Bruni Makaya : l’image de la jeunesse française

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Crédit Photo : DR

Bruni Makaya aime le cinéma, le sport, les mots et la musique. Alors, il se sert de son côté sportif pour incarner ses personnages, du cinéma pour véhiculer des émotions et des mots pour raconter ses propres histoires à travers ses textes qu’il met en musique. De retour sur Netflix dans la saison 2 de Mortel ou Dans L’école de la vie, diffusée depuis le 21 avril 2021 sur France 2, le comédien s’est livré sur son parcours et ses projets à l’écran.

J’ai su que je voulais devenir comédien vers l’âge de 15 ans, sur mon premier tournage“, confie Bruni Makaya, tout en prenant conscience que finalement c’était peut-être quelque chose qu’il avait en lui depuis tout petit : “J’ai toujours regardé plein de films, plein de séries, mais c’était peut-être dans un coin de ma tête au fond de moi, mais comme j’étais beaucoup dans le sport, je ne me disais pas ‘je vais devenir acteur’, mais c’est vrai que j’ai toujours aimé ça“. Depuis, le comédien voit le cinéma d’un œil différent. Il n’est plus simplement spectateur, mais aime analyser les scènes et le jeu des acteurs : “Quand j’ai commencé à bosser sur un plateau, tous les films que j’ai regardés après n’avaient pas la même saveur. Tu penses à comment ils ont fait à la technique, tu t’imagines le plateau et toute l’organisation que ça a impliquée.“ Mais dans cet art, ce qui anime le plus le jeune homme, ce sont les émotions à véhiculer.

 
 
 
 
 
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La vie : sa propre inspiration

À travers ses rôles, Bruni Makaya aime pouvoir faire rire, pleurer ou même réfléchir. Si le comédien n’a pour le moment pas eu des rôles l’obligeant à se couper totalement de son entourage – bien que ce soit quelque chose à laquelle il aspire – Bruni Makaya s’inspire de son propre quotidien pour construire ses personnages : “Je continue ma petite vie. Par contre, je fais attention à chaque truc et je me dis : ‘ça se serait cool de l’apporter’. Par exemple pour L’école de la vie, je joue un paraplégique. À chaque fois que je regardais une personne handicapée, je ne la regardais plus pareil, dans le sens où je m’imprégnais, je me disais ‘ah ça se serait cool.’

Diffusée sur France 2 depuis le 21 avril dernier, la série L’école de la vie raconte l’histoire de Vincent Picard ( Guillaume Labbé ) qui enseigne l’Histoire-géographie dans un lycée d’une grande ville. Avec sa compagne Justine ( Emilie Dequenne ), ils ont pour projet de déménager dans une maison en bord de mer pour vivre leur future vie de famille. Malheureusement, rien ne va se passer comme prévu et Vincent Picard va vivre un véritable drame. Il prend alors une décision : se vouer à ses élèves. Un scénario qui séduit l’agent de Bruni Makaya qui l’envoie au casting. Sur place, le comédien marque les esprits par son interprétation : “C’est au moment où ils ont voulu me voir que j’étais en vacances, du coup ils se sont dit en vrai c’est lui. J’étais content de l’avoir directement.“ C’est ainsi que le jeune homme décroche le rôle de Lucas Beltrand, un personnage très sportif qui après un accident se retrouve paraplégique.

La souffrance de son personnage ancré dans la peau

Un personnage complexe, laissant transparaître différentes émotions : la haine de cette nouvelle vie, la peur du regard des autres, la force de se battre pour qu’on le considère comme une personne normale et la douceur d’un grand charmeur. Mais au-delà de ce caractère éclectique, l’acteur a dû suivre un entraînement physique assidu pour manier l’art du fauteuil roulant et maîtriser ses jambes : “Quelques semaines avant le tournage, ils m’ont envoyé un fauteuil chez moi, du coup j’ai eu plusieurs fauteuils, un premier classique et après un autre un peu plus sport. Il y a différents fauteuils et je m’entraînais d’abord à rouler correctement et ça ça s’est fait assez vite parce qu’il y a des petits automatismes. Mon fauteuil c’est mon corps, c’est mon jouet. Tout s’est fait instinctivement, il fallait être très à l’aise, pouvoir tourner et montrer que c’était très facile. Après ce que j’ai dû travailler sur le plateau et avec lequel j’ai eu un peu plus de mal, c’était de ne pas bouger les jambes, de les garder vraiment fixes et qu’elles aient l’air pas fonctionnelles. C’est dur pour un acteur, car tu as tendance à bouger, parler, bouger les pieds et c’était parfois compliqué de garder les jambes droites.“  

 
 
 
 
 
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Lui-même très sportif, Bruni Makaya s’imprègne totalement de la souffrance de son personnage. Sur le plateau, le comédien garde en lui cette frustration permanente de ne pas pouvoir se lever du fauteuil roulant : “ Le fait juste de voir les gens courir ça me galvanisait“. Le jeune homme met alors en lumière la puissance de ses bras, pour montrer que Lucas Beltrand a tout de même gardé cette fibre sportive : “Je pense qu’une personne sportive et une personne qui n’est pas sportive ça se ressent. Lucas pousse les roues très dynamiquement.“ Un scénario qui est loin de laisser l’acteur insensible de par son rôle, mais de cette relation avec leur professeur d’histoire. “Ce qui m’a vraiment plu, c’est que ce n’était pas une série très good vibes dans le sens où le professeur il n’est pas là pour sauver toute la terre. Ce n’est pas lui qui va me rendre mes jambes ou ce n’est pas lui qui va arranger mes histoires avec mes parents. Il ne vient pas chez mes parents, pour arranger les choses, puis fin de l’épisode tout le monde est heureux. Il est là pour nous conseiller, pour nous aider. C’est ce côté très réaliste que j’ai beaucoup aimé.

Une proximité qu’il regrette de ne jamais avoir eu l’occasion de connaître avec l’un de ses propres professeurs. Il souligne l’importance que cela peut apporter aux élèves de se sentir écouter par ses enseignants : “Après je pense que ça doit être difficile d’être proche de toute la classe, mais je pense que c’est important de faire le strict minimum. Si un élève n’y arrive pas ; pourquoi il n’y arrive pas ? Et non ‘t’es nul, va dans cette filière-là’. Un élève un peu différent va être mis de côté alors que l’on devrait comprendre pourquoi il est différent et le pousser à s’épanouir dans cette différence.“

Et c’est d’ailleurs dans le rôle d’un lycéen très différent, Modibo, que vous pourrez retrouver prochainement Bruni Makaya dans la saison 2 de Mortel sur Netflix. Une série française ambitieuse, pour laquelle les réalisateurs, Simon Astier et Edouard Salier ont osé faire voyager les spectateurs dans un univers maléfique avec des personnages aux super pouvoirs. Un enjeu de taille et un challenge qui a motivé les jeunes comédiens : “ C’est ce que qui a plus à tout l’ensemble du casting. Quand tu as le scénario, tu dis : ‘ah ouais ils vont vraiment faire ça ? Ici en France ?’ On a toujours rêvé de jouer dans des trucs où il y a des mecs qui ont de super pouvoirs… Ce n’est pas encore Marvel, mais on a trop kiffé. En plus c’est rare pour des jeunes acteurs de jouer des choses qui nous sortent vraiment de la vie de tous les jours.“

 
 
 
 
 
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“C’est la France d’aujourd’hui“

La série révèle le visage d’une nouvelle génération de comédiens brillantissimes qui réussit à captiver les spectateurs et les entraîne avec eux au cœur des portes de l’enfer. Mortel fait naître également une belle représentation de la France avec des personnages principaux tous issus d’origines différentes : “C’est rare de se retrouver sur un tournage où il y a cinq acteurs noirs, trois rebeus, qui sont les personnages principaux avec une vraie intrigue. Ce n’est pas un mec qui arrive dans un épisode et qui disparaît, tout sourire. Les acteurs qui sont mis en avant sont très talentueux : Carl (Malapa), Nemo (Schiffman), Manon (Bresch)…même Sami ( Outalbali ), ou Corentin ( Fila ), ils sont tous très biens. Et ça montre aussi que c’est la France d’aujourd’hui et qu’on le veuille ou non, c’est comme ça que ça se passe dans les lycées et dans toutes les villes.“ Un casting cinq étoiles, représentatif de la jeunesse d’aujourd’hui et une intrigue captivante – vous l’aurez compris Mortel est la série française sur Netflix à ne pas louper ! Une jeunesse que Bruni Mayaka reflète à l’écran, mais pour laquelle il aime écrire ses propres histoires édifiées par la poésie de ses propres mots.

Brunsko fait son cinéma

L’univers musical de Bruni Makaya qui a pris pour nom de scène Brunsko, est bercé par le cinéma : “Quand j’écris des sons, j’ai des films dans ma tête et j’ai plein de scènes. Mon métier d’acteur m’aide dans mon écriture.“ Une empreinte cinématographique qui se reflète dans son dernier clip “Pause“, disponible sur YouTube. Le texte, qui souligne une histoire d’amour rêvé est rythmée par un travail d’images nous plongeant directement dans le subconscient du rapeur et l’illusion de cette jeune femme : “J’aime bien dans les clips avoir une petite part de mystère, que ce soit un clip classique, mais qu’il y ait un truc bizarre. J’aimais beaucoup le fait que son visage soit glitché et que l’on ne se concentre pas seulement sur la fille, mais sur le fait que je ne peux pas la voir et que c’est un rêve.“ “Pause“ est un morceau envoûtant, faisant référence à l’amour, à cette distance imposée, pour recommencer “lentement“. Justement, pour Bruni Mayaka, ces notions de ‘lenteur’ et de ‘prendre le temps’, se sont essoufflées au fil des années : “Je pense que notre génération on aime vite, mais que l’on se lasse vite aussi…Tu peux aimer une personne au bout de deux semaines, te mettre avec elle et trois mois plus tard c’est fini parce qu’elle a liké untel… On pourrait appeler ça du fast love : ça se consomme très vite, très rapidement. Moi je le vois un peu comme ça, après ça peut être aussi très passionnel.“

C’est sur cette philosophie de l’amour, signée Bruni Makaya que la conversation prend fin. Un jeune homme plein de douceur, en phase avec son époque, offrant à sa génération le droit de croire en ses rêves.