Samuel : la voix d’une génération

Samuel, chanteur, Lonely, Mathilde Dandeu, PressEyes

Photo DR

Étoile montante de la pop franco/anglophone, Samuel est un jeune artiste qui a déjà tout d’un grand. Il compose, il écrit, il interprète et s’affirme à travers une identité visuelle bien à lui. Mais surtout, le jeune homme a su garder la tête sur les épaules et c’est avec simplicité et humilité qu’il s’est livré à PressEyes pour son nouvel EP : “Lonely“.

Je chante vraiment depuis que je suis tout petit“, me confie Samuel, qui dans sa voix véhicule cette passion pour la musique. Ce destin d’interprète et de compositeur, il le doit à son père qui n’a pas hésité à lui transmettre une forte culture musicale. Il fait découvrir à son fils, la variété française, le rock californien, le jazz et le Rnb old school, des années 1970 et 1980. Des influences, que Samuel amène dans sa propre musique : “Ma musique est moderne, mais j’ai gardé les notions musicales que j’écoutais avec mon père. J’ai ce sens de la musique des années 1970 et 1980, mais plutôt américain ou anglo-saxon, qui m’ont permis d’arriver à faire ce que je fais. Cet ‘apprentissage’, de la musique a joué sur mon sens de la composition, de l’écriture ou de la réalisation des titres que je peux faire.“

Tomber le masque

Sur scène, Samuel est épris d’un sentiment spécial. Face à son public, il met un costume tel un comédien et en même temps ses textes le ramènent à lui : “C’est un peu comme si je me mettais dans la peau d’un acteur, mais je me rappelle à chaque fois, car je raconte une histoire qui est la mienne. Contrairement à un comédien, ce n’est pas un réalisateur ou un directeur artistique qui m’ont donné un texte à interpréter, ça vient de moi:“ Ainsi, le masque tombe. Le chanteur se veut sincère et empli de vérité. “C’est une forme de mise à nu et c’est une manière de s’offrir au public.“ Le live a pour l’interprète une profondeur assez spéciale, un moment magique où il se dévoile devant une salle comble. “C’est comme si je lisais un journal intime à voix haute. Sur scène, je revis tous ces moments, je les chante avec le coeur et amour.

 

 
 
 
 
 
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Au-delà de l’interprétation, il y a aussi l’écriture, qui est pour Samuel plus forte qu’une sorte d’exutoire. “Libérer ses émotions, c’est quand on retient quelque chose et que l’on veut libérer ce que l’on a sur le coeur.“ L’artiste n’a pas cette sensation de se délier de ses sentiments. Écrire l’aide à évoluer en tant qu’adulte : il s’écoute, se découvre, se réalise : “Tout ce qui va être sentimental, un peu profond ou même un peu spirituel, ça passera toujours par la musique. Comme je te disais, c’est donc plus qu’un exutoire, c’est un apprentissage de moi-même.“

La musique, l’écriture, la composition anime le jeune homme dans son quotidien. À n’importe quel moment de la journée, la nuit comme le jour, dans un hôtel, un train ou un avion, il vit de sa passion. Rien ne pourra stopper la plume et l’âme artistique de Samuel. Et cette frénésie, amène à ses textes et à ses mélodies des rythmes différents, mais aussi une importance au temps ou à la géographie : “Je vais toujours parler d’un lieu, d’un espace du fait de revenir ou d’aller quelque part…“ Des références loin d’être anodines. Voyager est pour le chanteur comme un nouveau souffle. Il a ce besoin incessant de bouger, d’arpenter les villes, les rues et les pays. “J’ai toujours besoin de découvrir de nouvelles choses et d’ouvrir mon esprit au maximum. Et je pense que c’est cette ouverture d’esprit, qui donne à mes textes ces notions de distance, de chemin parcouru, qui finalement font parties de ma vie.

 

 
 
 
 
 
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Pourtant, cette appétence aux voyages, aux nouvelles aventures et aux rencontres, laisse place à la solitude. Une solitude qui est le fil conducteur des textes de Samuel et en est même le titre de son nouvel Ep : “Lonely“.

Trouver l’équilibre

Je pense qu’il y a différentes formes de solitudes et on peut l’interpréter différemment. Je ne suis pas seul dans ma vie, mais cette attirance que j’ai d’être toujours en mouvement, de voyager, il peut m’arriver quand je rentre chez moi, de me sentir seul“. Et c’est de cette solitude dont Samuel parle à travers ses textes. Celle qui s’invite après des moments intenses, voire frénétiques. Le jeune homme insiste qu’il est important de trouver un équilibre pour la vaincre. Un équilibre qu’il n’a pas toujours eu : “À mon âge, avec ma génération, comme beaucoup j’aime sortir le soir, faire des soirées, prendre des cafés, aller au restau… et c’est vrai, que de vivre comme ça, on peut vite oublier de garder un équilibre. J’ai pu quelque fois me déstabiliser en me connectant avec beaucoup trop de gens et de me rendre compte qu’il y avait une solitude qui était présente quand je me retrouvais seul.“ Des amis, qui n’en sont pas vraiment, mais seulement le temps de quelques soirées, et disparaissent quand le soleil se lève. Puis, il y a cette solitude que l’on peut éprouver en amour ou après une rupture. “J’ai pu vivre des expériences très fortes et puissantes : elles ont pu durer longtemps ou non, mais m’ont fait grandir. J’ai rencontré des personnes qui m’ont réellement accompagné dans mon évolution, mais quand on a décidé de mettre un terme à la relation, ça m’a pris du temps de me reconstruire et c’est dans ces moments où je me suis senti le plus seul.“ Des expériences douloureuses, mais que le chanteur n’a pas considéré comme une faiblesse, mais une force. Il a pu y mettre des mots, et faire de ces instants de vie des mélodies, qui peuvent désormais aider beaucoup de personnes. “Je suis quelqu’un qui veut beaucoup se protéger, mais justement, mes chansons elles sont l’endroit où je ne veux pas me protéger et où je veux rester honnête à 100%.“  Et quand il parle de se protéger, il évoque sans grande surprise les réseaux sociaux, lieu symbolique de l’intrusion et des commentaires parfois désobligeants.

S’imposer

Samuel a sur Instagram une grande communauté qui le suit. Un réseau sur lequel l’artiste dévoile peu de son intimité. Il a su en trouver un sens, en y révélant son côté artistique et ses nouveaux projets. “J’ai du mal à m’ouvrir et sur Instagram, je ne suis pas vraiment à l’aise de montrer ma vie privée, ma famille…“ Le chanteur ne défoule pas ses sentiments sur Internet, mais romance et impose ainsi sa propre identité visuelle par le biais de photos qui le différencient et le mettent en lumière en tant qu’artiste.

Pour acquérir sa propre identité artistique, Samuel a mis du temps. À ses premiers pas dans cet univers musical, il est encore jeune et n’y connaît pas grand-chose. Il se laisse dicter ce qui pourrait plaire au public, sans vraiment dire grand-chose : “Je n’avais pas assez de confiance en moi et je disais un peu oui à tout, ce que je ne regrette pas, mais ça ne me ressemblait pas à 100%.“ Pour “Lonely“, il est hors de question qu’on le prive de sa patte. Désormais, il sait s’imposer et à voulu pour cet EP qu’il soit à son image, avec son propre message : “J’ai essayé de garder le contrôle à 100% sur tout ce qui est visuel, artistique : sur les clips, les pochettes, les Cover. J’ai passé du temps, pour essayer d’être le plus cohérent possible et qu’il y ait un lien entre tout. J’ai travaillé avec de superbes réalisateurs pour les clips et un super graphiste pour les covers. Ils ont su écouter mon concept, mes idées, pour leur donner vie.“ L’adolescent qu’il était est désormais adulte et sait ce qu’il veut et ne veut pas. Au fil des années, il a acquis une maturité personnelle, mais aussi professionnelle et envisage de nouveaux projets comme la production pour d’autres artistes : “Ça me plairait beaucoup. C’est quelque chose qui est comme une continuité du chant et de l’écriture.

Pour le moment, l’interprète compte bien défendre “Lonely“, entre la France et l’Angleterre. Samuel émane de lui une douceur et une belle authenticité. Il a répondu aux questions sans filtre et s’est même parfois excusé de partir loin dans ses réponses, mais comme il me l’a souvent répété “je parle avec mon coeur“. Une franchise que l’on retrouve lorsque l’on se laisse happer par le voyage qu’il nous offre dans sa solitude et ses amours complexes.