La Grande Barrière de Corail risque de disparaître d’ici 2100

Dans 83 ans, le récif corallien d’Australie disparaîtra complètement selon une étude du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture). Un phénomène dû au réchauffement des océans. Début 2016, 35% de la Grande Barrière de Corail était soit mourante soit déjà morte. En ce sens, les pro-écologie veulent éveiller les conscience en évaluant la valeur du récif.

37 milliards d’euros. C’est le montant de la valeur de la Grande Barrière de Corail, soit 56 milliards de dollars australiens. La Fondation de défense du site a évalué sa richesse économique et sociale grâce à l’expertise du cabinet Deloitte Access Economics – référence économique pour les médias, le gouvernement et les entreprises en Australie. Ils ont interrogé 1500 personnes originaires de 10 pays différents sur le rôle du récif dans le tourisme, la biodiversité et l’image de l’Oz. La valeur touristique représente 29 milliards de dollars australiens. La valeur « indirecte » – analysée d’après des personnes n’ayant pas visité la barrière de corail mais sachant qu’elle existe – 24 milliards de dollars australiens.

« La valeur estimée de la grande barrière représente l’équivalent de 12 opéras de Sydney », dévoile Steve Sargent, directeur de la Fondation de la Grande Barrière de Corail. Le site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO participe à l’économie de l’Australie. Avec 64 000 emplois, le récif rapporte 7 milliards de dollars chaque année. 30% de la superficie de 345 000 km² est exploitée par l’industrie du tourisme.

Les carburants fossiles, responsables du blanchissement des coraux

1500 kilomètres sur 2300 kilomètres de long de coraux malades. La Grande Barrière de Corail est victime de blanchissement des polypes, de la famille des Cnidaires. Leur destruction est due à l’agriculture intensive et aux acanthasters, des étoiles de mer mangeuses de corail. Mais aussi au réchauffement climatique. Le pays « Down Under » se place parmi les premiers émetteurs de CO2 (dioxyde de carbone). En cause, ses centrales électriques alimentées au charbon.

Le récif corallien a de moins en moins de chance de survie, à mesure que les carburants fossiles se développent à travers le territoire des Aussies. Au large du Queensland, un projet de mine de charbon se concrétise avec la société indienne Adani. Un investissement de 14,6 milliards de dollars. En danger, l’emploi de 10 000 personnes. Le pays risque de perdre un million de visiteurs par an si la Grande Barrière de Corail venait à disparaître. Elle provoquerait également un trou de 1 milliard de dollars dans l’économie de l’Australie.

Mais, le récif australien n’est pas le seul menacé. Les lagons de Nouvelle Calédonie – un des trois systèmes récifaux les plus vastes au monde – et l’Atoll d’Aldabra aux Seychelles – refuge de 152 000 tortues terrestres géantes – risquent d’être anéantis.

Source photo : Le Figaro

Marie Boetti