La réalisatrice Claudia Collao, met en lumière les maudits du 7e art

Claudia Collao, Hollywood maudit

Crédit photo : DR

Disponible sur OCS, la collection Hollywood maudit de la réalisatrice Claudia Collao dévoile les films déchus du 7e art. Rencontre avec celle qui redonne un peu de souffle à ces œuvres et à leurs cinéastes aux destins dramatiques.

La collection Hollywood maudit revient sur les plus grands noms du cinéma hollywoodien : Erich Von Stroheim, Marilyn Monroe, John Wayne, Liz Taylor, Hedy Lamarr… mais c’est aussi des projets qui sont mis à nouveau sous les feux des projecteurs. Des films qui seront boudés par la critique, d’autres enchaîneront les catastrophes sur les plateaux ou marqueront la fin d’une grande carrière cinématographique… Peu importe la raison pour Claudia Collao, ces œuvres, ces artistes ont droit à une nouvelle vie.

 
 
 
 
 
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Erich Von Stroheim une réalité fictive

La genèse d’Hollywood maudit vient de sa fascination pour Erich Von Stroheim, mais à l’époque elle ne se sentait pas légitime d’en parler. « J’avais l’idée d’un portrait sur Irving Thalberg depuis des années ». Un personnage romanesque, mais peut-être pas assez connu du grand public. La raison la ramène à Erich Von Stroheim qu’elle considère comme un levier dramatique.

L’acteur Erich Von Stroheim ne quitte jamais vraiment le cinéma. Tout comme sur le plateau de tournage, l’acteur se glisse dans la peau d’un personnage pour évoquer sa vie privée. « J’ai rencontré des gens qui le connaissaient parce qu’il vivait en banlieue dans les Yvelines. Une vieille dame que j’ai appelé pour savoir comment était Mr Stroheim, me disait qu’il faisait du cheval, qu’il donnait des cadeaux aux enfants à la salle des fêtes et se déguisait même en Père Noël pour eux».

Mais face à ses pairs cinéastes il dira qu’il vient d’une famille aisée avec un père propriétaire d’un château. « Billy Wilder disait que ça s’était mal passé sur le tournage de Sunset Boulevard. » Étant juif autrichien avec un fort accent, il voyait bien que Stroheim n’était pas le fils d’un prince ou d’un noble. Stroheim n’avait pas cette aisance dans l’écrit ou encore dans la prononciation des mots.  « Il l’avait vu et il se disait ( Billy Wilder ) ‘ il doit savoir que je sais’, ce qui avait provoqué un certain malaise sur le plateau de tournage».

L’incarnation du cinéma

Pour Claudia Collao, Erich Von Stroheim  est « la figure » du 7e art. Des plus âgés aux plus jeunes, nous avons tous vu ou entendu parler de ses films français dans les années 50 comme La grande Illusion de Jean Renoir avec Jean Gabin. « Il joue souvent des seconds rôles des rôles d’allemands, dans des costumes assez antipathiques ». Il y a Sunset Boulevard avec son personnage Max qui restera gravé dans les mémoires des plus cinéphiles.  Ou encore Les Rapaces, le film qui ouvre la collection Hollywood Maudit.

Les Rapaces, un documentaire de 52 min disponible sur OCS dans lequel la réalisatrice revient sur l’histoire de ce film au tournage catastrophique et au montage amputé. Une œuvre qui ne sera pas vu dans son intégralité lui faisant perdre sa valeur originelle.

Hollywood Maudit nous transporte également au cœur du film Cléopâtre. Si aujourd’hui il a tout pour être l’un des plus grands chefs d’œuvre du cinéma, il était à sa sortie considéré comme l’un des films les plus maudits.

Avec l’historien Pascal Mérigeau, ils dévoilent un film désastreux non pas dans l’art de son scénario, mais sur le plateau.

« On a quand même l’actrice principale qui a failli mourir. On a des histoires d’amour qui viennent se greffer là-dessus, plus de l’ego. »

La réalisatrice n’oubliera pas de mentionner Marilyn Monroe, une actrice au destin tragique. Un dernier film Something’s Got to Give, qu’elle ne verra jamais par sa mort soudaine durant le tournage.

L’impact du maudit

Des documentaires passionnants révélant les coulisses de ces films qui font aujourd’hui partie du patrimoine cinématographique. Pour continuer à faire parler d’eux et à impacter les mémoires, Claudia Collao a pris le temps de choisir chacune des images.

 Pour Les Rapaces, on retrouvera les scènes du désert. On y voit les personnages s’entretuer sous un soleil de plomb. Si à ce moment-là on pense que ce n’est que de la fiction, Claudia Collao met en lumière « l’horreur » du tournage : « C’est pour de vrai qu’ils ont fini à l’hôpital déshydratés. Le cuisiné est mort pendant le tournage de la scène. On a l’a choisi de façon à marquer les esprits. »

Des instants avec beaucoup de profondeur, reflétant les faits tout en étant romancé par l’habillage donné à cette série de films.

« Contrairement à une série de fiction, on ne peut pas partir dans tous les sens. On a quand même à chaque fois des impératifs. L’enjeu de la collection c’est de donner un rythme que ce soit didactique, mais amusant. Il y a le méchant, il y a le gentil, les motivations des uns des autres qu’il faut faire ressortir à un certain moment. »

La collection Hollywood maudit nous transpose à l’intérieur d’un cinéma où la réalité est bien plus cruelle que la fiction.

On vous laisse écouter voyage maudit avec l’animateur Kevin Elarbi qui a pu rencontrer la réalisatrice Claudia Collao.