CHEU-B : le rappeur sur mesure

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Dans la vie, il y a des périodes où l’on a envie de faire une pause, prendre du recul pour mieux renaître de ses cendres. Avec WTSKL 2, CHEU-B a enfin fructifié son propre univers, sans contrainte en étant libre de ses choix, de ses mots et se livre pour son public. 

Se lancer dans le rap, écouter les retours, rêver… telle est un peu la philosophie de CHEU-B à ses débuts en tant que rappeur. Il n’a que 17 ans lorsqu’il commence à composer ses premiers sons, sans forcément penser qu’il vivrait un jour de cette vocation. “C’est vraiment en m’y mettant que j’ai vu que je me débrouillais et que je me suis dit pourquoi ne pas tenter à aller plus loin.” Se surpasser, un trait de la personnalité de CHEU-B qui se dégage à travers cette rencontre. Rien n’est laissé au hasard, tout doit être parfait pour montrer que l’on peut toujours faire mieux. S’il débute ses morceaux à la fin de son adolescence, CHEU-B a eu une éducation imprégnée de la culture musicale : “On est une famille qui adore la musique et elle est très présente dans ma culture et dans ma façon de vivre.” Une musique qui permet de le canaliser, mais aussi lui faire oublier ses tracas, pour mieux rebondir. “Quand tu aimes la musique, elle est très impactant“, s’est ainsi qu’elle influe dans son quotidien. 

Une création improvisée 

Ce qui m’inspire c’est ma vie, la vie de mon entourage, de mes proches, la vie de quartier.” CHEU-B, l’avoue ce n’est pas un grand écrivain, mais un grand artiste ça on le confirme. Il ne passe pas des heures à écrire ses textes, mais improvise sur le moment pour faire naître des morceaux authentiques sur son humeur du jour, où de ce qu’il a pu observer autour de lui les jours précédents : “Tout part de la prod. C’est à ce moment-là que je trouve mes punchlines, mes mots… c’est une composition directement dessus. Je fais de la musique sur mesure. Je ne prévois rien, tout est sur le moment, j’aime l’appeler l’inspi du jour.” Un équilibre artistique qui offre aux morceaux de son nouvel album “WTSKL 2”, une belle harmonie. 

 

 
 
 
 
 
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Des faiblesses à la force 

 “WTSKL 2” est une renaissance de son tout premier projet “Welcome to Skyland”. Sa vie, rythmée par des hauts et des bas, une musique soumise à des exigences d’une maison de disque… CHEU-B a se besoin presque vital de retrouver ce libre arbitre et d’être le propre créateur de sa musique, celle qui lui ressemble, celle qui le fait vibrer. “Cet album est une ouverture vers plein de choses : Je reviens à mes premières bases. Quand tu te perds, tu dois revenir aux bases et aux sources pour te rappeler ce qui t’a fait réussir et ce qui t’a fait dériver à un moment donné.

“WTSKL 2” est une véritable histoire dans laquelle se livre le rappeur, avec des punchlines identiques que l’on retrouve dans certains morceaux, comme une réponse au scénario précédent. La musique relate une humeur différente, en cohérence avec les textes qui ne peuvent s’en dissocier pour ne faire qu’un. On a envie de danser sur Santa Barbara, ou organiser un repas romantique autour de 90’ love : “J’ai voulu faire une prod un peu à l’ancienne. J’aime bien faire ce genre de morceau, même dans mes albums précédents, comme Tard le soir. Des compositions un peu moins agressives, tout en restant moi-même, car je ne veux pas me convertir en artiste Rnb.

 

 
 
 
 
 
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Puis il y a Desperado, le morceau le plus intime de l’album, qui dénonce nos choix et leurs répercussions que cela peut avoir sur notre propre vie et celle de notre entourage, comme le dit le rappeur pour éviter de « faire couler les larmes de mama »  : “C’est un choix de perpétuer la violence ou de l’arrêter, voilà la profondeur de ce morceau“, explique avec émotion CHEU-B, qui avoue que c’est l’une des tracks “des plus intimes“, suite à un drame dans son quartier.  

Et au-delà d’être une création musicale, “WTSKL 2” c’est aussi des clips. 

Du rap au cinéma 

Intransigeant, CHEU-B ne sait pas juste contenter de réaliser des clips pour avoir quelque chose à montrer. Non, ses réalisations sont dignes d’oeuvres cinématographiques. “Sur Santa Barbara j’ai presque tout dirigé avec ma réalisatrice. On a fait venir un cadreur, mais on a donné nos idées. Aujourd’hui le talent juste lyrique il ne suffit plus, tu as beau avoir un bon lyrisme, de belles phrases, si tu n’as pas le petit truc atypique, la petite gueule atypique que l’on a envie de voir, tu ne vas pas forcément faire parler de toi.”  CHEU-B n’hésite pas à être cru dans certains de ses textes, qui pourraient laisser penser à des clips où des filles dénudées s’y dévoilent. Rien de tout ça dans l’univers du rappeur, qui offre des images avec beaucoup de pudeur et de poésie : “C’est rare quand je fais des clips vulgaires, soit c’est vraiment un son dans le thème, c’est-à-dire que c’est fait exprès, mais sinon jamais. Je trouve que c’est dix fois plus subtil de ramener une fille super mignonne, super belle dans le clip, que de ramener dix paires de fesses qui twerk.” 

Discuter avec CHEU-B s’est se réconcilier avec le rap, parfois vu comme “grossier”. Par sa sensibilité le rappeur offre une nouvelle vision à cet art, qu’il compte bien poursuivre notamment avec son nouvel opus : “Je voudrais bosser un an, un et demi sur WTSKL dans la même directive que cette énergie. J’ai beaucoup fait l’erreur qu’une fois mon projet sorti, j’attends les résultats. Mais non, les résultats tu dois continuer à aller les chercher et pour cette année j’ai décidé qu’après ce projet on continue, jusqu’au moment où l’on sera arrivé à un résultat que l’on jugera satisfaisant.

Pour “WTSKL”, CHEU-B n’a pas eu peur de se lancer seul artistiquement. L’artiste est sorti de sa zone de confort, pour mieux revenir, pour surprendre et offrir à son public non pas un album, mais une véritable oeuvre singulière.