Clara et Julia Kuperberg : l’authenticité du cinéma Hollywoodien

Clara et Julia Kuperberg
Julia et Clara Kuperberg  – Crédit Photo : Sylvie Castioni – Wichita Films

Liées par les liens du sang, les sœurs Clara et Julia Kuperberg le sont aussi par le cinéma classique. Une passion commune qu’elles partagent depuis plus de 15 ans à travers leurs documentaires. Ils mettent en lumière Hollywood avec ses étoiles montantes et ses descentes en enfer.

L’animateur Kevin Elarbi est allé à la rencontre des documentaristes, productrices et réalisatrices Clara et Julia Kuperberg pour mettre en lumière leurs trois derniers bijoux hollywoodiens : JACK LEMMON UNE VIE DE CINEMA, WILLIAM HOLDEN, ENTRE OMBRES ET LUMIERES de Sébastien Zulian et RITA HAYWORTH, LA CREATION D’UN SEX SYMBOL.

À travers ces documentaires, les sœurs Kuperberg nous embarquent au cœur de la vie de ces acteurs, actrices, sans être intrusives. Elles respectent la pudeur de leur vie privée.

“Quand on a la personne elle-même face à nous, on ne la pousse jamais dans quelque chose de personnel, c’est-à-dire que c’est elle qui va y venir toute seule. Je pense à Milos Forman que l’on a fait il y a longtemps, avant qu’il meure. On ne voulait pas l’emmener sur un terrain personnel, on avait peur justement d’être indécentes. Comme il s’est senti en confiance parce qu’on n’allait pas là-dedans, il y est venu de lui-même dans la manière dont il était parti, dont il avait fui, dont il avait abandonné sa famille, tout ça il l’a abordé de lui-même, sans que l’on vienne lui tirer les vers du nez.” Confient-elles.

Les productrices cherchent à les valoriser, elles ne cherchent pas à attiser l’attention d’une curiosité mal placée. Clara et Julia Kuperberg rendent ainsi hommage à leur travail et effacent toutes les fausses rumeurs qui les ont meurtries de nombreuses années, tel est le cas pour Rita Hayworth.

Image dévoilée

Dans le documentaire qui lui est dédié RITA HAYWORTH, LA CREATION D’UN SEX SYMBOL,  elles réussissent à démêler le vrai du faux pour enfin donner la parole à cette comédienne trop souvent salit.

Elles révèlent la définition d’être un sex-symbol pour une actrice dans les années 40, 50, 60 et 70. Comment Hollywood a réussi à la formater dans un carcan hollywoodien laissant de côté ses propres origines hispaniques. Mais au-delà de ce « star-système » de l’époque, les productrices ont montré comment Rita Hayworth s’est laissée broyer par les hommes.

Des documentaires de 52 min où l’on voit défiler des images, des vidéos ou encore des proches témoigner. C’est aussi des musiques qui rythment chacun de ces nouveaux volets hollywoodiens. Un montage à l’image de Rita Hayworth, William Holden, Jack Lemmon, comme s’ils les avaient supervisés pour y apporter leur propre fibre pour un documentaire qui leur ressemble à 100%.

Une préparation de deux mois, qui demande à chacune d’elle de se replonger dans les œuvres pour mieux les appréhender à chaque fois « C’est vrai que les thèmes évoluent aussi ” Some Like I Hot” (Certains l’aiment chaud), par exemple on l’a regardé toute petite, c’est sûr que lorsqu’on le regarde à 15 ou à 40 le regard change » ou découvrir des films qu’elles n’avaient jamais vu auparavant comme The April Fools avec Jack Lemmon et Catherine Deneuve.

Transgression

Des films qui sont parfois précurseurs avec des sujets sensibles ancrés aujourd’hui dans notre société comme le mouvement Mee Too. Ils ont de nos jours plus d’impact et de pouvoir. C’est souvent le cas avec Jack Lemmon un acteur à contre-courant de son époque. Il casse tous les stéréotypes de l’acteur Hollywoodien viril que toutes les filles s’arrachent. C’est ainsi qu’il ouvre la voie à d’autres comédiens aux grands talents, mais pas forcément à l’image du gendre idéal.

Jack Lemmon ira même se travestir dans Some Like I Hot et transgresser la censure du code Hays . « Il fallait être gonflé dans les années 60 dans une Amérique hyper puritaine, homophobe, il y avait quand même le code de censure ».

Une demande du réalisateur Billy Wilder qui n’avait pas peur d’aborder des thèmes considérés comme interdit autrefois. Les sœurs soulignent cette capacité propre à Billy Wilder de mettre en lumière des sujets que personne d’autre n’était capable de parler en 1960.

Une conversation qui amène Kevin Elarbi et les sœurs Kuperberg au comédien William Holden au physique totalement opposé à celui de Jack Lemmon.

William Holden est adulé par son charme séducteur et athlétique. Les productrices nous apprennent qu’il détestait comme beaucoup d’actrices, être instrumentalisé par sa sexualité.

Des documentaires à ne pas rater, réalisés avec une belle sincérité de deux sœurs qui aiment aller à la rencontre des gens pour continuer à faire briller les plus belles années du cinéma classique.

Pour écouter la rencontre de Kevin Elarbi et des soeurs Kuperberg :

WILLIAM HOLDEN, ENTRE OMBRES ET LUMIERES ( 55’ ) – Réalisé par Sébastien Zulian – produit par Clara et Julia Kuperberg disponible sur OCS / Lundi 1er février sur OCS Géant à 12h55.

JACK LEMMON UNE VIE DE CINEMA ( 53’ ) – Réalisé et produit par Clara et Julia Kuperberg –disponible sur OCS / diffusé samedi 6 février sur OCS Géant à 12h55.

À découvrir coffret de dix documentaires réalisés par Clara et Julia Kuperberg en DVD  :

Il était une fois à Hollywood – coffret de dix documentaires : Hollywood : pas de sexe s’il vous plaît -55’ – Gene Tierney, une star oubliée – 52’- Les Espions qui venaient d’Hollywood – 52’

Hollywood Gossip, les commères d’Hollywood – 53’ – Et la femme créa Hollywood – 52’- Ronald Reagan, un président sur mesure – 53’- La Censure à Hollywood – 52’- This is Orson Welles – 52’-

Los Angeles, cité du film noir – 52’- Steve Schapiro et les icônes américaines – 52’