« The King », une union parfaite entre histoire et fiction

À l’âge de 23 ans, Timothée Chalamet se glisse dans la peau du jeune roi Henri V et sublime l’adaptation de la célèbre pièce de théâtre écrite par William Shakespeare. « The King », disponible depuis le 1er novembre sur Netflix, retrace de manière romancée l’histoire d’une Angleterre prise en étau par une France paraissant forte.

« Un roi n’a pas d’amis ». Voilà les quelques mots par lesquels commençait la dernière bande-annonce de « The King », réalisé par David Michôd, à l’origine de « War Machine » sur Netflix. Quelques syllabes qui résument bien le défi devant affronter Hal, le prince qui deviendra Henri V après la mort de son père tyrannique. Une fois couronné, le jeune homme promet d’instaurer la paix en Angleterre et de réparer les erreurs commises par son prédécesseur. Un scénario qui ne correspond pas réellement à la réalité historique.

Le roi Henri V était connu pour sa cruauté, notamment pour les actes de barbarie qu’il avait menés à Azincourt, dans le nord de la France. C’est précisément la représentation de cette commune et de l’affrontement qu’elle a connu entre les deux nations au 15e siècle qui pose problème. Le Dauphin Louis de Guyenne, interprété par Robert Pattinson, n’a par exemple jamais mis les pieds sur ce champ de bataille. Pourtant, les meilleures scènes du film s’y déroulent entre les deux héritiers. Les dialogues au ton vif et cinglant s’avèrent spectaculaires. Ils démontrent l’animosité, l’impétuosité et la violence des hommes de l’époque.

Dans « The King », le Dauphin est décrit comme un être imbu de lui-même. Il meurt en défiant Henri V après avoir glissé à plusieurs reprises sur la boue qui jonche le sol. Une mort qui n’arrive que bien plus tard dans les faits. Mais c’est ainsi que William Shakespeare décrira ce duel imaginaire dans sa pièce de théâtre « Henri V ».

TIMOTHÉE CHALAMET, LE CAMÉLÉON DU 7ÈME ART

Malgré les multiples incohérences, le long-métrage s’inscrit avec succès dans le registre des films historiques. À l’image de « Marie Stuart, reine d’Écosse », il délivre une représentation riche et esthétique d’une Angleterre et d’une France meurtries par les agissements de leurs souverains. Les plans et les couleurs choisis par David Michôd et son équipe subliment l’Histoire. Sans oublier la performance de Timothée Chalamet, révélé dans « Call Me By Your Name ».

L’acteur de 23 ans, coiffé d’une coupe au bol afin de se glisser complètement dans son rôle, se pare de sobriété pour interpréter ce jeune prince rebelle et ce roi hanté par son peuple. Il adopte un accent, une démarche et des expressions ne lui appartenant pas. Et pourtant, il parvient avec brio à les endosser. À croire que ses expériences précédentes l’ont préparé pour ce projet clé dans sa carrière. Avec « The King », Timothée Chalamet prouve qu’il peut jongler entre les différents registres composant le 7ème art.

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LES FEMMES À L’ORIGINE DE LA NATURE DES HOMMES

Timothée Chalamet est accompagné par Joel Edgerton, qui le seconde avec finesse et loyauté. Le producteur et scénariste australien a expliqué lors de nombreuses interviews qu’il était derrière cette adaptation. Un projet qui laisse de la place aux femmes dans les dernières minutes du film. Lily-Rose Depp y campe le rôle de Catherine de Valois, la fille du roi de France. Elle instaure une nouvelle dynamique entre un souverain et sa future épouse, durant un échange en français et en anglais.

L’intervention de son personnage remet en question les décisions de Henri V. Elle élève ainsi l’enjeu du film et demande : pour quelles raisons un homme peut-il partir en guerre et décimer des milliers de soldats ?

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