L’acteur Arnaud Binard, une vague d’énergie

Plusieurs films par an. L’acteur Arnaud Binard ne s’arrête jamais ! J’ai eu la chance de rencontrer le comédien, de passage à Paris pour un tournage. Il se livre à PressEyes sur son parcours et son amour pour le sport. 

Il est 16h30, je me dirige vers la place de la République à Paris pour rejoindre l’acteur Arnaud Binard. La nuit tombe déjà… Je l’aperçois au loin dans sa longue parka. J’approche timidement pour me présenter. Nous cherchons un petit café tranquille pour réaliser l’interview. C’est finalement au « Café du Temple » que nous nous installons bien au chaud pour partir voyager dans l’univers d’Arnaud Binard.

« J’ai commencé le théâtre à 14-15 ans avec un prof de français. J’étais très timide. À l’instant où je me suis retrouvé sur le plateau ,j’ai paradoxalement connecté avec quelque chose en moi : un truc instinctif qui remontait certainement à l’enfance. J’ai su que c’était pour moi, que ça me plaisait, que ça m’intéressait… », se confie l’acteur, plongé dans ses souvenirs. Une connexion peut-être liée à un goût prononcé de ses parents enseignants, pour la culture.

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Dès son plus jeune âge, le comédien originaire de Seignosse, est happé par le cinéma : « Mes parents m’ont amené voir des films jeune. L’été à Seignosse, il y avait un cinéma qui diffusait des classiques ou les succès qui étaient sortis dans l’année. Du coup j’allais au cinéma une à deux fois par semaine. Il n’y avait pas de télévision chez moi, tout me venait du cinéma ». 

De la publicité au cinéma 

Arnaud Binard ne regardait pas simplement les films. Il les vivait et se laissait transporter par l’histoire des personnages. Des histoires qui pouvaient l’accompagner longtemps… Aujourd’hui, c’est lui qui nous accompagne dans chacune de ses aventures à travers ses différents personnages.

Il débute sa carrière dans une publicité dédiée au cinq ans du parc Disneyland Paris. Une première expérience qui lui permet de vivre à Paris et de prolonger sa formation d’acteur. « Dans mon CV il n’y avait que des spectacles avec des compagnies de théâtre en provinces, aucun agent ne me recevait... Il y avaient ces agences spécialisées dans les castings pour la publicité, alors j’ai tenté ma chance. À l’époque, c’était l’âge d’or de la pub et on m’a envoyé sur ce casting… ». Avec ces quelques images il se fait recommander par l’agence auprès de Marceline Lenoir grande agent d’acteurs.

Il fait alors la connaissance de Chantal Philippart qui l’envoie sur ses premiers rendez-vous. Il commence au cinéma avec les long-métrages « Les Kidnappeurs » en 1998 et « Superlove » en 1999. 

Les mille et un visages d’Arnaud Binard 

Depuis,  il est devenu un comédiens très importants sur les écrans français. Arnaud Binard, ce n’est pas seulement un film de temps en temps ! Mais un, deux, voire trois films par an. Je me demande s’il n’est pas trop fatigué… « Non je ne suis pas fatigué ! Je fais beaucoup de choses, c’est vrai et tant mieux d’ailleurs (rires), vous savez, on ne fait pas ce métier sous la contrainte, c’est une joie de travailler pour un acteur, c’est un métier passion, l’exercer me remplit d’énergie. Bien sûr qu’on peut éprouver de la fatigue, évidemment ! qui n’en éprouve pas pour gagner sa vie ? mais c’est une telle chance de pouvoir suivre un chemin que l’on a choisi, qui nous anime… ». 

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Le comédien avoue tout de même que c’est un parcours long. Amoureux de cinéma, il souligne que ce qui compose sa « galaxie artistique » ne reflète pas forcément les premiers pas d’un acteur dans le métier. « Quand vous êtes au début, vous prenez ce que l’on vous propose et comme vous voulez en faire votre métier, il faut manger avec, donc vous espérez être retenu en passant les essais ! Je défends tout ce que j’ai fait, je ne rougis pas ! Chacun son parcours… Il n’y a pas de recettes miracles». Un long combat qui aujourd’hui permet à l’acteur de s’épanouir dans ses propres choix, avec des personnages passionnants, empreints de complexité.

La force d’interprétation 

Des personnages qui apportent d’autres flèches à son arc et permettent au public de toujours le redécouvrir et d’en redemander, notamment avec son rôle dans la série « La dernière Vague », diffusée sur France 2. Il y interprète un père de famille, patron d’une petite entreprise de travaux public en province. La force d’Arnaud Binard, c’est d’en avoir fait un personnage intrigant à travers son mal de vivre, cette façon de se raccrocher à sa femme, ou encore ce besoin de reconnaissance. Un caractère qui pousse le spectateur à vouloir en savoir plus sur lui.  « C’est un héros du quotidien, j’aime ces personnages qui me ramènent à des histoires proches, concrètes, à des problématiques sociales par exemple, des personnages qui se débattent avec leurs contradictions… pour dépasser leur difficultés dans la vie »

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Jouer avec les vagues 

À cet amour pour son métier, s’ajoute son goût prononcé pour le sport. Une passion qui n’est peut-être pas un hasard : « Mon travail passe essentiellement par le corps, la pensée, les émotions de mes personnages viennent d’abord par le corps. Je cherche à laisser ma volonté en retrait, au moment de jouer  la scène. Je voudrais être seulement l’instinct de mon personnage. Pour ça, il n’y a rien de mieux que la logique du corps, La motricité donne à voir, elle ne trompe pas ». Sportif dès son plus jeune âge, il poursuit sa pratique au travers d’activités de préparations physiques que ce soit des sports de combat, ou encore du surf, qui prend une grande place dans sa vie. « ça a été un métier pour moi, je surfe toujours,  j‘essaie de vivre et de rester en connexion avec l’océan». À travers ses paroles je ressens l’ardeur qu’il a à l’égard de cet exercice. Bien plus qu’un besoin, le surf coule dans ses veines. Il m’explique que c’est une activité proche de l’acting : « Il y a un rapport au corps et au mouvement qui est pour moi très proche, très intense. (…) si vous n’êtes pas suffisamment à l’écoute de l’océan, de ses aléas, de l’imprévisible, si vous n’êtes pas ici et maintenant alors vous chutez ou vous perdez l’énergie de la vague, votre agitation est vaine, vous n’êtes pas en harmonie avec ce qui vous entoure, pas juste, dans  vos mouvements… C’est un peu la même chose dans le jeu, si vous n’êtes pas ici et maintenant, connecté à votre partenaire, à réagir à ce qu’il vous envoie, que juste, vous plaquez vos trucs, ça sonne un peu faux, ça ne marche pas vraiment ». Une scène est liée à l’autre tout comme le surf est lié à l’océan. « Le surf, c’est hors institution, ce n’est pas vraiment un sport en fait, c’est un mode de vie pour certains, ça se marie bien avec ma vie d’acteur en tous cas ». 

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Une discussion passionnante qui doit malheureusement prendre fin. Mais avant de quitter l’acteur au regard ténébreux, il me dévoile ses prochains projets. 

Entre action et spiritualité

À l’affiche de la saison 1 de la série « Quartier des banques » réalisée par Fulvio Bernasconi, il est de retour dans la saison 2 diffusée en Février 2020 sur RTS1, la RTBF puis Amazon Prime. Une série inspirée de faits réels qui dévoile dans la saison 1 les dessous de la crise UBS et la chute du secret bancaire Suisse sous les coups de boutoirs de l’administration Américaine. « Quartier des Banques », plonge dans cette crise violente à la fois politique, économique et humaine au travers d’une famille de banquiers suisse. On va assister à la guerre de deux héritiers (…) pour récupérer le leadership sur la banque ». Arnaud Binard y endosse le rôle d’Alexandre Grangier aux côtés de Féodor Atkine, Brigitte Fossey, et surtout Laura Sepul qui incarne sa sœur Élisabeth Grangier, héroïne de la série.

Il est également à l’affiche d’un des derniers épisodes de la série ModernFamily sur ABC (Ep13 S11 PARIS) et enquêtera en Normandie pour France  3 dans le prochain Meurtre à Pont l’évêque de Thierry Binisti avec Antoine Hamel et Elodie Frenck.

Il sera à l’affiche du premier long-métrage de Fabienne Redt «  Beignet de songe ». Un tournage devant avoir lieu entre la Réunion et Tahiti, relatant l’histoire d’une avocate en quête de spiritualité. Arnaud Binard, ne s’arrête pas là et sera en tournage fin 2020, pour « La Caution », un polar écrit par Kamel Guemra. Un film noir inspiré des polars coréens, relatant les difficultés d’un ancien soldat des forces françaises à « réintégrer » la société, souffrant du syndrome post-traumatique. Il m’avait prévenu qu’il avait beaucoup d’énergie !