Camille Esteban : le renouveau de la musique française !

Repérée en 2017 dans « The Voice », la chanteuse et rappeuse Camille Esteban rêve d’une France sans cases, où les artistes seraient libres de créer ce qu’ils veulent sans penser à respecter certaines conditions. La jeune femme au caractère fort a décidé d’assumer son propre style. Tant pis si ça déplaît ! Elle se confie pour PressEyes. 

Aujourd’hui, direction le soleil avec la pétillante Camille Esteban ! Du peps, un joli sourire et une gentillesse qui fait du bien. La jeune femme donne envie d’en savoir plus sur cet univers qui entremêle le rap, la chanson et la pop, en passant par le reggaeton. 

Camille Esteban se plonge dans ses souvenirs, mais pour elle c’est certain : la musique ne l’a jamais quittée ! « Petite, j’aimais bien me donner en spectacle. J’aimais faire des spectacles de danse, de chant. » Une passion qui lui est transmise par son papa avec qui elle écoute beaucoup de musique. « Il est derrière moi et me pousse dans cet univers musical. »

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Mais c’est en 2013 que tout bascule pour la jeune femme. Une période à la fois sombre par la perte de l’un ses amis et nuancée d’un déclic qui va la porter sous les projecteurs. « La fois où je me suis vraiment dit que c’était ça que je voulais faire, c’est en seconde. J’ai chanté pour un ami à moi qui est décédé et j’ai chanté une chanson pour lui devant toute la classe. C’est là où j’ai vraiment réalisé qu’avec la musique tu pouvais transmettre des émotions comme aucune une autre activité. » Des émotions, mais aussi des mots qu’elle n’ose pas dire. L’artiste se cache parfois à travers des histoires qu’elle met en chanson. Elle se livre sur ces instants de vie qui la touchent, la bouleversent ou au contraire la motivent. Camille Esteban utilise sa créativité comme une délivrance dans laquelle elle peut parler aux gens et être au plus proche de son public qui peut se reconnaître dans ses textes.

Des textes qu’elle chante, qu’elle rappe à travers des musicalités urbaines ou plus latinos.

Casser les codes

Pour la chanteuse et rappeuse, impossible de choisir et tant pis si la France aime mettre l’art dans des cases bien rangées ! « Je suis une grande fan de Diam’s et mon papa écoute beaucoup de rap, donc j’adore ce style-là.». C’est aussi les langues que la jeune femme aime entrecroiser. Il était impensable pour Camille Esteban, franco-espagnole, de ne pas chanter avec ses origines. « Ça peut toucher un plus large public, moi je ne te cache pas que j’aimerais faire des festivals en Amérique latine. Encore une fois, il y a cette idée de ne pas rentrer dans des cases, donc si j’ai envie de chanter en espagnol, je chante en espagnol. »

Un parti pris pour la jeune femme qui peu à peu fait sa place dans l’influence urbaine. Souvent considérée comme masculin, elle veut montrer que rien n’est impossible, mais surtout en quoi le rap n’est pas autorisé qu’aux hommes. « J’avais toujours l’idée que c’était un style musical pour les mecs et que ce n’était pas pour les femmes. C’était un challenge de me dire que moi aussi j’ai des trucs à dire, j’ai envie de rapper et j’ai envie de faire ma place là-dedans. »

Camille Esteban débute dans des open mic (des scènes ouvertes en français) où elle s’impose auprès des garçons présents. « Parfois, les mecs ils me regardaient un peu ‘Mais qu’est-ce qu’elle fait là ?’ donc tu dois vraiment faire tes preuves. Puis, petit à petit ça s’est bien passé et il y a eu de plus en plus de garçons qui me proposaient de faire des featuring car j’avais cette capacité à pouvoir chanter aussi. » Un style que l’on a pu découvrir en 2017 dans « The Voice » sur TF1. Un passage de sa vie important qui la réconforte dans son ambition d’être différente des autres. « Ils m’ont laissé la possibilité de chanter ‘Dans le noir’ de Diam’s. En vrai, c’est cool, c’est une grosse maison TF1, donc pour qu’ils acceptent ça c’est que forcément il y a des maisons de disque qui vont accepter. »

Le risque d’être heureux

Le 15 septembre dernier, l’artiste a dévoilé son premier clip « Chico ». Un single qui regroupe tout son univers : elle chante et rappe en interposant la langue française à l’espagnol. Un clip où le noir domine, contrebalancé par ces faisceaux de lumière blanche faisant écho à l’espoir. Mais c’est aussi dans le rythme, dans les paroles que l’on y retrouve des couleurs et l’envie de réaliser nos rêves.

Un morceau qu’elle a écrit très vite, auquel elle avait envie d’apporter des choses nouvelles en comparaison à ce qu’elle fait d’habitude. Elle ne parle pas d’elle, mais de chacun d’entre nous. « J’ai voulu changer d’air et je trouvais que ça tombait plutôt bien. J’arrivais à Paris et je me suis dit ‘Ils sont dans le métro, ils sont productifs, ils vont au boulot … C’est tac métro, tac boulot, tac dodo’. Je me suis dit on en a tous un peu marre de cette vie-là, on est tous en train de bosser pour économiser de l’argent et faire des activités. J’ai eu envie de casser cette routine et c’est le message que je fais passer dans ce morceau. »

Un premier titre qui annonce la sortie de son album courant 2021. Un opus qui sera multiple par ses thèmes, ses sonorités et ses langues. « Je ne voulais pas que dans mon album il n’y ait qu’une seule couleur musicale. C’est pour ça que tu peux retrouver du reggae, du rap, de la pop et même du reggaeton. Dans les thèmes, il y a un peu de tout : parfois je parle de voyage,de ma famille, des sujets un peu plus tristes comme le décès de mon ami… Il y a de la joie, de la tristesse. Des sons pour danser aussi. »

Si l’album est pluriel, il n’a qu’un seul message à faire passer : croire en soi. « On m’a souvent mis des bâtons dans les roues. On nous oriente un peu trop quand on est jeune. Tu veux faire quoi plus tard ? Il faut que tu fasses-ci, il faut que tu fasses ça … C’est bien de faire des études… On oublie parfois de s’écouter soi-même. Il y en a plein qui n’ont pas cru en moi dans la musique, qui m’ont dit qu’il fallait que je fasse de la pop pour passer en radio, il y a des sujets dont il ne faut pas que tu parles… Cet album, c’est tout le contraire, je m’écoute, je me recentre sur moi-même et je me demande ce que je kiffe. ? C’est le message à faire passer. Il faut vraiment s’écouter soi-même. » 

La discussion se termine sur ces jolis mots et pourront réconforter beaucoup de personnes qui ont baissé les bras. Une jeune fille talentueuse tant par son art que par sa force à créer sa propre place.