que je suis tout autant féminine en disant une blague qu’en ne la disant pas. »
La chanteuse : Camille Esteban : « J’avais toujours l’idée que c’était un style musical ( le RAP ) pour les mecs et que ce n’était pas pour les femmes. C’était un challenge de me dire que moi aussi j’ai des trucs à dire, j’ai envie de rapper et j’ai envie de faire ma place là-dedans. »
L’animatrice Anais Grangerac : « Je me suis dit : je n’ai pas le droit de rester moi-même dans l’appréhension, parce que je continue le cercle. À un moment donné, il faut que l’on en parle. Il faut aussi que certaines prennent des risques et surtout j’avais cette position-là d’animatrice relativement médiatique : si je peux aider à mettre en lumière ces cancers féminins, délier les langues et casser un peu les tabous, je n’ai pas le droit de ne pas y aller. J’ai la chance de bénéficier d’un peu de lumière, il faut que j’en donne aux autres en retour. »
L’actrice Caroline Anglade : « Aujourd’hui, il y a de très jolis rôles à jouer pour des femmes plus matures dans ces rôles de femmes matures, que tu ne retrouvais pas forcément avant. Je suis tellement heureuse de voir des femmes à 40 ans exploser et travailler autant. »
La comédienne Deborah Grall interprète l’une des plus grandes figures du féminisme dans la série La Garçon: « Kiki de Montparnasse était la muse de Man Ray entre autres et de beaucoup d’artistes de cette ère, elle est partout ! C’est aussi l’incarnation de la femme libre, même si elle dépendait beaucoup des hommes pour vivre, mais c’est une figure féministe de cette époque-là. Elle est indépendante, libre sexuellement, libre dans ses pensées. »
L’actrice India Hair : « C’est aussi cette histoire d’être ensemble. Quand on travaille dans ce métier, il y a les lumières, les costumes, tout est faux, mais finalement la connexion que l’on a avec son partenaire pendant un très court laps de temps, c’est une grande bouffée d’adrénaline. »
La comédienne Lolita Chammah : « Évidemment, il y a des rencontres hyper belles, mais il y a une telle quête de l’image, de la représentation à notre époque que l’on perd certainement une sorte de puissance et de vérité. »
La chanteuse Thaïs Lona : « Puis je me suis dit, mais qu’est-ce que tu t’en fiches que ça ressemble à un univers ou pas, car c’est déjà fait. Ce sont des gens que j’adore tant mieux pour eux, mais il faut que moi je parte de 0, que je fasse mon truc à moi sans me poser des questions. Il n’ y a pas à se poser la question de savoir si ça sera mieux ou pas, c’est de l’art et il n’y a pas cette référence du qualitatif à mettre là-dessus. C’est à partir de ce moment-là que j’ai arrêté de me poser des questions, que j’ai réussi à créer mon univers. »
La comédienne et scénariste Marilyne Canto : « Plus la représentation changera, plus ce sera dans l’ordre des choses, dans nos esprits, dans la conception des genres. Il n’y aura plus le genre masculin et féminin, il y aura des hommes et des femmes qui sont aptes aux mêmes choses, des mêmes combats, des mêmes responsabilités et ça c’est important. »
L’actrice Alix Benzech nous parle de Dorothée son personnage dans la série « Nina » sur France 2 : C’est un sujet dont on a parlé avec Alain Robillard, le directeur artistique de la série. Il m’a laissé la liberté de parler de ce sujet-là. Ensuite, c’est lui qui a tout écrit et donner corps à ce que je lui avais raconté.(…) Il y a une part divertissant, mais aussi d’éducation, d’ouverture, pour comprendre les filles qui vivent ça. Car ça nous est toutes arrivé, on a toutes des histoires, peut-être pas aussi dramatiques, mais on a toutes des histoires comme ça malheureusement dans notre vie de femme ».
La journaliste Hélène Mannarino : « Moi j’aimerais être humaniste comme métier ça existe ? (Rire) L’humain, c’est hyper important. Mes parents sont dans des métiers tournés vers l’autre, d’aide. Mon papa est dans le social et ma maman est une ancienne professeure des écoles qui travaille aujourd’hui auprès des jeunes et des retraités. Ils sont des sources d’inspirations pour moi par rapport à leurs valeurs »
Pour la Journée Internationale des Droits des Femmes, l’équipe de PressEyes revient sur les portraits de toutes les femmes qu’elle a pu recevoir en 2020 jusqu’à début 2021. Des actrices, des chanteuses, des journalistes qui se battent au quotidien pour une égalité des salaires, pour s’imposer au cœur de cette injustice culturelle et médiatique.
En 1791 est publiée la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne : « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits ». Pourtant, nos arrières grands-mères, nos grands-mères et nos mères se sont battues pendant des siècles pour statuer au même niveau que les hommes. Elles se sont démenées pour être libres de disposer de leur salaire sans l’autorité de leur mari (1907), elles ont dû montrer que les femmes se devaient d’étudier sans le consentement de leur conjoint (1938). Elles se sont imposées dans leur droit d’élire elles aussi leur futur président (1944). En France, on doit attendre 1991, pour voir une femme au sein de la politique : Édith Cresson qui sera la seule et unique femme élue Premier Ministre.
Nous sommes en 2021, et le combat est loin d’être terminé. Si nous réussissons petit à petit à nous hisser au même rang que la gente masculine, aujourd’hui la Journée Internationale des Droits des Femmes va au-delà d’une simple revendication de l’égalité homme/femme.
Des guerrières
Nous avons conscience qu’il faut encore redoubler d’efforts pour une réelle égalité des sexes. Mais cette journée célèbre surtout la femme dans toute sa splendeur, dans tout ce qu’elle a su entreprendre. Elle montre sa force, ses réussites, mais surtout qu’elle reste indispensable.
Oui, n’ayons pas honte de dire que nous sommes bien plus fortes que les hommes, que nous avons cette capacité à encaisser les coups et nous relever la tête haute. Il est rare qu’une femme se plaigne. Même épuisée après sa journée de travail, elle n’a pas peur de faire la corvée, s’occuper des enfants, faire à manger. Si l’homme a véhiculé durant des années cette place d’autorité, c’est bien la femme qui mène son foyer comme elle l’entend. Si aujourd’hui les tâches ménagères sont divisées, elle reste dans beaucoup des cas (oui ne faisons pas une généralité) maîtresse du bonheur familial.
La société tend à la rendre de plus en plus libre en mettant en valeur toutes les femmes et non plus une certaine catégorie. Au XXIe la bataille est lancée, il faut lutter contre cette image de la femme parfaite, au corps parfait, mariée avant trente ans et deux enfants. Il est encore difficile de faire accepter certain changement de cette image que l’on a d’elle depuis des années. Notre union est essentielle pour dévoiler tous les visages, nos différences, nos propres envies qui nous rendent unique.
Libérer la parole
Pour célébrer cette Journée Internationale des Droits des femmes, PressEyes tenait à remercier actrices, chanteuses et animatrices, qui ont répondu à nos questions pour dresser leur portrait. Elles ont toutes mis en lumière la beauté féminine et son courage à travers des rôles, des textes ou des émissions.
L’histoire du cinéma ne cesse de bousculer les codes pour redonner une place légitime à la femme au sein du 7e art ou à la télévision. Elles ont montré qu’elles pouvaient s’imposer en tête d’affiche, avoir des premiers rôles, continuer à être belles à l’écran même après 50 ans… Le secteur culturel, les médias sont un univers de requin au cœur duquel les femmes ne baissent pas les bras pour briller. Si l’homme prend encore beaucoup de place, les nouvelles générations rassurent avec des femmes qui révèlent leur courage, porteuses d’espoir pour les années à venir.
C’est aussi grâce à ces artistes que nous pouvons faire avancer les choses, en nous offrant cette libération de la parole !
Et comme dirait Grand Corps Malade :
«La femme est l’avenir de l’homme, écrivait le poète
Eh bien l’avenir s’est installé et depuis belle lurette
Vous êtes nos muses, nos influences, notre motivation et nos vices
Vous êtes Simone Veil, Marie Curie, Rosa Parks, Angela Davis
Vous êtes nos mères, vous êtes nos sœurs, vous êtes caissières, vous êtes docteurs
Vous êtes nos filles et puis nos femmes, nous on vacille pour votre flamme »