Time’s up, est-il trop tard pour les femmes ?
Pour bien commencer l’année, 300 actrices et femmes scénaristes ont lancé une fondation de lutte contre le harcèlement et les agressions sexuelles. Elles ont mis en ligne une lettre ouverte dès le 1er janvier.
« C’est fini ». Voilà le nom du nouveau fonds de soutien pour les victimes de harcèlement et d’agressions sexuelles. Dans la foulée du mouvement MeToo, une centaine de femmes de l’industrie du cinéma ont créé cette plate-forme pour pouvoir obtenir la parité dans les studios et les agences de casting. Time’s up, c’est une alarme sonnée par des actrices comme Meryl Streep, Ashley Judd, Natalie Portman, Cate Blanchett, Reese Witherspoon, … C’est un « appel unifié pour le changement lancé par les femmes de l’industrie pour les femmes à travers le monde », qu’elles se trouvent sur un plateau de tournage ou une ferme.
Usine, restaurant, hôtel, hôpital, … tous les secteurs de travail sont concernés. Les employées les moins fortunées pourront bénéficier du fonds de soutien de 13 millions de dollars. Une somme qui leur permettra notamment de faire appel à un avocat.
Une lettre engagée
« Dear Sisters » ou « Chères Soeurs ». Les premiers mots de la lettre ouverte donnent le ton. Ses auteures font référence à l’affaire Harvey Weinstein. D’une introduction ciblée, elles enchaînent sur une note plus large. Cette lettre est en fait une réaction à un courrier de la Alianza Nacional de Campesinas (The National Farmworker Women’s Alliance). Son but, « élever les voix, le pouvoir et la force des femmes travaillant pour un salaire bas ». Et ce, grâce à des plate-formes comme Time’s up. Mais aussi grâce à un plus grand accès aux médias et aux postes de décision. Elles en profitent pour féliciter celles et ceux qui osent parler.
« Le harcèlement persiste souvent parce que les responsables et les employeurs ne font jamais face aux conséquences. C’est souvent parce que les survivantes, particulièrement celles travaillant pour un salaire bas, n’ont pas les ressources pour se défendre »
Un mode d’emploi pour lutter contre le harcèlement
Presque la moitié des salariées aux États-Unis disent avoir été harcelées sur leur lieu de travail, selon NBC News. En comparaison, presque la moitié des hommes pensent que les femmes sont bien représentées dans la direction des entreprises. Un véritable décalage entre les faits et l’opinion publique.
Mais, plusieurs solutions existent. Les fondatrices de Time’s up conseillent de ne pas harceler quelqu’un tout d’abord. Puis, de croire les victimes de harcèlement, de les connecter avec des personnes qui pourraient les aider et d’intervenir en cas de témoignage d’un harcèlement. Enfin, de faire un don au Time’s up Legal Defense Fund.
Marie Boetti
Source Photo : Montage © Wikipedia / Imagine Cup 2011 Wikimedia Commons / Benjamin Ellis Wikimedia Commons