Théo Fernandez : un acteur sincère et touchant

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Crédit photo : Jean-Philippe Baltel

C’est en 2010, dans le premier volet de la saga “Les Tuche” que Théo Fernandez se fait connaître du grand public. Un comédien d’une grande sensibilité, bienveillant qui a su garder les pieds sur terre. Une force alliée à son talent, qui lui permet de continuer à faire son bout de chemin décrochant un autre rôle principal : celui de Lux dans “Stalk”. Désormais, vous pouvez le retrouver dans la série “Léo Matteï : Brigade des mineurs”, disponible en replay sur TF1. 

Tu as commencé ta carrière à 8 ans, est-ce que c’est un métier auquel tu aspirais ou ça été le hasard des choses ? 

Non, c’était vraiment ce que je voulais faire et j’ai voulu faire comédien dès mes trois ans. Ça ne s’explique pas trop, mais quand j’étais petit j’aimais me mettre en scène. Ça n’avait pas de lien direct avec le cinéma, je ne voulais pas forcément devenir acteur, mais toujours jouer. 

 
 
 
 
 
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Tu as eu de la chance d’avoir des parents qui t’ont poussé dans cette voie là… 

Plus ou moins. Ma mère a trouvé ça étrange que je veuille faire ça si tôt, mais elle n’a pas pu l’ignorer. Elle ne m’a pas inscrit à des castings, mais à des cours de théâtre. Quand elle est venue me voir à la fin de l’année, elle a vu à quel point je m’amusais. C’est à ce moment-là où elle a commencé à chercher des agents. Mais elle ne m’a pas poussé, elle ne m’a pas freiné, elle voulait juste que je sois heureux. 

Qu’est-ce que tu aimes dans le fait d’interpréter des personnages ? 

Il y a plusieurs choses : Dans l’acting il n’y a pas le simple fait d’interpréter, mais il y a aussi la sincérité. Plus on est juste et sincère dans ce que l’on dit que ce soit un rôle éloigné de nous ou proche de nous, il faut arriver à être soi-même. Il ne faut pas faire semblant ou mentir, mais être le plus sincère. Je pense que c’est la définition même de se mettre dans la peau d’un personnage. Et c’est ça qui fait du bien; de pouvoir dire des choses que l’on ne dirait jamais en étant quelqu’un de différent tout en étant sincère. C’est cette expression qui est super. 

Qu’est-ce que tu vas puiser chez tes personnages ? 

C’est la sincérité. À chaque fois que l’on joue quelque chose, on a une image en tête de ce qu’il faut faire et on essaie de s’y contenir. On se dit : “c’est comme ça qu’il  faut le jouer, c’est comme ça que le réalisateur le veut”. Mais ce que tout le monde veut de manière tacite et non dite, c’est que ce soit bien. J’ai remarqué qu’à chaque fois que je faisais exactement comme je pensais qu’il fallait faire, ce n’était pas vraiment bien. Et à chaque fois que je faisais comme moi je pensais que c’était sincère, c’était de suite mieux. J’essaie vraiment de chercher la sincérité et la simplicité. Et plus c’est simple, plus j’y crois, car dans la vérité il y a peu d’artifice. Quand je dupe mon cerveau et que je m’écoute, mon cerveau se dit c’est vrai et à la fin de la scène mon cerveau à vraiment vécu un truc. Là je me dis, c’est bon je suis dedans. 

Tu as fait beaucoup de comédie, mais aussi du drame et de l’épouvante, est-ce que c’est important pour toi de passer d’un genre à un autre ? 

Je pense que l’on fait ce métier pour faire des choses différentes. Même dans la vie on est heureux quand il y a une multiplication d’évènements et c’est ça qui nous rend heureux et nous empêche de déprimer. Être acteur est un métier génial qui permet de vivre des choses différentes et donc de changer de genre, quand je fais de la comédie j’ai envie de faire du drame, quand je fais du drame j’ai envie de faire de la comédie. Mais ça, il y a beaucoup de comédiens qui pourront te dire la même chose. C’est aussi un choix de carrière de faire d’autres choses. Quand je fais Gaston Lagafe, c’est important que je fasse un autre truc qui contraste un peu pour que les gens ne m’appellent pas Gaston, mais Théo. 

Tu as joué dans “Les Tuche” où tu incarnes Donald qui est très intelligent, dans “Stalk” tu joues aussi un personnage très intelligent ? Qu’est-ce que tu aimes dans ces personnages ? 

Ce que j’aime, c’est que je les admire. Je ne pense pas être très intelligent (rire), mais j’adore faire semblant d’être très intelligent, parce qu’à force de jouer les rôles de Donald et de Lux, je capte un peu ce qui fait qu’une personne est intelligente. Et parfois quand je dois convaincre pour avoir quelque chose, je fais des petits regards, des petits trucs qui laissent à penser que j’ai un QI supérieur, mais ce n’est pas du tout le cas (rire). C’est juste que je sais que ça a plus de poids. Mais les gens intelligents me fascinent et j’adore me mettre dans leur peau. 

 
 
 
 
 
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Est-ce que tu penses que Donald et Lux, peuvent avoir des points en communs ? 

Complètement. Au-delà de l’intelligence ils sont sensibles. Ils n’utilisent pas leur intelligence à mauvais escient. Dans “Les Tuche”, le personnage à ce côté écolo, qui veut changer le monde. Puis Lux, il se sert de son intelligence au début pour faire des choses pas très correctes, mais il y a toujours beaucoup d’humanité chez lui qui fait qu’il essaie toujours de rattraper ses erreurs, de ne pas trop faire de mal. 

On va parler de ton rôle dans “Leo Matteï : Brigade des mineurs”, qui est un personnage totalement différents des deux autres, mais qui a sa propre intelligence. Comment tu pourrais me décrire Scrule en trois mots ? 

Je dirais imprévisible, attachant et drôle. J’espère qu’il est drôle, sinon j’ai raté deux/trois trucs (rire). 

Je te rassure il fait beaucoup rire tout en ayant ce côté très attachant. Est-ce que c’est toi qui a amené cette facette attachante dans le jeu ou on te l’a imposé dans le rôle ? 

C’est Nathalie Lecoultre qui réalise et j’avais déjà travaillé avec elle il n’y a pas longtemps sur un autre projet qui s’appelle “À côté de ses pompes”. C’est une réalisatrice qui laisse le champ libre à l’improvisation, à l’interprétation, à tout… elle est à l’opposé du réalisateur de “Stalk”, qui lui est beaucoup plus dans le contrôle, où il faut vraiment coller à son univers, c’est très très maitrisé, c’est un tout autre jeu. Sur Leo Matteï avec Nathalie, je n’avais aucune indication sur Scrule. Elle m’a dit voilà c’est à toi. Après j’ai fait en fonction de ce que je ressentais dans les phrases. Et je trouvais que c’était imprévisible, drôle et touchant. Fatalement, c’est comme ça que je l’ai interprété. Et pour moi, quand un personnage est drôle, c’est important qu’il soit attachant et touchant, car sinon il peut devenir un peu lourd. En étant attachant on se dit qu’il a de bonnes intentions et que si la vanne est un peu à côté, au moins il a voulu bien faire. Si c’est juste un personnage qui veut toute l’attention sur lui, il n’aura rien d’attachant et sera lourd. Je pense qu’à chaque fois c’est essentiel d’apporter de la sensibilité, de l’humanité et Scrule est quelqu’un de très humain qui aime les gens. 

Comment s’est passé ta coloc avec Brigitte Fossey ? 

Franchement génial. J’avais un peu peur car c’est une grande actrice qui a fait de très beaux rôles. On ne vient pas de la même génération, donc j’avais aussi peur que l’on soit en décalage sur les codes de jeu… Mais c’est une bosseuse. On arrivait le matin on faisait des répétitions. Elle est à 100% et ça force le respect, car elle pourrait considérer des projets moins importants que d’autres. Mais non, elle était toujours à fond du matin au soir. Quand elle joue elle donne beaucoup et elle met de suite en place la scène, ce qui permet d’être directement dedans. 

C’était important pour toi de montrer que toutes les générations peuvent se mélanger et que l’on peut bien s’entendre avec des gens beaucoup plus âgés que sois ? 

J’ai peu d’ami.es âgés. Mais je pense que ce qui unit le personnage de Brigitte Fossey et le mien, c’est l’amour de la vie et qu’ils ne se prennent pas trop la tête. Scrule il est encore un peu enfant dans sa tête et il y a cette théorie où plus on vieillit, plus on redevient un enfant, car on se rend compte que tout à une fin, que l’on se prend la tête sur certaines choses alors que la vie est quand même sympa. Mais cette joie qui les unit rend ce duo très beau. 

Tu as créé une plateforme qui te tient je crois beaucoup à coeur : Anyone. Est-ce que pour toi c’est pour montrer la difficulté de ce métier ? 

Je n’ai pas fait tout ça pour dire vous voyez comme c’est dur (rire). C’est surtout pour faciliter les choses. Mais c’est vrai que c’est une bonne remarque, car les gens ont compris que c’était difficile. Ce n’était pas l’objectif et en même temps avec Anyone on a fait plusieurs choses à grande échelle : il y a une formation donc on a augmenté le niveau d’acting moyen à grande échelle. Tout ce que j’ai dit sur la sincérité, j’en parle dans la formation et c’est pour moi la chose la plus importante. Je l’ai donc mise gratuite et il y a des centaines de milliers de personnes qui ont vu ce bloc-là . Mine de rien ça donne une bonne compréhension de l’acting. J’ai eu beaucoup de gens qui avant cet exercice avaient un niveau plutôt moyen, puis quelque temps après avoir un bon niveau, donc ça débloque des choses ce truc de sincérité. 

 
 
 
 
 
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Deuxième chose à grande échelle, les gens ont pu mettre un pied la dedans et ont pris conscience qu’il fallait se filmer, apprendre un texte, postuler au casting, attendre une réponse qui peut être longue… ils ont pu comme ça avoir une immersion dans le quotidien d’un acteur, à part si on fait partie des plus grands, mais la plupart des acteurs c’est : faire des tape, passer des castings, attendre une réponse… et mine de rien ça a permis à beaucoup de gens de trouver leur vocation, car ils ont pu voir ce que ça leur coûtait en énergie, en temps, en frustration, mais aussi ce que ça apporte en terme de plaisir de jouer. Et beaucoup on trouvait que ça leur apportait plus que ça ne leur coûtait et ont décidé de se lancer la dedans. Après nous sommes très transparents sur le fait qu’il ne faut pas arrêter ses études pour de l’acting, qu’il faut absolument continuer à vivre des choses, à voir des gens et ne pas s’enfermer pour apprendre des textes toute la journée. On sensibilise un peu la-dessus. 

Ma dernière question : peux-tu me parler de tes prochains projets ? 

Beaucoup de castings donc on verra les réponses. Sinon “Stalk” saison 3 qui va arriver et “Les Tuches 5”.