« Tu emmènerais qui sur une île déserte ? »

Et si en une seule soirée l’amitié et l’amour pouvaient s’envoler en éclat ? Une question mise en lumière dans le film « Tu emmènerais qui sur une île déserte ? » de Jota Linares diffusé sur Netflix.

« Tu emmènerais qui sur une île déserte ? » relate l’histoire de quatre amis qui sont sur le point de se séparer pour leur carrière professionnelle. Mais avant de se dire au revoir, ils souhaitent passer une dernière soirée ensemble. Tout ne va pas se passer comme prévu après la révélation d’un lourd secret. Après une longue nuit à danser sur les pistes de danse, ils décident de rentrer dans l’appartement qu’ils partagent ensemble depuis des années. Céleste (Andréa Ros) soumet l’idée d’un jeu : celui de se poser des questions auxquelles tour à tour ils sont obligés de répondre. Un jeu qui va tourner au drame lors de la révélation d’une vérité inattendue : la relation amoureuse des deux jeunes hommes de ce quatuor, Marcos (Jaime Lorente) et Eze (Pol Monen). Les jeunes femmes se sentent trahies à la suite de cet aveu. Marta (Maria Pedraza), en couple avec Marcos, est anéantie. Elle ne cherche pas à comprendre pourquoi son copain lui a caché un tel mensonge et prend la fuite pour ne plus jamais revenir.

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La peur d’aimer

Un coming out soudain qui met surtout en lumière cette peur que Marco a ancrée en lui, celle d’assumer réellement qui il est. Aimait-il vraiment Marta ou s’en était-il persuadé alors qu’il passait de folles nuits avec Eze, tout en quittant sa chambre avant que sa copine ne les surprenne ? Quant à Eze, il exprime la douleur qu’il a ressentie durant toutes ces années de tromperies. Ces années à voir que Marcos n’assumait pas son amour pour lui. Eze reproche à l’homme qu’il aime cette honte qu’il ressent et qui l’a poussé à se sentir lui-même honteux et obligé de devoir cacher aux filles sa véritable orientation sexuelle.

Une société homophobe ?

Un film qui fait écho à la société actuelle. Si beaucoup d’homosexuels s’assument, d’autres se cachent au contraire face à la peur du regard des autres, aux critiques ou pire aux violences perpétrées par ceux qui ne comprennent pas que l’amour ne se contrôle pas. Que l’on est libre d’aimer qui on veut. Pour ne pas à affronter cette injustice, ils gardent en eux cette souffrance et s’interdisent de dire haut et fort le nom de celui ou celle qui fait battre leur cœur.

Un drame dont le rebondissement est surprenant. Marcos, présenté comme un homme très viril, semble être fortement charmeur avec les femmes. Eze sème le doute sur ce qu’il ressent pour Céleste.  À l’explosion de la nouvelle, les comédiens arrivent à faire ressentir la torture psychologique de ce mensonge, que ce soit pour les garçons ou les filles. Dans le même temps, ils soulignent la délivrance des personnages qui peuvent assumer qui ils sont vraiment.