Le « Stealthing » : la nouvelle pratique sexuelle qui inquiète.

De plus en plus répandu aux États-Unis, le Stealthing (furtivité en français) consiste à retirer son préservatif pendant un rapport sexuel à l’insu de son ou sa partenaire. Un abus sexuel qui peut être vécu comme un viol par ses victimes.

18191185_10213073025841393_2105862511_n« C’est une forme d’appropriation de la femme, un comportement pervers. Au-delà du plaisir sexuel, l’homme recherche à combler un plaisir narcissique. L’idée est vraiment de posséder l’autre à son insu, de le marquer ». C’est l’analyse faite par le Dr Anne Marie Lazartigues, psychiatre et sexologue française. Cette pratique douteuse joue sur la limite entre le sexe consensuel et le sexe non consensuel. Horrifiante, elle fait d’un rapport sexuel un abus tout en laissant à ses victimes l’interrogation d’un viol.

Des victimes pudiques et honteuses

Perturbées par leur expérience, de nombreuses victimes doutent et ne réalisent pas qu’il s’agit d’un abus sexuel. Pas de violence, pas de sexe forcé…mais malgré tout une décision intime et risquée prise à leur insu. « Une de mes patientes qui s’est retrouvée dans cette situation en arrivait à douter d’elle-même. Elle se demandait si c’était vraiment arrivé et se disait que ce n’était pas possible » précise la sexologue. La trahison et l’exposition à des risques traduirait, au delà de la pratique perverse, un abus de confiance qui finalement s’apparenterait à un abus sexuel. Pour les victimes, des solutions en matière de santé existent : la pilule du lendemain ainsi qu’un traitement post-exposition pour diminuer les risques de contamination. Il est aussi possible de déposer plainte, même si pour le moment la France n’a encore jamais condamné de tels actes. Malgré tout, le choc psychologique reste.

Une mode sur le net

Le plus affligeant reste encore la popularité de cette pratique sur les réseaux sociaux. Les responsables de ces actes partagent leur expérience en ligne. Cette pratique est devenue répandue parmi les jeunes Américains, en particulier sur les campus universitaires. Cette communauté en ligne d’hommes -homosexuels ou hétérosexuels- encourage les autres à adopter cette pratique. Des infos pratiques, des techniques et des astuces pour piéger son/sa partenaire sont disponibles via des guides qui revendiquent le « droit de l’homme à répandre sa semence ». Il est important de rappeler que cette pratique peut engendrer un risque de grossesse non désirée, un risque de transmissions de MST et bien évidement un risque de séquelles psychologiques similaires à celles laissées par un viol.

Audrey Bernard (Lundi 1er mai)