Guillaume Pley : un grand des médias au cœur immense
Crédit photo : François Berthier
Direction les bureaux de Légend pour y rencontrer le légendaire créateur : Guillaume Pley. S’il s’est forgé une place dans les médias grâce à ses débuts à la radio, puis en intégrant de grandes émissions de divertissement, c’est lors de la création de l’émission Le QG qu’il s’est fait un véritable nom, adulé désormais par les plus jeunes. Rencontre avec un homme qui n’a pas peur de changer les codes médiatiques.
En quelques années, Guillaume Pley est devenu l’une des figures les plus emblématiques du monde des médias et plus particulièrement des réseaux sociaux avec son émission phare Le QG, remplacée désormais par Légend. Assis derrière son bureau, finissant d’annoter des livres, Guillaume Pley qui s’était dirigé vers une voie commerciale, me raconte que ses plans vont prendre une autre direction, lorsqu’au Corum à Montpellier (forum pour les écoles de commerce), il tombe sur un petit studio de radio. Lui qui ne s’était jamais intéressé à cet univers, ni même à celui de la télévision, tombe sous le charme.” Je me suis dit qu’il y avait des métiers très funs.”
Epris par cette nouvelle passion, il se renseigne sur le cursus à suivre pour réussir à devenir l’un des plus grands de cette sphère médiatique. “Je me suis dit que c’était faisable et que j’allais tout faire pour y arriver. J’avais envie d’avoir cette vie-là.“
L’ascension
Motivé et déterminé, Guillaume Pley ne met pas longtemps à se faire une place. Il débute sa carrière sur NRJ, un groupe pour lequel il fera vite partie de l’équipe : tout d’abord en 2008 sur NRJ Belgique en tant que Co animateur pour Les grandes gueules, puis en 2011 sur NRJ France, où il animera Guillaume Radio 2.0, une émission également diffusée sur NRJ Belgique et Suisse. Une période loin des réseaux sociaux, où l’on ne connaissait seulement que la voix de l’animateur.
“Il n’y avait même pas de photos. À cette époque-là, on ne savait pas à quoi ressemblaient les animateurs radio. Les gens ont oublié, mais il fallait aller sur le site de la radio pour essayer de trouver une photo de l’animateur.“
Guillaume Pley apprécié par ses pairs, se voit confier de plus en plus d’émissions et intègre ainsi la télévision en 2012 sur NRJ 12 avec l’émission Les Mecs pas très net, avant de se voir confier par M6 et W9, l’animation d’émissions musicales consacrées au Top 50. Des programmes de divertissement, loin de ses projets actuels, mais qui ont été pour lui important, notamment pour son public.
L’animateur, proche de ses auditeurs et de ses téléspectateurs veut leur offrir des moments de joie. Des moments où ils peuvent lâcher prise, jusqu’à oublier leurs problèmes du quotidien. “Pour la psychologie c’est très important de divertir et de faire rire les gens. Sur NRJ, beaucoup de personnes m’ont envoyé des messages me confiant que nos émissions leur faisaient du bien. Et c’est ça qui m’a amené à faire du divertissement et à accentuer ce genre médiatique.“
Guillaume Pley n’est pas médecin, mais réussit à apaiser les âmes par le biais de l’humour et/ou de la musique. Une force qu’il a continuée à avoir grâce à la création de sa propre émission en 2019 : Le QG, puis aujourd’hui à travers Légend.
Se réinventer
Entrer en contact avec l’humain, mais surtout prendre le temps de l’écouter c’est ça qu’aime Guillaume Pley. “J’ai beaucoup d’empathie. J’ai déménagé 14 fois dans ma jeunesse et j’ai toujours été le nouveau à l’école. J’ai toujours beaucoup parlé aux gens. J’ai été éduqué à aller vers les gens.“
Guillaume Pley a cette aisance à aborder les personnes. Il est de celles qui ne s’ennuient pas et qui ne restent pas le nez dans leur téléphone en attendant ses amis en retard dans un bar. Il préfère communiquer, rire avec son voisin de bar et apprendre à connaître ces étrangers qui comme lui ont choisi ce lieu pour passer un moment agréable.
Pour lui, il était donc indispensable de créer un format dans lequel il pouvait réaliser des interviews. Pour toucher le plus de monde possible, il ne s’est pas seulement lancé avec ses propres idées et ses envies. Il s’est intéressé aux nouvelles consommations des médias par les gens.
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“Ils consomment sur leur téléphone. Ils ne consomment plus trop à la radio ou à la télévision. 81% des vidéos vues en France l’année dernière sont sur un téléphone.” Les émissions du QG lancées sur Youtube avec une durée parfois d’une heure, Guillaume Pley est conscient que tout le monde n’ira pas les regarder entièrement. Alors il s’adapte en les recoupant en séquences pour alimenter ses réseaux sociaux avec de cours extraits. Une astuce très maligne, attisant la curiosité, poussant son public à vouloir à en savoir plus en se rendant sur la vidéo originale.
“J’ai réinventé mon métier. Il n’y avait pas d’émissions de TV avec 40 techniciens et 150 personnes dans le public sur YouTube. Il fallait réinventer le business plan pour que ça tienne, pour que ce soit équilibré financièrement pour une longue durée.“
Un métier difficile, tant par la concurrence qui est rude avec notamment tous ces jeunes Youtubeurs emplis d’imagination. Mais Guillaume Pley ne compte pas baisser les bras et surtout, il ne laissera pas sa place !
“Il faut se réinventer tout le temps, sinon tu es foutu. C’est ça qui est cool et qui m’excite dans ce métier : le fait de devoir toujours se remettre en question. McFly et Carlito disaient que sur YouTube c’est la course effrénée de faire toujours plus gros. Et c’est vrai, car tu as tellement de youtubeurs, d’influenceurs que l’objectif est de toujours faire plus. J’essaie de le faire, mais à ma façon, en me démarquant le plus possible.“
Être différent des autres, Guillaume Pley n’a aucun souci à se faire. Bien plus qu’un Youtubeur il est un homme des médias qui lui donne ce côté plus exigeant, avec des interviews non pas en surfaces mais de fond.
Ecouter et apprendre
Une ligne éditoriale qu’il avait commencée dans Le QG et qu’il continue avec encore plus de profondeur dans Légend, un média consacré à l’humain et pour l’humain.
“Je me suis rendu compte que ça manque d’humain dans les médias et de bienveillance. Il y a beaucoup d’interviews à la télévision avec des journalistes qui sont très agressifs ou qui essaient de te faire dire une phrase pour faire le bad buzz.”
Que ce soit avec Le QG ou Légende, il ne veut pas tomber dans ce schéma. Guillaume Pley, veut que ses invités se sentent en confiance. Il ne les juge pas, il cherche seulement à comprendre. Un pari gagné, puisque tout en restant très pudique envers chacun d’entre eux, il réussit à faire ressortir le meilleur d’eux même et c’est naturellement que les personnalités et les personnes “lambda”, se livrent plus facilement pour des interviews captivantes.
Quand je lui fais remarquer, c’est avec humilité que Guillaume Pley me répond tout simplement : “Il faudrait leur demander à eux pourquoi ils me donnent autant d’amour. En tout cas, la pudeur on ne me le dit jamais et personne n’y fait attention, mais j’y fais très attention. Même quand je lance mes sujets, parfois c’est la personne que j’ai invité qui me dit tu peux me lancer sur ce sujet-là et parfois je suis encore gêné.“
Guillaume Pley serait-il un amoureux de l’âme humaine ? “J’aurais dû faire psychologue” lance-t-il en rigolant.
Bien plus que de simples interviews, Guillaume Pley offre de véritables conversations emplies d’émotions dans lesquelles on re-découvre des personnalités, on comprend mieux certains actes. Les paillettes, n’existent plus. Elles sont comme nous. Des discussions qui permettent au public de se sentir plus proche de toutes ces personnes et de pouvoir se comparer.
Au milieu de l’entretien, Guillaume Pley m’a dit qu’il n’aimait pas parler de lui, car il ne se trouvait pas intéressant. Je peux vous garantir que l’homme n’est pas seulement intéressant, mais tout comme il est bienveillant avec ses invités, il a fait part d’une bienveillance envers chacune de mes questions, prenant le temps de me demander s’il y répondait bien.
Un grand des médias resté humble. Guillaume Pley n’a pas hésité à me présenter fièrement une partie de son équipe. Un homme avec un grand cœur tout simplement, qui ne cherche pas à briller seul mais main dans la main avec tous ceux et celles qui l’accompagnent.