Florent Rouanet X Stefan Tisseyre : Et l’amitié créa le vin
Florent Rouanet et Stefan Tisseyre (Photo DR)
Si on dit que la vie réunit ceux qui s’aiment, elle réunit aussi ceux qui se lient d’amitié. Florent Rouanet et Stefan Tisseyre en sont les premiers témoins. Si l’un est mannequin, l’autre s’adonne à ses vignes. Mais ces deux passionnés de vins finiront par se retrouver sur les terres du sud entre Narbonne et Lézignan. Désormais, ils sont liés par Les Barques Riquet. Rencontre.
Millésime des années 1980, Florent Rouanet et Stefan Tisseyre, l’un originaire de Carcassonne et l’autre de Narbonne, ne se connaissent pas depuis leur tendre enfance, mais qu’importe. Une forte amitié est née en 2016 et ce grâce au frère de Stefan. “Flo jouait au rugby à Lézignan avec mon frère Yohan. Il faisait que me dire : ‘ il faut absolument que je te présente Flo Rouanet, il est vraiment top comme gars.’” Il avait vu juste. Car si Stefan sillonne les routes du monde entier par son métier, il revient toujours sur sa terre natale : Narbonne pour y retrouver celui avec qui il a décidé de s’associer pour créer leur propre cuvée : Les Barques Riquet.
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Au-delà d’une bonne entente, des vacances “passées à Ibiza ou en Argentine“, c’est le vin qui a réuni les deux acolytes. En effet, quoi de mieux que l’amour des vignes pour rassembler les gens.
Bercés par les vendanges
Si Florent Rouanet et Stefan Tisseyre ont des vies très différentes, leur enfance se ressemblent. Stefan se plonge dans ses doux souvenirs, de ses moments passés en famille dans les vignes de son arrière-grand-père et de son grand-père : “On a une vingtaine d’hectares et avec mon frère pendant les vacances scolaires, on allait tous les jours à la vigne.” Les deux petits garçons et adolescents qu’ils étaient, ne chômaient pas : ils taillaient et avaient même le droit de conduire le tracteur. “On ne ratait pas une seule vendange. Depuis, cet univers du vin ne m’a jamais quitté.” Puis, c’est presque avec nostalgie, qu’il évoque ces réveils très matinaux « pour prendre le petit déjeuner en famille », avant d’enfiler les bottes pour retrouver le raisin.
La famille avant tout
Pour Florent, “c’est un peu pareil, je suis à la vigne depuis tout petit“. C’est en famille qu’ils vivent et le plus souvent à Aragon chez ses oncles où il y retrouve ses cousins : “On est tous très proches et on est tous viticulteurs.” Mais Florent, sera le seul à vouloir vinifier les vignes lorsque son père lui lègue le domaine. “Il y a quelques années, dans le Languedoc, ça se passait comme ça. Il y a un véritable historique de coopératives et il y en avait partout.” Mais la crise les fait fusionner et beaucoup y mettent un terme. Quand Florent décide de reprendre les vignes en 2020, il est pour lui hors de question de tout leur laisser et leur retire un hectare et demi. “J’ai acheté quatre cuves et j’ai fait le premier vin du domaine.” Une première cuvée baptisée L’Immature, qui est désormais accompagnée de celle imaginée avec Stefan.
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Une aventure à deux
L’Immature est un franc succès. Validée par Stefan, Florent lui propose de faire une deuxième cuvée tous les deux : “Quand Stef a apprécié mon premier vin, c’est à ce moment-là que je lui ai soumis l’idée que l’on se lance d’abord avec 2500 bouteilles pour voir ce que cela pouvait donner.” Mais Stefan ne peut décliner cette offre, il est pour lui presque une évidence de partager cette nouvelle aventure avec son ami.
C’est donc main dans la main qu’ils se lancent dans la création des Barques Riquet.
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Pour les deux compères, il est impensable que chacun fasse les choses chacun de leurs côtés. Stefan entame les nombreux allers-retours entre Paris, le sud et ses voyages professionnels. Mais rien ne démotivera les deux hommes qui sont dans un premier temps d’accord sur une chose : “En termes de vins on a les mêmes goûts : on aime le fruit, les vins un peu gourmands qui te font saliver en bouche. Et Florent a fait un vin que l’on adore.” Si ce dernier détail pourrait paraître comme une évidence, il ne l’est pas pour Stefan, qui insiste sur le fait qu’ils ne voulaient pas faire du vin, pour faire du vin : “On n’aurait jamais pu proposer un produit que l’on n’aime pas.“
Un vin d’amitié et empli de sincérité, qu’ils ont envie de faire voyager de Paris à Bordeaux, en passant par les petites régions et pourquoi pas à l’étranger ?
Mais avant tout ça, une fois l’équilibre du goût trouvé, ils ont dû penser au design de la bouteille.
Un long travail
Logo, nom… le travail est loin d’être terminé. “On voulait une bouteille assez chic avec de la cire“, explique Stefan. Et cette bouteille un peu prestigieuse, par son bouchon ciré, mais sans prétention avec cette police simple et au graphique épuré, ils l’auront. “On a ciré les bouteilles une par une, on a choisi des bouchons de bonnes qualités et un bon imprimeur. On a tout fait pour que la bouteille soit belle“, révèle Florent. Une bouteille qui finalement leur ressemble, avec un produit d’excellence, mais qui se doit d’être sur toutes les tables.
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Pour le nom, Florent et Stefan veulent rendre hommage à leur terre narbonnaise : Les barques fait écho à la cour de l’esplanade en plein centre-ville où ils aiment passer du temps pour y manger, boire un verre où flâner. Concernant Riquet, les nombreux abonnés de Stefan Tisseyre seront ravis d’apprendre que c’est le surnom que tous ses proches lui donnent. Pour faire un bon vin, il faut savoir aussi perdre un peu de dignité…
Après ces six longs mois de production et de création, tout n’est pas encore terminé… Oh non, tout ne fait que commencer.
Un vin et son histoire
Stefan et Florent doivent trouver leurs consommateurs. Ils enchaînent les dégustations dans le sud de la France, avant de s’approcher des cavistes, qui sont pour Florent essentiels. “C’est important de réussir à les séduire et qu’ils apprécient le vin puisque c’est eux qui le vendent. Il faut tout faire pour qu’ils le recommandent aux clients. Pour cela, il est impératif qu’ils connaissent l’histoire du produit et qu’ils puissent la raconter.“
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Un vin avec un lien fort avec le terroir que Florent tend à véhiculer : “C’est un vin de vigneron et non un vin de négoce. C’est important d’orienter les clients et de leur montrer que dans le Languedoc on peut faire de très bons vins.“
Les Barques Riquet raconte ainsi l’histoire de deux amis, qui ont pour seul point commun leur enfance passée dans les vignes. Et si tout devait les séparer par des vies opposées quand l’un influenceur et mannequin parcours le monde entier, l’autre vigneron, se donne cœur et âme à ses vignes. Mais c’est finalement grâce à cet amour des terres et du vins qu’ils finiront par se rencontrer. Quelques années plus tard, ils se donneront la chance de proposer leur propre cuvée. Un scénario presque digne d’un film de cinéma…
Le vin des copains à la sensualité
Le vin au cinéma est presque omniprésent et en devient même la source d’inspiration pour raconter des histoires autour des grands crus : comme chez Delépine et Kervern dans “Saint Amour”, “Premiers crus” avec Gérard Lanvin, “Tu seras mon fils” de Gilles Legrand ou encore “Tout ce qui nous lie”, de Cédric Klapish, pour n’en citer que quelques-uns. Des films aux scénarios distincts, mais avec le même fil conducteur : celui de la famille et des retrouvailles. Tout comme Les Barques Riquet qui est “un vin de copains et de partage“, comme le souligne Stefan, tout ajoutant l’importance de “l’élégance du vin“, que l’on peu retrouver dans les nombreux films de Woody Allen.
Le réalisateur, grand épicurien, ne se refuse jamais un bon verre de vin ni même le mettre au service de ses personnages pour mettre en lumière sa sensualité, comme dans “Vicky Christina Barcelona”, l’élégance dans “Match Point”… Des exemples qu’approuve Stefan : “Quand tu bois un bon verre de vin et que tu es en couple, il est vrai qu’il y a toute une séduction qui se dégage : tu fais tourner le verre, tu as l’odorat, la bouche… je trouve que c’est beau.“
Les garçons réfléchissent alors à leur famille du cinéma idéale, avec qui ils aimeraient partager un moment autour de leur cuvée. Et il faut dire qu’ils ont tout autant de goût que pour le vin… Brad Pitt, Gérard Depardieu, Maxime Gasteuil ou encore Robert de Niro. “Ce serait vraiment marrant de tous les réunir“, lancent-ils amusés.
Les Barques Riquet et les mets
Si parler de cinéma et de vin est un passage presque obligatoire, on ne pouvait pas évoquer quelques mets à déguster. Il est certain que Louis de Funès et Jean Gabin, n’auraient point aimé boire sans un bon plat bien franchouillard.
Stefan avertit : “Ce n’est pas un vin d’apéro, car il fait 14%, mais si on le compare à d’autres cuvées qui ont le même degré, il n’est pas si fort que ça. Tu prends vraiment du plaisir.” Pour le savourer à sa juste valeur, le mannequin conseille de l’accompagner “d’une bonne côte de bœuf et/ou de côtelettes d’agneaux“. Vous pouvez aussi le déguster avec des plats en sauces.
Pas de panique pour ceux et celles qui ne consomment pas de viandes. Florent rassure, que l’on peut également prendre du plaisir à le boire avec de bons tapas, “s’ils sont travaillés“. Stefan valide, mais il reste sur sa position : “La côte de bœuf c’est le plat de prédilection, c’est avec cette pièce que Les Barques Riquet s’associe le mieux.” Le vin est comme la mode : il ne faut pas faire de faux pas pour une mise en bouche sans fausse note.
C’est sur cette note gourmande, que je vous invite à découvrir Les Barques Riquet. Le vin du temps des copains et du temps de l’amour, comme l’aurait si bien chanté Françoise Hardy.