Ariane Séguillon fait tomber le voile sur la boulimie

Ariane Séguillon, La Grosse, Demain nous appartient, Mathilde Dandeu, PressEyes

Ariane Séguillon ( Photo : DR)

Sorti le 9 mars dernier, Ariane Séguillon est venue aux journées nationales du Livre et du Vin à Saumur pour présenter son ouvrage “La Grosse“. Une autobiographie dans laquelle elle revient sur sa maladie : La boulimie.

C’est moi qui l’ai écrit “, tient à préciser Ariane Séguillon, en évoquant son autobiographie “La Grosse“. En conférence sur une péniche sur la Loire à Saumur, la comédienne tient à rectifier le tir et démentir ceux et celles qui s’amusent à raconter que l’interprète de “4 femmes dans la vie“, s’est fait aider. Mais ces mots, tous comme les maux qu’elle a pu éprouver sont bien les siens. Une fois la conférence terminée, menée par Nicolas Nithart, Ariane Séguillon accepte de m’accorder un peu de son temps. Soucieuse d’avoir laissé les lecteurs venus la rencontrer durant une petite heure, elle me demande s’il est possible de répondre à mes questions à sa table, pour continuer à échanger avec son public. Une démarche qui me touche, de voir cette grande actrice si sensible et reconnaissante de ces personnes qui ont fait le déplacement pour elle et son ouvrage.

Le défi de se livrer

Il est 16h passé, tout le monde est parti goûter ou déguster les nombreux vins qui coulent à flot lors de ces deux journées. Je profite de ce moment de répit, pour démarrer la conversation.

Un acteur il ne connaît que le rôle qu’il interprète, parler de soi c’est totalement différent“, m’explique Arianne Séguillon. Dans “La Grosse“, un titre choisi pour impacter les consciences, la comédienne parle de sa maladie, la boulimie. Pour cela, retour obligatoire dans le passé et celui de son enfance. Elle y écrit ses rapports avec ses parents, ses grands-parents, son fils… puis, ceux avec son frère, qui a subi des attouchements par un de ses oncles. Un livre dans lequel elle se révèle, se met à nu.  Discrète et pudique sur sa vie privée, il est difficile pour elle d’étaler au grand jour une partie de son intimité.

 
 
 
 
 
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Habituée à la scène et des plateaux de télévision, sortir cet ouvrage a été le plus grand “trac de (sa) vie“ : “D’un seul coup je m’exposais et je me mettais à nu, donc c’est totalement différent de ce que l’on peut livrer à travers un film ou sur les réseaux sociaux, où l’on ne dévoile qu’une partie de notre vie.

Mais pour parler de maladie, pour comprendre ce qui a pu se passer Ariane Séguillon en est obligée.

Le temps de l’insouciance

Son enfance, elle est plutôt heureuse. Elle aime retrouver ses cousins lors des grandes vacances avec qui elle s’amuse, fait des bêtises et invente même une langue, pour que les grandes personnes ne les comprennent pas. Ariane Séguillon est bien entourée, elle est aimée… bien qu’elle ait une mère et un père un peu absents.

Sa mère d’ailleurs, porte une grande importance au physique et fait attention à tout ce qu’elle ingurgite. Mais l’enfant, la jeune femme qu’était l’actrice, bien que très sportive, ne porte pas le même intérêt pour la nourriture, elle veut profiter de la vie, et manger ce que bon lui semble : “Ma mère m’a toujours dit qu’il fallait faire attention et qu’il fallait toujours rester mince, mais je m’en foutais. J’étais une vraie gourmande et ça ne m’intéressais pas du tout de tout calculer quand je mangeais.“ Mais en grandissant, la nourriture deviendra du jour au lendemain obsessionnelle, comme pour combler un vide… et le combat sera long.

De l’enfer à la renaissance

Si au départ on n’est pas conscient de la maladie ou du moins que l’on ne veut pas l’accepter, Ariane Séguillon se résout à y faire face. Elle n’a plus le choix, ou sinon c’est vers la mort qu’elle se dirige : “Du moment où l’on accepte que l’on est malade, c’est que l’on est déjà guéri. C’est comme quand on est drogué, quand on en prend conscience, c’est qu’il y a cette démarche en nous que l’on veut déjà s’en sortir.“ À partir de ce moment-là, elle se battra avant de penser à la sleeve, qui est le fait d’enlever 80% de l’estomac. Un acte chirurgical, auquel elle pense, mais pour elle, il est indispensable qu’elle soit débarrassée de ses vilains démons avant de passer sous les mains du chirurgien. Comme elle l’explique, il est essentiel d’être enfin apaisé, d’être en accord avec soi-même et surtout d’être GUERI de la boulimie et de ses pulsions intenses.

 
 
 
 
 
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Une sleeve permet de moins manger, mais ne guérit pas. D’ailleurs, elle le dira : “Je suis guérie, mais je continue à me soigner : Tous les drogués peuvent un jour ou l’autre replonger, donc c’est une vigilance, je ne dirais pas de chaque instant, mais c’est une vigilance.“

S’il est encore “difficile“ pour elle de se regarder, la boulimie qui fait et fera partie toujours d’elle, ne prend plus le dessus. Elle a su lui faire barrage et peut enfin crier victoire.  

“La Grosse“ est certes un ouvrage personnel, mais qui se partage pour mettre en lumière cette maladie peu trop connue. Une maladie psychologique, qui peut entraîner des complications, jusqu’à la mort. S’il a été difficile pour Ariane Séguillon d’écrire ses mots, on ne peut que la remercier d’y avoir raconté ses maux, pour ouvrir les consciences. Un ouvrage qui peut-être sauvera des vies, de ces personnes qui se reconnaîtront dans ces lignes et ne craindront plus d’affronter la maladie pour s’en sortir indemne.