Clio célèbre le doux parfum des souvenirs

Clio, Album, musique, Hélas l'amour, Mathilde Dandeu, PressEyes

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Clio sera en concert le 15 novembre prochain à la Cigale, pour chanter les souvenirs de ces amants perdus. Pour PressEyes, elle s’est confiée sur ses quelques mots d’amour. 

Clio a toujours beaucoup aimé les chansons, mais sans vraiment chanter étant enfant ou pratiquer un instrument. Ce qu’elle aime, c’est passer des heures à rêver et raconter des histoires dans ses cahiers. C’est à 25 ans qu’elle réalise que tous ces textes feraient peut-être de belles compositions : “Je me suis rendu compte que ce que j’aimais le plus c’était d’écrire des chansons. J’ai trouvé mon format.” Désormais compositrice, chanteuse, elle est tombée sous le charme de ces phrases mélodiques, qui sont pour elle une véritable rencontre entre des mots et une musique : “C’est très imbriqué. La musique n’est pas plus un support pour les mots et les mots ne sont pas plus un support pour la musique. Je trouve que ces deux choses sont sur le même plan, je n’en mets pas un plus haut que l’autre.

 
 
 
 
 
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La chanson est devenue sa manière d’exprimer ce qu’elle ressent. C’est son petit moment de recueil, sa bulle d’intimité ou elle explore tout ce qu’elle a dans la tête. Elle fait une jolie comparaison en désignant la chanson comme un véritable objet artisanal : “Fabriquer des chansons, je le fais de la même manière que quelqu’un qui est dans un atelier et qui fabrique des objets, c’est mes petits bricolages.” Des bricolages qui l’aide peut-être à soigner son coeur ou du moins à se plonger dans ses souvenirs, de ces histoires d’amour du passé ou bien celles à venir… Oui, Clio l’avoue, elle « aime parler d’amour » et en a fait tout un album intitulé  “L’amour hélas”. 

La mémoire de l’Homme 

Lorsque j’évoque la solitude, Clio n’est pas d’accord et elle a le droit. Pour l’artiste, il n’est pas question de se sentir seul, mais plutôt d’absence, de cette personne qui nous a abandonné. “Ce sont des traces que peuvent laisser les gens dans nos vies. Des traces qui peuvent être heureuses, avec l’idée du souvenir. Le fait que les gens ne sont plus là, mais qui restent et nous habitent longtemps.” ” L’amour hélas” nous transpose dans un état de rêverie. On se laisse porter d’histoire en histoire, où les sentiments en tout genre se mêlent, faisant parfois échos à une partie de notre vie. Puis, il y a la puissance de la ville qui est ancrée dans le décor. Elle est primordiale à l’humain pour se rappeler de tous ces moments vécus : “La ville et surtout Paris, mais pas que… La ville c’est une source inépuisable d’inspiration par les atmosphères, les rues, la lumière, mais oui un peu à la manière des films, mes chansons sont très ancrées géographiquement dans les villes, c’est important.” Oui, qui n’a pas le souvenir d’un coin de rue où l’on a échangé un premier baiser… ou cette place où l’on a dû se dire adieux. 

 
 
 
 
 
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La rencontre 

Un album très intime, avec notamment ce morceau “Hélas l’amour”. Un titre dans lequel l’artiste s’excuse presque de ne parler que d’amour, or n’est-ce pas ce qui rythme notre quotidien ? Que ce soit par notre amant, notre famille ou nos amis. “Elle a cette particularité de recul sur mes chansons, sur ma pratique de la chanson et ce n’est pas souvent que je parle comme ça dans mes textes.” Elle tente de se faire pardonner, tout en expliquant pourquoi les relations sont si importantes à ses yeux. 

Une poésie des sentiments que l’artiste aime partager avec la personne en face d’elle. L’amour 2.0, elle trouve ça absurde : l’humain a besoin de se rencontrer : “Pour moi l’amour n’a rien à voir avec les réseaux sociaux et les histoires amoureuses elles sont humaines et faites de rencontres réelles. Je suis très loin de penser que ces choses peuvent être aussi belles sur les réseaux sociaux. Pour moi ce sont des choses que l’on ne mélange pas.” Des mots qui font écho à ce morceau “Quelqu’un quelque part”, si au départ Clio l’avait écrit en utilisant le “je”, il est devenu au fil du temps à la troisième personne : “J’ai eu longtemps cette attente, et donc au départ c’est un texte qui était à la première personne et puis finalement j’ai rencontré quelqu’un qui est venu joué dans mon histoire. C’est comme ça qu’il est devenu à la troisième personne. Il  me paraissait plus réaliste pour des plus jeunes que moi.” Des plus jeunes, à qui elle veut montrer que cette personne les attend peut-être et sûrement ailleurs qu’à travers une application. 

Quand une blague offre un beau duo

Avant de conclure cette douce conversation, l’interprète revient sur “L’appartement”, qu’elle chante en duo avec Iggy Pop. Une track qui fait étrangement penser au duo Gainsbourg/ Birkin : Iggy pop à la voix très basse et grave, quand Clio chante très haut. Un texte qu’elle avait imaginé à deux depuis le début. Elle n’a pas peur de le dire, cette chanson elle voulait la chanter avec Iggy Pop. “C’était complètement une blague d’imaginer Iggy pop dessus et à force de faire cette blague on s’est dit pourquoi pas ne pas lui demander. C’était irréel et puis finalement ça s’est fait de manière incroyable. C’était la voix de mes rêves pour cette chanson.” Comme quoi tout peut arriver avec des mots d’amour. 

Clio à cette voix apaisante, presque rassurante, qui n’a pas fini de dire des “Je t’aime” dans ses propres textes ou ceux pour des collaborations ou autour de films, qui lui “plairait beaucoup“.