Stephane Debac : le Mr Hyde du cinéma français

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Crédit Photo : Guillaume Plas

Stephane Debac passe d’un rôle à un autre tel un caméléon. Il n’a pas peur de se fondre dans la peau d’un méchant, d’un amant, d’un flic… tous les genres lui collent à la peau. Une année 2024 riche en personnages où là aussi les contrastes sont flagrants. On le retrouve en ce moment au cinéma, dans “Maison de Retraite 2” sous les traits d’un homme richissime, à la démarche détendue,  avant de pouvoir le voir explorer l’ambition dans “Extra” sur OCS ou encore se transformer en neuro-chirurgien dans “Les Bracelets Rouge”, une création TF1. Rencontre avec ce comédien à la carrière éclectique.

Une mère passionnée de cinéma, qu’il décrit comme une tornade, une espèce de Maria Pacôme : “C’est quelqu’un qui un grand tempérament, à la fois comique et tragédienne. Elle a un sens de la dérision inné et m’a transmis beaucoup plus que ce que j’imagine autour du cinéma.” Inconsciemment, serait-ce elle qui aurait poussé son fils à vouloir plusieurs vies et se prétendre pour un autre à travers une caméra ou sur scène ?

Stephane Debac se vouait à une carrière au théâtre, ce lieu qu’il chéri temps, là où il se sent exister. “Depuis l’adolescence le théâtre à toujours fait partie de ma vie. Petit à petit j’ai trouvé ma place sur scène, c’est là où je me sentais le mieux.” Finalement, la vie emplie de surprises le portera vers d’autres chemins, comme celui de sketchs sur Canal+ puis, l’obtention d’un premier rôle au cinéma dans “Interview Dogma7”, un film Sud-Coréen inédit en France. 

 

 
 
 
 
 
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Un parcours loin d’être classique, même original si l’on puisse dire, qui lui a permis de se forger en tant que comédien. “Je crois que c’est un peu illusoire de croire qu’il y ait un parcours classique. Une norme. C’est très anarchique la trajectoire d’un acteur. Je ne rêvais que de théâtre, car cela me paraissait plus accessible, c’était mon éducation artistique au départ.

Des planches à la caméra

Si la scène le fait vibrer, le jeune Stephane Debac n’hésite pas à passer des castings pour la télévision ou le cinéma. Des castings qu’il réussit, et le voilà non pas sur les planches mais devant la caméra, se préparant à entendre le premier action. “Rien ne s’est passé comme je l’imaginais. J’aspirais à une carrière au théâtre. Le cinéma ne me semblait pas envisageable puisque je ne viens pas de ce milieu-là. Ça me paraissait réellement inaccessible. Comme quoi…

 

 
 
 
 
 
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Ainsi, Stephane Debac passe du théâtre à la télévision, de la télévision au cinéma. Des canaux d’interprétations distincts, lui offrant aujourd’hui cette opportunité de ne pas être cantonné à une seule case et à un seul et même type de personnage. “Professionnellement je ne regarde pas beaucoup dans le rétroviseur, mais si je le fais, je remarque que j’ai fait beaucoup de rôles très  différents. Je n’ai pas d’emploi clair… J’ai traversé un peu tous les registres et c’est comme ça que je considère mon métier.”
Un acteur qui brouille un peu les pistes, laissant planer le doute de qui il est vraiment. Stéphane Debac reste un homme mystérieux, permettant à son public de plonger directement avec lui dans son personnage, sans à avoir à oublier qui il est.

La liberté d’être

Pour incarner tous ces hommes, Stephane Debac aime les travailler de façon très abstraite. Bien qu’il y ait le texte, il est très attentionné sur ce qu’il doit dire et celui qu’il doit être. “Les deux se mélangent. Ce que j’aime, c’est faire exister les mots d’un autre, le physique, la silhouette de quelqu’un que je ne suis pas. Ce que j’aime entre le action et le coupé, c’est de m’effacer.

Ainsi, il continue à se métamorphoser que ce soit dans “Maison de retraite 2”, au cinéma depuis le 14 février, que dans “Extra” bientôt sur OCS ou encore dans la série “Les bracelets rouges”, diffusée bientôt sur TF1. Trois projets qui animent le comédien pour lesquels il s’est confié en quelques mots : “Pour ‘Les bracelets rouges’, c’est une continuité, cela fait plusieurs saisons où l’on m’y apercevait. Je ne pensais pas continuer, puis ils ont choisi d’épaissir ce personnage, de lui donner une trame plus personnelle. J’étais heureux de cette suite pour cette ultime saison.

Concernant “Extra”, c’est “l’originalité pure et la qualité des scénarios très élevés“, qui ont poussé le comédien à accepter le projet. Un programme fort abordant la sexualité des handicapés, l’intimité d’une famille qui implose, sur fond de comédie pour une touche de légèreté et de romantisme.

Puis vient “Maison de retraite 2”, où il a pu retrouver une deuxième fois Claude Zidi Jr. “Pour ce film, le luxe a été que l’on vienne me chercher en me laissant une totale liberté sur l’interprétation de ce Claude Masson. J’ai essayé de créer un personnage avec des cheveux de riche gominés en arrière, qui s’habille à l’italienne un rien sixties. C’était très chouette à créer. Et puis c’est une équipe à part, Elisa Soussan, Kev… Je les aime beaucoup.”

Une fois de plus, le comédien nous étonne dans des registres discordants. “Si je me jouais moi-même et que j’explorais ma propre personnalité en flattant mon ego, je n’y verrais aucun intérêt. Ce qui me plait, c’est d’explorer l’autre, celui que je ne connais pas, visiter l’âme humaine.

 

 
 
 
 
 
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L’un des personnages qu’il aimerait jouer ? “Méphistophélès, le diable tel qu’il est écrit dans sa version classique au théâtre par Goethe, ce symbole du démon intellectuel qui procure à l’homme l’illusion de tout comprendre et de tout dominer. L’incarnation de cet ange foutu à la porte par son père. Ça été fait quelquefois au cinéma et ça, ça me passionnerait vraiment, cette histoire d’ange déchu, je trouve cela romantique, infiniment tragique et profondément humain.”

Finalement, Stephane Debac aurait-il un petit côté démoniaque ? C’est tout le mystère de cet acteur sans limite qui suit sa soif d’incarnation hétéroclite.