Les demoiselles du téléphone : un combat de femmes !

A l’heure actuelle, être une femme n’est pas simple tous les jours. Mais, dans les années 20, cela correspondait à une réelle épreuve, comme le révèle la série « Les demoiselles du téléphone ». Soumises à leur mari ou leur père, leur seul échappatoire était de devenir standardiste. Un métier qui changera la vie de quatre jeunes femmes qui se battent pour leur indépendance.

Crédit photo : Netflix

Diffusée pour la première fois en avril 2017, la série « Les demoiselles du téléphone » met en lumière le combat des femmes espagnoles dans les années 20.

La série retrace l’histoire de Francisco et d’Alba, deux jeunes follement amoureux qui sont brutalement séparés sur le quai de la gare. Le destin les fait se retrouver dix ans plus tard. Francisco (Yón Gonzalez) est devenu directeur d’une entreprise de téléphones, avec à ses côtés Carlos Cifuentes (Martiño Rivas), fils du propriétaire de la compagnie Don Ricardo Cifuentes (Simón Andreu). Ce dernier considère Francisco comme son second fils, qui est également l’époux de sa fille Elisa (Angela Cremonte). Une famille unie dont le quotidien va basculer avec l’arrivée de quatre jeunes femmes.

Quatre femmes, quatre identités

Née sous le prénom d’Alba (Blanca Suarez), la jeune femme se doit de changer d’identité après un meurtre qu’elle a commis. À son entrée au sein de la compagnie du téléphone, elle se présente en tant que Lidia Aguilar : une femme au passé mystérieux et criminel. Lidia se révèle être une femme forte, prête à tout pour sauver son honneur et sa vie.

Carlota (Ana Fernandez) est une « gosse de riche », mais qui veut à tout prix montrer à ses parents qu’elle peut y arriver seule. Militante pour les droits des femmes, elle déroge aux règles que ce soit auprès de sa famille, en tant que femme ou même dans ses relations intimes où elle partage sa vie amoureuse entre une femme et un homme.

Marga (Nadia de Santiago) vient de la province. C’est une jeune femme que l’on a envie de protéger, car mal à l’aise en ville… Si elle reste la plus fragile de toutes, Marga se montre combattante et soutient ses amies dans n’importe quelle situation.

Enfin, Angeles (Maggie Civantos), une mère de famille, se montre très respectueuse envers son travail et son mari. C’est la petite femme parfaite jusqu’au jour où elle tombe sous les coups de son mari. À ce moment-là, Angeles désire ne plus être une victime et laisse derrière elle cette femme, cette maman à l’image idéale. Plus rien ne va l’arrêter, quitte à mentir…

Le droit des femmes au centre de l’intrigue

Ces quatre jeunes femmes aux caractères différents et aux passés qui divergent ont le même combat, celui de faire valoir les droits des femmes. Il est hors de question de rester chez elles à attendre sagement le retour de leur mari. Un combat que mène notamment Angeles auprès de son époux qui la supplie d’arrêter de travailler. Il en est de même pour Carlota, la fille d’un grand colonel qui rêve de voir sa progéniture à la maison et mariée. Mais, le mariage, pour cette forte tête, est un sujet auquel elle ne veut même pas penser.

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Pourquoi une femme devrait se marier, avoir des enfants et ne pas travailler ? Non. Carlota veut être libre et mener sa vie comme bon lui semble. Ses amies et elle se battent coûte que coûte pour montrer qu’une femme peut gérer les affaires au même titre qu’un homme… Heureusement, Carlos Cifuentes, Fransisco, Miguel ou encore Pablo mènent le même combat auprès de ces dames. Dans la saison 3, Carlos est à la tête d’une radio. Il offre alors la chance à Carlota de pouvoir s’exprimer en lui donnant l’autorisation de créer sa propre émission féministe. Quant à Pablo, il découvre l’aisance de sa femme Marga à manier la comptabilité. Pour lui, il est évident que sa place n’est plus en tant que téléphoniste, mais en tant que comptable. Il propose sa candidature à son patron qui, bien que réticent, accepte d’y jeter un œil.

Si progressivement elles arrivent à mener leur quête de la femme libre, il leur reste encore du chemin… Les violences conjugales, envers les femmes, sont loin d’être  reconnues à cette période. L’homme a le dessus sur son épouse. La taper est considéré comme normal auprès de la gente masculine. Elle doit obéir aux ordres et doit lutter pour pouvoir prouver qu’un viol est légitime et pouvoir bénéficier d’une aide.

Une amitié sans faille

« Les demoiselles du téléphone » souligne l’importance de l’amitié, qu’elle soit entre les quatre jeunes femmes, qui se protègent mutuellement, ou entre Carlos et Francisco. Elles sont le reflet de ce dicton « toutes pour une et une pour toutes », dans les mauvais moments ou les pires. Le duo d’hommes se déchire souvent, mais rien ne peut les séparer. Leurs disputes se transforment toujours en actes de paix. Francisco ira même jusqu’à renoncer à son amour de jeunesse pour préserver son amitié avec celui qu’il considère comme son frère.

Des relations amoureuses complexes

La série montre la complexité de l’amour, comme celui que partageaient Alba et Francisco lors de leur jeunesse avant de se perdre de vue pendant dix longues années. Lors de leurs retrouvailles, leur amour est toujours là, mais bien différent avec des enfants devenus adultes. Cela nous amène donc à  nous demander s’il est possible de toujours s’aimer de la même façon après de nombreuses années…

Quant à Angeles, elle mettra en lumière un amour destructeur. Rouée de coups par son mari, elle continue à le protéger, à se taire et faire avec, jusqu’au jour où elle décide de s’en séparer… Puis, vient l’amour interdit  avec ce beau policier qui au final se transforme en une relation purement sexuelle et mensongère.

Un amour timide et fort entre Pablo et Marga. Deux jeunes gens encore vierges à la personnalité réservée. Une belle relation naît entre eux, ils montrent à quel point il est essentiel de pouvoir se confier, de ne pas se mentir et de tout se dire au sein d’un couple. Le mensonge chez eux est une véritable torture…

Enfin, la passion et la fougue d’un trio entre Carlota, Miguel et Béatriz. Un amour qui met en avant le fait qu’il est bien possible de pouvoir aimer plusieurs personnes en même temps et que l’on peut être attiré par les femmes comme par les hommes et que cela ne fait pas de nous des êtres fous !

Le mensonge au cœur de l’histoire

Au fil des saisons, les personnages ne cessent de se mentir sur leur identité, leurs actes, leurs histoires… Mais, la série nous en fait tirer une bonne leçon : la vérité finit toujours par éclater ! Que ce soit pour Lidia Alguilar qui cache son véritable prénom, avec un passé qui refait vite surface. Arrive le jour où elle ne peut plus se cacher et doit avouer qu’elle est bien Alba. Ou Angeles qui cherche à dissimuler la mort de son mari et finit par tomber dans les mains de la police. Ainsi que la mère de Carlos qui ne cesse de mentir à son fils pour le garder proche d’elle… Mais dans la saison finale, c’est un fils qu’elle perd et se retrouve derrière les barreaux.

Le Pouvoir

Dans « Les demoiselles du téléphone », il y a trois formes de pouvoir : celui des personnes riches et influentes qui arrivent à manipuler leur monde, les payer et les faire taire ; le pouvoir de donner une mauvaise réputation à qui bon leur chante et les mettre plus bas que terre ; celui des personnes qui ne sont certes pas richissimes, mais qui ont cette capacité à se débrouiller seules et réussissent avec brio à faire tomber n’importe qui.

Il y a aussi cette rivalité de pouvoir entre homme et femme. La série explique que, à cette époque, c’est l’homme qui avait le dessus sur la femme, mais plus pour longtemps… Les femmes se rebellent au fil des saisons pour obtenir des droits et prennent petit à petit du galon. On peut rappeler l’invention des cabines téléphoniques de Lidia. Un projet qu’elle doit présenter au roi d’Espagne. Malheureusement, son patron en décide autrement et désigne Carlos à cette fonction. Il est mieux  que l’entreprise soit représentée par un homme. Une décision injuste qui pousse Carlos à appeler Lidia sur le podium pour qu’elle puisse parler de ce beau projet.

Famille

La notion de famille s’avère importante, car les jeunes femmes tissent de véritables liens familiaux et deviennent comme des sœurs.

Loin de ses parents, Lidia retrouve l’amour d’une mère de cœur grâce à une femme qui vient la sortir de prison lorsqu’elle est plus jeune. A partir de là, elles ne se quitteront plus. Il en est de même pour Fransisco. Seul en Espagne, éloigné d’Alba, il trouve refuge chez les Cifuentes qui le considéreront comme leur propre fils.

Des liens de cœur, mais aussi des liens de sang qui montrent des parents prêts à tout pour donner la gloire à leurs enfants, comme la mère de Carlos, qui ne cesse de mentir pour protéger son fils et fait tout pour le séparer de Lidia. Une relation plus que conflictuelle s’installe entre la belle-mère et sa belle-fille…

« Les demoiselles du téléphone », c’est aussi cet instinct de mère face à la perte d’un être cher. Lorsque  Lidia perd sa fille dans un incendie, alors que tout le monde la pense morte, elle sait que son bébé est toujours en vie…

Mathilde Dandeu 

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