Trois raisons de voir « The Hate U Give »

« The Hate U Give », ou « La Haine qu’on donne » en français, est un film mettant en lumière le sort des Afro-Américains face à la police aux États-Unis

Sorti dans les salles françaises le 23 janvier, « The Hate U Give » est tiré d’un livre écrit par Angie Thomas. Publié en 2017, juste après l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, ce dernier a permis de donner une voix aux minorités victimes de racisme au quotidien et d’actes violents pouvant causer la mort.

Un best-seller d’une troisième génération

Ce livre est devenu l’emblème pour cette troisième génération des descendants afro-américains, qui chaque jour mènent leur combat pour stopper la haine policière qu’ils subissent. Une haine que leurs parents ou grands-parents n’ont pas réussi à résoudre. Le roman aborde des thèmes cruciaux : l’appropriation culturelle et les difficultés à grandir entre deux milieux sociaux.

The Hate u give, le roman.

Des sujets mis en avant à travers le personnage de Starr Carter, une jeune fille de 16 ans issue d’une famille dont le père est un ancien dealer. Il leur apprend l’héritage des Black Panthers, mais aussi comment réussir à vivre dans une société marquée par les injustices. Les violences policières constituent chaque jour une menace et peuvent entraîner leur mort. Le père prend alors soin d’expliquer à ses deux aînés, âgés de 10 et 9 ans, comment survivre et se comporter lors d’un contrôle des forces de l’ordre.

L’identité au centre de l’histoire

Starr grandit et partage sa vie entre son quartier, qui fait face aux violences des gangs de Garden Heights, et son lycée très bourgeois de Williamson, dans lequel se trouvent uniquement des Blancs. Alors qu’elle se rend à une fête, sa vie s’apprête à changer… Son meilleur ami Khalil est abattu devant ses yeux par un policier blanc lors d’un contrôle. Elle se retrouve face à un horrible dilemme : parler au nom de sa communauté, au nom de son meilleur ami pour défendre sa mémoire ou bien se taire pour ne pas passer pour celle qui vient du ghetto, vis-à-vis de ses camarades de classe, là où elle est si bien acceptée.

Starr ne cesse de chercher sa place. Chez elle, on lui reproche de fréquenter des gens riches et de ne pas être assez cool. La jeune fille n’aime pas s’habiller dans des tenues dites « sexy » et n’aime pas boire non plus. Elle préfère se retrancher dans son sweat à capuche, qui devient l’un des symboles caractérisant l’adolescente, mais aussi son quartier. Au lycée, elle reste discrète et ne met jamais en avant sa culture noire. Mais elle est consciente que l’on peut la qualifier comme « la fille cool noire », différente des autres, qui n’est pas agressive, vulgaire, comme les noires sont souvent perçues. Ses amies essaient de lui montrer qu’ils peuvent eux aussi aimer et s’approprier les codes afro-américains, ce qui l’agace particulièrement, sauf quand c’est son petit copain interprété par K.J Apa ( Riverdale).

Un film pour tous

Un film engagé, qui permet de souligner la réalité des choses. En conséquence, faire bouger les choses en changeant certaines mentalités sur ce que peut représenter le racisme. Un film qui s’adresse aux adultes comme aux enfants par sa pédagogie, avec une histoire racontée par des personnages en pleine adolescence.

Une fiction dure qui nous fait prendre conscience que ce sont des faits réels que subissent chaque jour les Afro-Américains. Des scènes qui peuvent être difficiles et en même temps adoucies par l’humour des personnages qu’ils arrivent à garder malgré les épreuves qu’ils endurent.

Si vous avez envie de rire, de pleurer et en même temps de chercher à comprendre ce monde fait d’injustices, courez voir « The Hate U Give ».