HOPEN Music : quatre frères qui veillent au bonheur des autres

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Crédit photo : Charlotte Navio

Antoine, Camille, Armand et Charles sont quatre frères. Depuis leur tendre enfance, ils partagent la même passion : la musique. Ensemble, ils décident de monter leur propre groupe Hopen. Élevés dans la foi, leurs premiers albums se tournent vers la religion. Désormais, ils ont décidé de s’ouvrir à un monde plus grand, avec un nouvel opus : “Frères”. Une œuvre pop, sur laquelle les frangins y laissent un message de bienveillance, de verticalité et d’espoir. Rencontre avec les musiciens qui ont une énergie débordante.

Après avoir eu la chance d’écouter l’album du groupe Hopen en avant-première, j’ai pu rencontrer les quatre frères directement dans leur studio. Et quoi de mieux, pour comprendre l’univers des artistes que de s’immiscer dans les coulisses, là où les créations prennent vie. Leur cachette mystérieuse est sous une magnifique chapelle, un lieu original, mais à leur image, vous comprendrez pourquoi un peu plus tard.

Après une visite guidée des lieux, on me fait descendre par un petit escalier pour rejoindre les quatre frères originaires d’Avignon. Casquette sur la tête, sauf pour Antoine et Camille, jean et baskets, les garçons dégagent une énergie assez cool et sans prise de tête. En quelques secondes, je capte un peu le caractère de chacun : Charles le réservé, Armand le rigolo, Camille le plus zen et Antoine le sage. Armand me propose le dernier Kinder, mais je leur laisse le plaisir de se le disputer entre frangins. D’ailleurs, je ne sais toujours pas qui a eu le droit de manger la barre chocolatée.  On prend le temps de bavarder, mais l’heure passe et il faut se mettre au travail. Nous nous installons sur de gros fauteuils club en cuir marron, assez confortables. Je pose le dictaphone sur la table basse en bois, et je lance ma première question pour en connaître un peu sur ces artistes.

La galère des partitions

Chez les Auclair, la musique c’est une histoire de famille. Transmise par leur père, c’est un moment de partage avec les cousins, les cousines, les oncles et les tantes lors des repas de famille. Charles, explique qu’elle a traversé les générations : “On a de la chance de baigner là-dedans depuis tout jeunes. Nos parents nous ont mis à la musique entre 8 et 10 ans, et nous ont dit d’en pratiquer au minimum trois ans pour essayer d’arriver à quelque chose. “ Très doués dans ce domaine, les quatre frères décident dès leur adolescence de créer leur groupe : Armand au piano, Antoine et Charles (le leader vocal) à la guitare et Camille à la batterie. “On a d’abord commencé dans notre garage, puis ensuite chez les copains, dans les bars, dans notre collège et au lycée“, continu Charles. Mais si les garçons peuvent passer des heures et des heures à jouer, ils ont un peu moins d’entrain pour apprendre les notes des partitions, qui à entendre Armand était un véritable calvaire ! “Quand j’ai commencé à faire du piano, j’imitais beaucoup mon papa que je voyais jouer et qui m’apprenait certains passages de partition. Mais quand j’ai dû m’atteler à un an et demi de solfège, je ne comprenais rien ! Je voulais m’amuser et là j’étais incapable de comprendre ce qu’il se passait. C’était un petit moment de galère.“  Les garçons l’assument pleinement : “On n’était pas très studieux“ et Camille d’ajouter : “On a plus joué ensemble qu’avec nos professeurs respectifs “, mais il assure tout de même “le professionnalisme est venu un peu plus tard.

 

 
 
 
 
 
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Les quatre garçons ne passent pas inaperçus. Leurs talents se dévoilent peu à peu et ils sont appelés pour des concerts lors de la fête du lycée, une fête de village ou la fête de la musique. Croyants, ils sont également amenés à jouer pour les Églises ou lors d’évènements religieux. “Nos parents nous ont transmis la foi, et c’est dans ce milieu que l’on a commencé à se professionnaliser“, confie Camille.  Les frères sortent un premier album, avec un message chrétien. Un opus qui plait et qui lance la carrière d’Antoine, Camille, Armand et Charles.

 

 
 
 
 
 
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Dans un premier temps, le groupe commence à organiser quelques concerts. Demandés tous les week-ends, ils décident de partir en tournée pour jouer dans différentes communautés chrétiennes en France. Désormais, ça fait huit ans que le quatuor peut vivre de sa passion et continuer à transmettre son message par le biais de la musique.

Donner vie à la musique

Attention, au risque de vous faire taper sur les doigts, (je plaisante) ne jamais dire aux quatre frères qu’ils sont un groupe de chanteurs ! Armand insiste : “On n’est pas des boys bands, on est un groupe de musique et on donne un son de groupe.“ Pour imaginer la différence, c’est très simple : on ne compare pas le groupe Hopen à One direction qui sont des interprètes, mais à Coldplay qui sont avant tout des musiciens.

 Pour en revenir à l’interprétation, Armand qui parle au nom du groupe, révèle qu’ils aiment faire “passer des messages émotionnels extrêmement puissants“, que ce soit des chants festifs, qui appellent à la danse ou au contraire, des morceaux plus mélancoliques qui poussent à la réflexion, à la quête de soi ou du monde. “C’est donner vie à quelque chose qui peut être plat, dont il faut chercher à lui donner toute sa profondeur“, dévoile Armand. Pour Charles, c’est “une notion de partage avec le public, un échange“.  Quant à Antoine, il voit l’interprétation comme un moment d’intimité avec les auditeurs : “C’est qu’ils puissent nous retrouver dans nos chansons, et quand on nous rencontre, que l’on ressente la même énergie et notre lien.“

 

 
 
 
 
 
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Une phrase de l’artiste que je ne peux que confirmer. En écoutant leur nouvel album, je me suis de suite imaginée une fratrie, dont le maître mot de leur éducation était l’importance de la famille.  

Le lien

Quatre frères, mais aussi quatre potes, quatre confidents, qui ont un lien indescriptible et que personne ne pourra briser. Ce qui me plait, c’est retrouver cette authenticité qu’ils dégagent à travers leurs textes. Les musiciens n’ont pas cherché à mettre une certaine distance entre ce qu’ils sont vraiment et ce qu’ils ont envie de livrer. Armand raconte alors une petite anecdote, de pantalon oublié avant de monter sur scène :  “On n’arrive pas à faire semblant et on ne se déguise pas. On monte sur scène comme dans la vie de tous les jours. Exemple : un soir, l’un de nous a oublié son pantalon pour le concert et n’avait qu’un simple short de plage qu’il portait. Pourquoi venir autrement ? Et bien, on a fait le concert en short de plage. Sur scène on est quatre frangins, on s’éclate, il y a de la danse, de l’humour, des larmes et du partage.“ Camille acquiesce : “Il y a le côté spectacle que l’on adore et la mise en scène, mais on n’a jamais voulu déguiser notre message. On a toujours remarqué que les gens aimaient notre simplicité.

Un pari

Un nouvel album authentique et vrai, mais aussi une œuvre artistique qui a offert un nouveau souffle au groupe. Après sept années dans le milieu chrétien, les frères ont eu envie de changer de registre pour une version plus pop d’eux-mêmes.

Et quand je leur demande si changer de registre était un pari un peu fou (en référence à leur titre On était fous), ils me répondent tous en chœur : “Nous sommes un peu fous, ah oui oui !“ : “On ne sait pas si nous sommes des fous, juste on ne se rend pas compte :  on vit, on avance, on y va, mais je pense qu’à nos pauvres parents on a dû leur faire quelques cheveux blancs“, rigole Armand. Pour Charles, le risque était de sortir de leur zone de confort, là où tout le monde les connaissait : “On a quand même bien vécu de notre musique pendant pas mal de temps grâce au fait qu’elle était de niche et on était grand chez les petits. Maintenant, on devient petit chez les grands et on essaie de gratter du terrain en espérant que l’album va marcher.“  Pour Camille, s’est vivre de nouvelles expériences, comme rencontrer des journalistes et faire de la promotion : “On ne faisait pas ça avant parce que l’on restait dans notre niche assez fermée – Armand ne peut s’empêcher d’imiter l’aboiement du chien et fait rire tout le monde –  il s’excuse et laisse Camille reprendre : “En tout cas on vit au jour le jour, bien entourés et on reste optimistes.

 

 
 
 
 
 
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Echanger et créer

Dans “Frères“, les frangins racontent leur histoire. Une ode à la vie, de leur vie, qui démarre par leur enfance, On était fous, puis par la paternité Papa et enfin la mort Pourquoi. Entre ces titres, les quatre hommes invitent à danser, à être solidaire s’aimer, partager… Pour eux, cet album fait sens à leur évolution et à ce qu’ils avaient désormais envie de véhiculer. “On est arrivés à un âge où on a vécu des choses. On a le bagage, la foi, ce truc de croire à la vie après la mort, le ciel… ça nous anime, ça nous donne plein d’espérance. On est devenus papas, on a eu des galères, on a perdu des proches, on a un peu de bouteille et on pense que c’est le bon moment pour nous de donner ça aux gens“, éclaire Armand.

Un album qui est un véritable travail d’équipe : chacun apporte sa pierre à l’édifice pour les différents morceaux, mais surtout, ils doivent avoir vécu la même expérience et être en accord sur les choix des thèmes. Notamment pour le morceau Papa, qui est né seulement après que Charles ait lui aussi connu la joie de la paternité. “C’est un sujet que l’on n’avait jamais abordé alors qu’on l’était pour la plupart, mais il fallait que l’on le soit tous les 4“, souligne Armand. Charles parle de cette petite complexité d’être un groupe et devoir écrire sur des sujets communs : “Un chanteur, parle de lui ou des autres. Mais nous on s’est senti obligés de parler d’un truc qui nous porte à tous les 4, pour que chaque frangin s’incarne dans chaque chanson. “ Quand Charles présente le morceau Papa, c’est donc naturellement que les trois autres frangins acceptent de composer pour le titre. Une chanson qu’ils ont retravaillée, puisque le cadet des quatre frères a eu une petite fille, qui va devoir montrer son petit caractère pour s’imposer face à ses cousins, comme le précise Camille : “On a tous eu des garçons et lui une petite fille. On s’est dit pourquoi ne pas la compléter avec notre histoire, et apporter un deuxième couplet sur le fait que l’on est papas de petits garçons.“ Tour à tour, ils proposent des histoires, “et les frangins viennent à leur manière peaufiner sur la compréhension du texte“, explique Armand.

 

 
 
 
 
 
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Un opus pour lequel les garçons ont aussi fait de jolies collaborations avec d’autres artistes, qui ont proposé les talents de leurs plumes.  Une fois de plus, c’est une grande nouveauté pour le quatuor. “Il y a Ben Mazué et Renaud Rebillaud, qui nous ont proposés la chanson Ensemble. La thématique nous parlait et on s’est dit que l’on était prêt à interpréter cette chanson. On a aussi Montrez-moi, de Benoît Dorémus. Et Antoine Graugnard, nous a aussi aidé sur l’écriture des textes. Il nous a relu et nous a apporté des idées nouvelles“, raconte Antoine.  S’ils n’avaient pas l’habitude de cette approche avec d’autres noms de la musique, Charles approuve tout de même cette nouvelle famille musicale qui s’est formée pour “Frères“ : “ça a fait du bien au projet, d’avoir des idées de tierces personnes ça ouvre un peu plus.“

La reconnaissance

Un album aux grandes lignes mélodiques, avec des morceaux entraînants comme : Unis comme des frères, 100 ans ou plus mélancoliques comme Pourquoi, Que serait ce monde ou Vole, mais tous ont cette fibre optimiste.

Le groupe ne se veut pas utopique, mais il était nécessaire de prodiguer qu’il ne faut pas attendre que le monde aille mieux, pour sourire ou avancer dans la vie. Si certaines chansons arborent des parts d’ombres, elles en décèlent une petite lumière qui brille. “Au fin fond d’une guerre horrible comme on le vit en ce moment, il y a des petites touches d’humanité, d’entraide, de partage, de consolation. Je crois qu’il faut que l’on s’accroche à ça. L’optimisme ce n’est pas croire que tout va bien, mais s’accrocher et continuer à grandir“, s’exprime Armand.  Ainsi, les musiciens dépeignent leur côté solaire, marqueur de leur personnalité et se démarquent des autres artistes. Toutefois, Antoine nuance : si aujourd’hui ils ont décidé de seulement montrer leur côté lumineux, il rassure qu’ils sont comme tout le monde avec des hauts et des bas : “On n’est pas mieux que les autres, mais là, on voulait montrer notre côté cool. Peut-être que dans le prochain album on montrera une autre facette de nous.“

Mais pour le moment, les quatre artistes n’ont qu’une envie, défendre ce nouvel album pour le faire voyager dans le cœur des “enfants de 7 à 77 ans“.

Partager avec le public

Armand continue à faire le clown, et répond à ma question en chantant du Dalida : “Moi je veux mourir sur scène“, Charles le coupe en plein refrain en affirmant qu’ils veulent absolument le défendre sur les planches : “Entre la fin de l’ancien projet et le covid on n’a pas trop de concerts malheureusement. On a quand même une belle date au Trianon qui est prévue. Et on va partir de notre côté en France dans des petites salles, en extérieur… On va jouer dès que l’on pourra.“

Armand qui a repris un air un peu plus sérieux, ajoute qu’ils veulent aller à la rencontre des gens : “On en a besoin et ça nous fait vibrer, bien plus que de passer du temps en studio, même si ce travail de fond est nécessaire, mais on veut partager notre sourire.“ Au fil des années, les musiciens ont pris le temps d’échanger avec leur public et se sont confrontés à certaines personnes qui bien qu’éprouvées par la vie, trouvent une raison de continuer de se battre et d’être heureux : “Et c’est ça que l’on veut transmettre“, défend Armand. Camille, lui évoque cette notion de responsabilité en tant qu’artiste, dont la leur est d’égayer la vie des gens : “Quand on va voir un bon film, on a envie de ressentir un truc fort, une belle émotion… il y a des artistes qui préfèrent aller dans la mélancolie ou d’autres veulent dénoncer des faits de société, nous on veut créer du beau pour apporter un peu de bonheur aux gens et on aime ça.“

La rencontre touche à sa fin. Mais avant de quitter ces frangins qui m’ont accueilli avec tant de gentillesse et d’humilité, j’ai besoin qu’ils me donnent leur version d’un des morceaux qui m’a énormément touché : Vole. Pour moi, cette chanson avait une double signification : celle de l’envol d’un enfant qui quitte le cocon familial pour voler de ses propres ailes, ou celle d’une personne malade et condamnée, que l’on autorise à baisser les bras, pour trouver son bonheur en s’envolant vers un autre monde “si beau vu du ciel“. A cette seconde interprétation, je sens les garçons touchés, eux qui ne l’avaient jamais entendu de cette manière, tel que l’explique Antoine : “Pour nous elle raconte la naissance d’un enfant. Mais effectivement, s’envoler c’est aussi quitter la maison de ses parents ou le fait de se laisser partir… et c’est beau.“ Armand conclut : “Quand tu t’envoles et que tu pars, c’est une nouvelle vie qui t’attend et de voir le rapprochement entre les deux tant la naissance d’un enfant et son envol sur terre ou son envol au ciel, il y a peut-être un parallèle qui se vit et c’est presque touchant d’entendre ce que tu dis…

Et c’est sur ce petit instant d’émotion, que j’ai coupé le micro. Pour rebondir sur un ton plus joyeux, le groupe m’a invité à rester quelques minutes de plus pour un petit live privé. C’est ainsi, que je suis rentrée chez moi avec le baume au cœur d’une rencontre si riche humainement et artistiquement.

Si Antoine, Camille, Armand et Charles ont décidé de s’envoler pour une musique plus pop, il n’en reste pas moins, qu’ils ont été missionnés sur cette terre pour rendre les gens heureux. Ensemble, ils ont cette force de donner quelques notes de couleurs à notre quotidien qui peut être parfois sombre. Et je finirais par dire : Que serait ce monde sans des artistes comme eux ?