Antoine Duléry : du cinéma pour donner du plaisir aux gens

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Les 9 et 10 octobre 2021, se tenait la 25ième édition des Journées Nationales du Livre et du Vin à Saumur, dédiée cette année au cinéma. Un week-end riche culturellement, mais aussi en partage et en émotion. Pendant ces deux jours, j’ai eu la chance de rencontrer quatre auteurs, venus communiquer leur amour pour la littérature et pour le 7ième art. Ce mois de novembre sera donc consacré à leur portrait. 

Il est 16h quand j’arrive enfin à Saumur. Un peu perdue, j’ai de la chance de tomber directement sur l’une des bénévoles pour ces deux jours littéraires. C’est gentiment qu’elle m’amène à l’accueil récupérer mon badge et laisser mes affaires. Débarrassée de mes bagages, je commence donc à visiter les lieux du Théâtre du Dôme. Aux murs, de magnifiques photos des auteurs et personnalités venu-es sur les lieux , les éditions précédentes : Jérémy L. Kapone, Laurent Gerra, Enrico Macias, Antoine Duléry… Et c’est avec ce dernier, que j’ai l’honneur de commencer cette série de portraits. À travers la foule, le comédien m’aperçois avec mon micro hésitante à aller l’embêter avec mes questions. Il me fait signe de venir : “Je te sens toute timide, il ne faut pas !“, me dit-il rassurant. J’en profite alors pour échanger avec lui sur son parcours, avant que ses admirateurs ne viennent lui prendre son ouvrage “Imitacteur“, sans oublier de faire leur inoubliable photo. 

Du spectacle en famille au cinéma 

Petit, Antoine Duléry aime attirer l’attention. Il veut déjà faire rire, et s’en prend aux membres de sa famille en les imitants. C’est dans la poche… tout le monde le regardent et rigolent à ses caricatures. Des représentations familiales, qui lui donnent le goût du spectacle et c’est vers 14/ 15 ans qu’il décide qu’il serait comédien. À 18 ans, l’envie de jouer ne l’a pas quitté et il s’inscrit au cours Florent. Un univers qui inquiète toutefois ses parents, mais ne peuvent lutter sur ses choix, bien décidé d’être un jour une tête d’affiche. Une fibre cinématographique qu’il m’explique tenir de son grand-père : “Mon grand-père paternel, que je n’ai jamais connu était acteur et forcément, il y avait un certain atavisme comme on dit.“ Un milieu qui est donc familier à son père, qui ne fera rien pour empêcher son fils de suivre les pas du grand paternel. 

Un homme/enfant 

Si à 50 ans il décide de mettre à nouveau ses talents d’imitateur dans un spectacle intitulé “ Antoine Duléry fait son cinéma ( mais au Théâtre)“, cela faisait bien longtemps que l’imitation était derrière lui. “Les imitations c’était vraiment quand j’étais petit. Du moment où je suis entré au cours Florent, j’ai mis ça de côté pour être acteur.“

 
 
 
 
 
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Une vocation qui lui offre l’opportunité de changer de peau et de ne pas être lui. Deux caractéristiques de ce métier qui le fascine : “J’aime être dans la composition et faire des choses très variées, comme le commissaire Larosière ou encore Camping. C’est ça qui m’amuse, je continu à me déguiser comme quand j’étais petit et que je jouais au cow-boy, aux indiens.“ Antoine Duléry n’a pas perdu son âme d’enfance et son souhait premier reste de faire rire les gens. Très loin l’idée de se mesurer au cinéma pour véhiculer un message.  “C’est pour les hommes politiques peut-être. Non non, il faut savoir rester à sa place“, dit-il avec beaucoup d’humilité, qui sera approuvé par Jean-François Carmet, le fils de Jean Carmet, créateur des journées nationales du Livre et du Vin. 

Antoine Duléry ne désapprouve pas pour autant les films qui ont des discours moralisateurs, pointant parfois même la société ou la politique. Mais lui, en tant qu’homme et comédien, il veut avant tout “donner du plaisir et c’est un message comme un autre“, explique t-il avant d’ajouter : “Quand on me dit : ‘ je n’ai jamais autant ri que dans votre spectacle ‘ ou pour un film, ça me fait tellement plaisir. Puis c’est une manière de leur faire oublier leur petits tracas du quotidien ou de la journée.

Un exercice qui est loin d’être facile, puisque pour donner le sourire aux spectateurs, la comédie demande un rythme qu’il ne faut pas louper au risque de paraître non drôle mais ridicule…  “C’est plus difficile de faire rire que de faire pleurer, ça je vous le confirme.“ À cette affirmation, Jean-François Carmet, refait une petite intervention pour soutenir son ami de longue date et alléguer ses paroles. 

De mon côté, je peux vous attester, qu’avec une carrière que l’on ne présente plus, Antoine Duléry est resté un homme simple avec un grand coeur. 

Du cinéma  à l’ouvrage 

Avec plus de cinquante films, le comédien a senti le besoin de se livrer à travers un ouvrage intitulé “Imitacteur“. “Il ne sait lire, ni écrire “, lance en rigolant Jean-François Carmet, décidé d’embêter un peu son camarade. 

Dans cette autobiographie, Antoine Dulery, fidèle à son image, n’a pas oublié d’honorer de nombreuses personnalités qu’il a rencontré au cours de sa vie, lui permettant de se construire en tant qu’homme ou qu’acteur. Des personnes, qui pour certaines sont devenues des ami-es, sa famille. “J’ai raconté ça dans un spectacle en 1h20 et je n’ai pas eu le temps de tout raconter, mais j’ai pu le faire dans mon livre. J’ai rendu hommage à toutes les personnes qui m’ont fait, que j’ai aimé, que ce soit Belmondo, Johnny…“ 

À travers ses mots, il partage ses anecdotes aux lecteurs. Un livre qui reflète son humour tant on ri, tout en se laissant porter par quelques passages touchants où l’émotion du comédien est presque palpable. Une casquette d’auteur pour Antoine Duléry qui me révèle avoir beaucoup aimé cet exercice : “Je me suis mis à ma table de travail et j’ai voulu joliment raconter les histoires qui me sont arrivées. Je l’ai écris tous seul, sans me faire aider et si je suis fier de quelques choses, c’est ça : C’est de l’avoir fait seul.“ 

Et c’est sur ces derniers mots que cette rencontre prend fin… pour laisser place aux lecteurs qui trépignent derrière moi, pour avoir en main “Imitacteur“ dédicacé par l’un des plus grands du cinéma français.