Bruises : la délicatesse des mots, la liberté du voyage

Bruises, c’est la douceur d’une musique, avec des messages laissant la liberté de choisir notre propre interprétation et l’impact sur notre conscience. Pour PressEyes, le duo musical se confie sur son univers et son nouvel EP « Sexymental ». 

Aujourd’hui,plongez avec moi, dans l’univers très intimiste du groupe Bruises, formé par Max Sokolinski et Adah Dylan, que j’ai eu l’occasion d’avoir au téléphone. Tous les deux débutent la musique très jeune. Max a seulement 8 ans quand il commence la guitare. « Ensuite, je me suis mis à la basse, la batterie, le piano… » Adah, elle, a 13 ans. 

Passionnés par la musique, ils se laissent porter sans vraiment se dire que ça pourrait devenir leur principale activité. « Je m’accompagne et j’écris depuis que j’ai 13 ans, mais l’idée d’en faire vraiment quelque chose, c’est venu, je pense, il y a 5 ans », me confie Adah.

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Quant à Max, il me fait part d’une envie s’installant avec le temps, « en approfondissent chaque instrument et en m’entraînant ». « Mais bien sûr que oui, quand on commence à être adolescent et que l’on adore la musique, on rêve de ça, mais c’est un rêve qui s’est concrétisé petit à petit ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. » 

Les pouvoirs de la musique 

Une rencontre entre deux personnes hypersensibles, où l’émotion est centrale.

Adah se laisse animer par des musiques aux textes poétiques et profonds. Max, ce qu’il aime, c’est créer, composer : « La composition est vraiment un langage où l’on peut arriver à exprimer beaucoup de choses :  faire voyager sans aucun mot, pouvoir créer des paysages et avoir cette fenêtre sur le monde depuis un piano, une guitare. » 

Un duo qui, par cette sensibilité et ce rapport à la musique, a su trouver son équilibre. Chacun accepte à ce que l’autre peut proposer, pour trouver des directions ensemble. 

Le nom du duo, « Bruises », prend alors de plus en plus de sens. Il reflète cette mélancolie et cette nostalgie des deux acolytes. Il révèle une véritable mise en abîme de la musique. Adah définit la musique comme un élément qui permet de guérir, de nous transformer, mais c’est aussi elle qui nous aide à puiser dans certains maux pour en ressortir plus grand. « Et Bruises, ce sont les bleus, les ecchymoses, c’est le sens du mot qui nous a plu. »

Si « Bruises » a une réelle définition, leur musique n’en a pas. Adah et Max aiment dire qu’elle est hybride et ne veulent pas se limiter à un seul genre. Pour eux, il est important de souligner la force musicale et toutes ses influences. « Sachant que la ligne directrice, ce sera toujours notre façon d’écrire, d’arranger les choses ou la voix d’Adah », explique Max. Une musique éclectique, mais dans laquelle on reconnaît cette même trame aux sonorités pop. Une façon pour le groupe de ne pas perdre les gens, pour que leurs musiques puissent être accessible à tous. « On n’est pas dans un délire élitiste. Le challenge est d’arriver à faire de la musique de qualité, mais aussi accessible », lance Max d’une calme et apaisante. 

« Un voyage personnel »

Lorsque l’on écoute Bruises, on a cette envie de se retrouver seul-e, se centrer sur soi-même et s’échapper dans son intérieur, son propre monde. Un sentiment dont je fais part au duo. « C’est drôle ce que tu dis, reprend Adah, parce que c’est aussi ce que j’aime dans la musique ! Cette idée de bulle qui te transporte où tu es dans ton cocon, dans un voyage personnel. » Max confirme et ajoute : « Cette sensation que tu as ressentie, c’est aussi peut-être le fruit de notre travail, le fait que nous ayons travaillé que tous les deux sur les morceaux. Personne d’autre n’est intervenu. »

Des notes emplies de nostalgie, une odyssée sur la vie. Notamment avec le morceau « Time Travels » issu de leur EP « Sexymental ». Un morceau à double lecture, celle ancrée dans l’actualité du moment, évoquant l’insécurité, la conscience écologique, ou celle mettant en lumière la nuit, ce moment où le soleil se couche, nous donnant le droit de nous échapper et devenir la personne de notre choix, ou tout simplement nous-mêmes sans avoir à nous cacher. « La première phrase qui signifie qu’il est tard ça peut vouloir dire qu’il est trop tard, on est allé trop loin. Mais aussi qu’il est tard dans la nuit », éclaire Max. « Ce morceau a été assez compliqué à écrire pour nous, car c’était comme un rêve et je ne savais pas trop ce que ça voulait dire au début. Mais c’est devenu quelque chose qui a cette signification finalement. C’est vraiment venu comme un alien qui veut parler »,révèle Adah. Un morceau qui reflète également leur univers visuel moderne dans lequel les images se mêlent pour former des illusions tel un rêve. On a cette sensation de galaxie où règne la tendresse d’une pénombre lunaire. 

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Une musique révélatrice, qui est l’enjeu des artistes. Ils ne veulent pas faire de la musique pour faire de la musique, mais pour faire réfléchir et porter leurs voix sur des sujets qui les touchent. « Une conscience personnelle et collective. Je pense que l’on a sorti l’EP au bon moment, car nous sommes en pleine prise de conscience en ce moment. »

Max nous rassure tout de même, tous les morceaux ne sont pas mélancoliques : « On a ce désir de contraste aussi avec des musiques joyeuses pour donner envie de danser avec des choses profondes derrière. »

Bruises, un duo à écouter pour ceux qui aiment éveiller leur âme sur une balade sonore où règne l’élégance d’une poésie musicale.