Stephen Hawking, une force de l’Univers

Stephen Hawking a rejoint les étoiles à l’âge de 76 ans, le 14 mars dernier. Après un combat féroce avec la maladie de Charcot, le physicien théoricien et cosmologiste britannique laisse aujourd’hui une immense collection de découvertes scientifiques derrière lui.

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« Aussi horrible que la vie puisse paraître, il y a toujours quelque chose que vous pouvez faire ou un domaine dans lequel vous pouvez rencontrer le succès ». Stephen Hawking était connu pour son mental d’acier. Depuis l’âge de 21 ans – où il a été diagnostiqué avec une dystrophie neuromusculaire due à une sclérose latérale amyotrophique – il défiait tous les pronostics. Les médecins lui donnait seulement deux ou trois ans à vivre. Mais, à l’instar de son insaisissable besoin de comprendre l’Univers, il décida de faire mieux.

Grâce à ses dizaines d’années en plus, la communauté scientifique compte aujourd’hui de nombreuses théories et livres révolutionnaires, comme « Une brève histoire du temps », publié en 1988. Là, il vulgarise les principes fondamentaux de la cosmologie, l’étude de l’origine et de l’évolution de l’Univers. Un best-seller qui s’écoule en des millions d’exemplaires. Il restera même sur la liste des records des meilleurs ventes du Sunday Times durant 237 semaines d’affilée. En 2001, il sort « L’Univers dans une coquille de noix », dans lequel il explique les méandres de la physique théorique à travers plus de 200 pages.

 

Sa passion pour les trous noirs

A 32 ans, il devient le plus jeune membre de la Royal Society, l’équivalent de l’Académie des Sciences en France. Alors qu’il ne peut pas se nourrir ni sortir de son lit tout seul et qu’il perd l’usage de la parole après une trachéotomie, il marque drastiquement le monde scientifique des années 80. Il aborde les sciences physiques – qu’il étudie dès l’âge de 17 ans à Oxford – la relativité générale et la cosmologie – qu’il analyse à l’Université de Cambridge – mais aussi la gravité quantique et les trous noirs.

« Regardez vers les étoiles et pas vers vos pieds. Essayez de donner un sens à ce que vous voyez et demandez-vous ce qui fait que l’univers existe. Soyez curieux »

Malgré l’ordinateur synthétiseur de voix, il parvient à communiquer sur les plus grands théorèmes et donne même son nom au rayonnement des black holes. Il se découvre aussi une fascination pour les trous de ver, c’est-à-dire l’espace-temps. Il s’appuie sur les recherches d’autres scientifiques, mais y ajoute sa petite touche. Notamment grâce à son humour cassant.

Une reconnaissance au-delà des murs de la Science

Pas de prix Nobel. Stephen Hawking ne recevra pas cette consécration de son vivant. En revanche, il reçoit le prix spécial de la Fundamental Physics Prize Foundation en 2012. Pour récompenser ses confrères et consœurs en physique, il crée une médaille pour la communication scientifique au grand public en 2016. Il nomme même une astéroïde en son nom.

Mais, il va avoir droit à une véritable reconnaissance dans la culture pop. Notamment dans les « Simpson » et la série « Big Bang Theory ». D’ailleurs, dans ses dernières heures de sagesse, il expliquait : « j’espère qu’on se souviendra de moi pour mon travail sur les trous noirs et sur l’origine de l’Univers et pas pour mes apparitions dans les Simpson. » Mais, le meilleur portrait dressé en son honneur s’inscrit dans le monde du cinéma. En 2014, le film « Theory of Everything » lui rend hommage. Et ce, grâce à la performance d’Eddie Redmayne, récompensé aux Oscars, aux Bafta et aux Golden Globes. Un biopic empli de sensibilité et de tendresse intellectuelle.

 

Marie Boetti

Source Photo : Wikimedia Commons © Jim Campbell / Aero-News Network