Johanne Toledano, une comédienne vertigineuse

Johanne Toledano  n’a peur de rien, surtout quand il s’agit de se représenter seule, sur scène, à travers une dizaine de personnages différents, dans « L’Ego, Mon Jeu Préféré ».

« L’Ego, Mon Jeu Préféré  », un seul en scène dans lequel Johanne Toledano, allie rire et réflexion. Des sujets profonds traités par le biais de l’humour et par la dérision. « On raconte l’histoire d’Olivia, qui, suite à une chute lors d’un mariage tente de se soigner par la voie classique », explique Johanne. Mais, le personnage va vite se rendre compte que cette chute l’atteint psychologiquement et se dirige alors vers une médecine douce qui est la thérapie. « Olivia va comprendre que pour soigner son corps, elle doit d’abord soigner sa tête et que les maux ou les mots de son corps ne sont que le reflet d’une problématique, de blessures, de questions psychiques ».

Olivia, dans la peau de plusieurs personnages

Si Johanne incarne Olivia, elle la fait vivre à travers de nombreux personnages. On ne voit donc jamais vraiment Olivia. « On comprend à la fin du spectacle, qu’elle vient sur scène, dans un show, raconter son histoire et donc qu’elle endosse le rôle de thérapeutes qui vont la guider sur son chemin et des personnes de son entourage, sa famille entre autres ». Des personnages qui sont le reflet des propres expériences de Johanne Toledano et de sa co-auteure Audrey Nataf. Elles se sont inspirées de leur vécu, des thérapeutes rencontrés parfois un peu farfelus. «  En fait, chacune de ces expériences, nous ont fait énormément de bien, nous avons pu avancer sur la connaissance de la relation que l’on a par rapport à soi-même, les liens aux autres et au monde. Le bénéfice de ce chemin nous a donné envie d’en parler, de partager cette expérience pour transmettre ce message : travailler sur soi ça fait du bien pour soi et du bien aux autres. »

Un parcours initiatique qu’Olivia a traversé  et qui lui a donné la liberté de monter sur scène et de raconter son histoire.

Le clownesque à l’honneur

Des sujets sérieux et pourtant Johanne Toledano réussit à nous faire rire. Des propos importants mais, qu’elle tourne à la dérision d’une manière subtile qui permet de prendre du recul et d’en rigoler. « Les personnages sont un peu clownesques, ils sont traités avec dérision, ils sont loufoques. Les traits sont tirés, mais, ce qui nous a inspiré dans ce travail de clown, c’est la rencontre avec Raphael Almosni, qui est le co-metteur en scène. Il nous a inspiré et transporté dans l’univers du clown et de la dérision».

Faire rire avec des sujets sérieux, un réel challenge pour Johanne. Mais, comme elle n’a peur de rien, elle a même décidé de le faire seule. Une expérimentation avec des avantages et des inconvénients : « C’est l’avantage car il y a un terrain de jeux, du verbe jouer en tant que comédienne mais aussi de jouer comme un enfant. C’est une aire de jeux infinie avec une liberté totale, on peut tout se permettre, s’éclater, on peut se planter, on peut-être bien, on peut-être mal, il peut tout arriver, on est seul responsable de ce qui arrive. Quand on est seul on ne partage pas la responsabilité, on est pleinement « égo responsable ». C’est magique d’un point de vue liberté ». Mais, elle avoue qu’il y a derrière une très grosse pression, « du fait que l’on porte tout ».

De juriste à comédienne

Le théâtre, une passion depuis toute petite… Artiste dans l’âme, Johanne Toledano s’est donnée à la danse et à la comédie. Par sécurité, elle décide de faire des études stables : « j’avais un chemin de vie assez tracé comme je le dis dans le spectacle. J’étais dans la boite, dans le moule. On parle beaucoup de cette boite dans la représentation et du coup je suivais une ligne bien tracée, il fallait faire des études sécurisantes ». Mais, elle garde en elle l’envie et le besoin de s’exprimer artistiquement. Tout bascule le jour où elle se retrouve en haut d’un rocher en Thaïlande, à une centaine de mètres de l’océan. Une sensation de vertige l’envahit et tout devient une évidence… « Je me suis dit ok je vois ce que c’est cette sensation de vertige, je l’ai senti physiquement et je me suis dit bon si c’est ça, même pas peur j’y vais. » À partir de ce moment, Johanne Toledano a la certitude qu’elle veut monter sur scène et en vivre.

Aujourd’hui, elle se sent heureuse et a trouvé sa place intérieure : « Ce n’est pas forcément la place dans la société et auprès des uns et des autres qui est important car, pour moi c’est secondaire. Mais, ce qui est primordial, c’est que toutes les choses soient en place à l’intérieur de soi et aujourd’hui ça l’est. »

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De nouveaux projets

Sur scène mais aussi au cinéma. Johanne Toledano qui a déjà eu une expérience face aux caméras, sera de retour dans un film de Lisa Azuelos (réalisatrice de « Dalida », « Lol »). « Elle est venue voir le spectacle et suite à ça, elle m’a proposé de jouer dans son prochain film avec Sandrine Kiberlain. Un très très joli film ». La comédienne décrit les films de la réalisatrice comme des poésies en images, un univers poétique qu’elle adore.

Toutefois,  pas question de laisser tomber le théâtre et Johanne Toledano, pense à écrire un deuxième spectacle : « Je ne sais pas si ce sera la suite, la continuité d’Olivia et de ses péripéties ou si ça partira sur autre chose ». Elle assure adorer écrire et vouloir s’y remettre, nous on attend avec impatience…

Mathilde Dandeu

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