Faire rêver les gens, le rôle principal de l’acteur Samuel Ourabah

En France ou aux États-Unis, en passant par ses propres réalisations, l’acteur Sam (de son vrai nom Samuel Ourabah) ne s’arrête plus. Pour PressEyes, il se livre sur son parcours et la perception qu’il a de son métier.

Devenir acteur, un métier qui colle à la peau de Sam depuis l’âge de ses six ans. Alors qu’il est à table avec sa famille, le petit garçon imite le cousin de son père. Ce dernier rit beaucoup de ce sketch improvisé par son fils, à tel point que : « Un peu plus tard dans la semaine, on a eu une réunion de famille et il m’a redemandé de l’imiter devant tout le monde. Je l’ai fait, tout le monde a rigolé, y compris le cousin que j’ai imité ». Le petit garçon prend conscience de ses capacités à se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre. Il grandit, continue à caricaturer son entourage ou des personnalités publiques. Puis vient le jour de la révélation avec « Titanic ».

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« J’avais neuf ans. Je prends une claque énorme, car ‘ Titanic’ est un film extraordinaire. C’est vraiment le film qui m’a donné envie d’être acteur, bien que l’on se moque de moi quand je le dis, comme c’est un film un peu à l’eau de rose, mais je m’en fous, j’assume totalement ! (rire) Je me souviens qu’à la fin de la séance, j’avais encore les yeux vraiment rivés et écarquillés sur l’écran. Je me suis dit ‘Je sais pas ce que je veux faire plus tard, par contre je veux être comme ce gars là (Leonardo DiCaprio)’ ». Du haut de ses neuf ans, le comédien a été totalement transporté par l’histoire de Jack et Rose. Le professionnalisme de Leonardo DiCaprio a réussi à le faire voyager dans un autre monde. Un déclic qu’il garde pour lui.

Du haut de ses 13 ans, il ne cherche pas seulement à reproduire la gestuelle de ses personnages. Le garçon essaie de réfléchir comme eux, de penser comme eux. Une qualité dont font preuve les acteurs. Durant des années, il ne fait jamais allusion à cette envie de passer devant l’écran pour jouer la comédie. « Quand j’en ai parlé à mes parents, ils étaient surpris car j’ai toujours caché le fait que je voulais être acteur. Ils m’ont toujours encouragé à faire des études plutôt que du cinéma et je comprends pourquoi, car c’est un métier qui est très instable et difficile ». Le jeune homme, tout de même curieux, continue ses études et décroche son diplôme en marketing. Mais l’envie de jouer est trop forte. A la fin de son master 2, il décide de s’y consacrer entièrement.

Des rôles à l’impact différent

Sam veut faire rêver les gens tout comme lui a pu rêver enfant devant des comédiens qui le fascinaient. Il entame alors des stages en « workshops », initiés par des coachs d’acteurs connus, dont Jack Waltzer. « Il m’a permis de prendre conscience de pleins de choses ». Au delà du simple fait de passer à la télévision, Sam est une personne qui dégage une certaine sensibilité, qui l’a poussé également à faire ce métier. Proche des gens, il aime leur donner ou leur redonner le sourire, qu’il puisse avoir un petit coin de lumière dans leur vie, même le temps d’un court instant. Un bonheur qu’il peut aujourd’hui leur procurer à travers des personnages qu’il incarne. Des rôles totalement différents qui permettent à son public de pouvoir s’identifier plus facilement à l’un d’eux. De la racaille dans « Un Jour mon Prince », au petit prétentieux, en passant par le petit copain idéal ou même se mettre dans la peau d’un jeune homme tourmenté devant avouer son homosexualité librement dans une société quelque peu homophobe.

Différents visages permettant au comédien de s’épanouir à chaque fois et de ne pas rester coincé dans une seule et même catégorie de rôle. Des personnages importants avec un réel impact sur la société : Saïd (Plus belle la vie), un jeune algérien aisé qui vient s’installer en France avec ses parents ; Ben (Clem), un jeune homme livré à lui-même, sans famille ; ou encore récemment dans « Olivia », Arrache qui n’ose pas s’avouer son homosexualité. Des rôles aux valeurs sociétales importantes. Pourtant le comédien essaie de s’en détacher pour incarner au mieux son personnage : « Quand j’ai un rôle, le premier truc auquel je pense, c’est de regarder les scènes que j’ai à jouer. Je les analyse toutes, j’essaie de comprendre le personnage, de trouver sa singularité et d’être le plus vrai possible. Je m’interdis le droit de penser à l’impact que mon rôle peut avoir. J’ai peur que ça fausse mon interprétation. J’ai peur de jouer des choses que j’aimerais absolument que les gens voient. C’est comme quand tu veux faire rire, tu n’y arrives pas, mais quand c’est spontané, tu y arrives ».

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Le comédien souligne le fait que pour émettre un propos, il est inutile de surjouer. Il suffit tout simplement de dire ce que le personnage a à dire. « Dans ‘Olivia’, c’est assez clair. Le fait de réciter les lignes avec une véracité profonde, c’est suffisant à faire passer le message que le personnage a à faire passer ». Un message mêlant l’appréhension, l’inquiétude, mais aussi la délivrance et le fait de réussir à mettre des mots sur qui il est vraiment face à un père incarné par Samy Naceri…

Dépasser les frontières

En 2020, c’est dans un tout autre registre que l’on va pouvoir découvrir Sam ! Bilingue, le jeune homme est parti tenter sa chance auprès des productions américaines. Le comédien n’a pas peur du défi. Jouer, c’est aussi se surpasser et sortir de sa zone de confort pour montrer sa force. Une belle réussite pour le comédien qui a décroché un rôle dans la série « Snowpiercer ». Une expérience magique, lui offrant des souvenirs plein la tête « C’est génial d’avoir pu passer trois jours sur les plateaux de ‘Snowpiercer’. C’était incroyable de voir comment les grosses productions américaines sont tournées. J’ai eu la chance d’être aux côtés d’acteurs incroyables, j’ai joué avec Amanda Brugel, l’une des actrices principales dans ‘The Handmaid’s Tale : La servante écarlate’ ». Une série aux effets spéciaux est une grande première pour Sam. L’expérience lui a donné l’opportunité de travailler différemment avec une nouvelle perception du cinéma. « Ce qui est génial, c’est que l’on avait juste les deux cameramen avec nous, les perchmen étaient cachés, on voyait juste la perche se déplacer au dessus de nos têtes. Il y avait un minimum de gens sur le plateau, juste les acteurs et les figurants. Tu es en immersion totale. Le réalisateur, on ne le voit pas, il te parle avec un mégaphone depuis l’extérieur du plateau. Ensuite, il envoie son assistante qui vient te voir pour te dire comment faire. Donc là c’était une nouveauté ».

Malheureusement, il faudra encore patienter un peu pour se laisser envoûter par notre « frenchy » dans la série qui sortira seulement en 2020 ! On peut toujours se consoler en regardant les épisodes de « Clem » ou d’ « Olivia » pour découvrir ou redécouvrir Samuel Ourabah.


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