« Clouds » : l’émouvant hommage à l’héritage musical et humain de Zach Sobiech

Sept ans après son décès, la mémoire de Zach Sobiech reste intacte. Le lycéen emporté par un cancer à 18 ans avait écrit une chanson qui comptabilise aujourd’hui plus de 16 millions de vues sur Youtube. Un exploit ravivé par la sortie du film éponyme « Clouds » sur Disney +.

« On n’est pas forcé d’apprendre qu’on est mourant pour commencer à vivre. » Ces mots, parmi les derniers de Zach Sobiech, résonnent à la fin du film que lui dédie le réalisateur américain Justin Baldoni (Jane The Virgin) comme un message d’espoir. Le lycéen atteint d’un ostéosarcome (un cancer des os frappant surtout les enfants) les prononçait déjà dans le documentaire digital de ce dernier, « My Last Days », quelques mois avant sa mort. Les deux productions sont tout aussi émouvantes l’une que l’autre. Mais le long-métrage permet de rendre un hommage particulier à Zach sept ans après son décès.

Avec « Clouds », Justin Baldoni, très proche de l’adolescent, retrace les joies et les peines de sa maladie, ainsi que sa passion pour la musique, au moment où il apprend que son cancer est en phase terminale. Il se concentre sur les relations créées avec ses parents, son frère et ses sœurs, ses professeurs et ses amis. Il s’arrête notamment sur le lien spécial qu’il partage avec Sammy Brown. Zach fonde avec elle le groupe A Firm Handshake et écrit « Fix Me Up ».

Quand les médecins expliquent à Zach qu’il lui reste entre 6 mois et un an à vivre en juin 2012, il décide d’écrire une série de chansons. L’objectif ? Dire au revoir à sa famille et ses amis, mais aussi laisser une trace derrière lui. Le lycéen originaire du Minnesota espère pouvoir aider des enfants comme lui. Il crée d’ailleurs le Zach Sobiech Osteosarcoma Fund , permettant de récolter plus de 2 millions de dollars pour la recherche.

Il compose son plus grand succès, « Clouds », dans ce but. Quelques jours après sa disparition en mai 2013, le morceau se place en tête des musiques les plus écoutées sur iTunes. Il touche des centaines de millions de personnes. Aujourd’hui, grâce à la sortie du film sur Disney +, il comptabilise plus de 16 millions de vues sur Youtube.

« L’effet Zach »

Le réalisateur mise sur des acteurs et des actrices jeunes, au début de leur carrière. À l’image de Fin Argus choisi pour interpréter Zach. Ce jeune musicien enchaîne les reprises, suivies de quelques compositions personnelles, et joue dans une web-série intitulée « The Commute ».

Pour son premier rôle au cinéma, la tâche s’avère gargantuesque. Contrairement aux autres membres du casting, comme Sabrina Carpenter dans la peau de Sammy Brown, il ne peut pas puiser son inspiration directement à la source. Malgré tout, il parvient à capturer avec une aisance troublante l’essence même de Zach, à travers un sourire ou une larme. « J’ai pu le connaître comme un ami. Même si je n’ai pas eu une conversation avec lui, je me sens très connecté à lui », confie Fin Argus dans une interview.

Le casting et toute l’équipe de tournage sentent la présence de l’adolescent sur le plateau. Justin Baldoni parle de « l’effet Zach ». Ils constatent des moments magiques assez inexplicables. En voici un exemple. Fin Argus a pour mission d’écrire l’une des chansons du film, celle destinée à Amy (Madison Iseman), la copine de Zach. Bloqué, il n’arrive pas à trouver un refrain. Mais il réussit à la finir avec des paroles écrites par le lycéen dans son journal… pour Amy.

Une authenticité bouleversante

Justin Baldoni avait promis à Zach qu’il raconterait son histoire. Il s’inspire alors du livre « Fly a Little Higher » écrit par la mère de Zach, Laura Sobiech. Et pour plus de justesse, il inclut sa famille et ses amis à chaque étape. Plusieurs dizaines de ses proches deviennent même des figurants l’instant de quelques scènes. Y compris le chanteur Jason Mraz dans le cadre d’un concert. Quelques jours avant son décès, ce dernier avait participé à une vidéo de sensibilisation reprenant sa chanson « Clouds » aux côtés de nombreuses célébrités.

Les Sobiech prêtent les vrais vêtements et possessions de Zach pour réaliser le film, de son tee-shirt « Pants » à la couverture signée par ses amis. Fin Argus utilise même ses véritables béquilles décorées de rouge et de noir qui l’accompagnaient tous les jours. Il va jusqu’à jouer de sa guitare lors de la scène de l’enregistrement en studio de « Clouds ».

Face à une telle authenticité, il est difficile de retenir ses larmes. Le courage de Zach et de son entourage émeut, tout comme leur perte.

Un message d’espoir

Grand habitué des récits poignants, Justin Baldoni rend un hommage similaire en 2019 aux personnes atteintes de mucoviscidose, une maladie respiratoire et digestive. Il dédie son film « Five Feet Apart » à Claire Wineland, une adolescente également au cœur de « My Last Days ».

Le réalisateur ne se contente pas de réaliser ou de produire des documentaires et des longs-métrages. Il participe activement à la lutte menée contre ces pathologies. En décembre 2019, il se joint, avec l’équipe de film « Clouds », à la septième édition d’un chœur chantant le titre de Zach pour le Zach Sobiech Osteosarcoma Fund. Un événement à l’origine de 100.000 dollars de dons.

Grâce à ces fonds, les travaux de chercheurs spécialisés dans l’ostéosarcome avancent. Un essai clinique a même été lancé à l’échelle nationale. Un message d’espoir à la hauteur du film « Clouds », qui bouleverse intimement les personnes ayant perdu des proches au cancer.