Stan Rittner : un mélomane amoureux de l’amour et du pouvoir des mots

Stan Rittner, Star Academy, Qui tu es, TF1, PressEyes, Mathilde Dandeu

Stan Rittner est un artiste pas vraiment comme les autres. Venu peut-être d’un autre temps pour nous faire redécouvrir le Funk à sa façon. Un garçon pas vraiment comme les autres non plus, qui aime se différencier, se démarquer et ne ressembler à personne, tout en se moquant des jugements. Une personnalité haute en couleur et singulière, qu’il m’a dévoilée lors de ce portrait. Rencontre.

C’est dans un petit hôtel, le Hoy, niché dans le 9e arrondissement à quelques pas de Montmartre que je donne rendez-vous à Stan Rittner pour réaliser son portrait. On prend le temps de s’installer à l’une des tables en bois. Chez Hoy tout est naturel, comme ancré dans la nature, entouré de fleurs, que vous pouvez même acheter pour un joli bouquet. Accueilli chaleureusement, on nous demande ce que l’on souhaite boire, et ici tout est sain : Stan prend une infusion froide à l’Hibiscus et moi leur cocktail sans alcool, à base de gingembre. On continue à admirer un peu le lieu, avant de se lancer dans le vif du sujet : le parcours de Stan, un homme atypique.

 

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

Une publication partagée par Stanislas Souffoy-Rittner (@sr_stanislas)

La maman de Stan, lui aurait-elle transmis son rêve de toujours : celle de devenir une artiste. Mais avec un papa d’une autre génération, elle n’a pas vraiment le choix que d’oublier cette idée totalement absurde… ou non d’ailleurs. Elle envisage une autre voie, mais se fait la promesse de toujours soutenir l’un de ses enfants, qui comme elle se voit en haut de l’affiche. Désormais, grâce à son fils, elle peut vivre cette vie par procuration. Une maman qui voyait cette vocation comme une évidence pour Stan, lui qui gigotait déjà dans tous les sens bébé au son d’une musique. Des valeurs artistiques inculquées aussi par sa grand-mère : “Elle fait du piano, de la peinture. Avec elle on a toujours fait des choses liées à l’art. Grâce à elle j’ai découvert Gene Kelly, qui était un artiste incroyable : il faisait des claquettes, il dansait, il faisait de l’acting…” Face à cet homme, le petit garçon qu’il était s’émerveille. Et s’il rêve de faire la même la chose, son rêve se réalisera par un travail acharné.

Quant à son grand-père, bien que réticent à ce que ses enfants deviennent des artistes, n’en est pas moins un amoureux du cinéma et plus particulièrement de Louis De Funès, qu’il aime faire découvrir à son petit-fils. C’était leur moment de complicité. “Je me souviens que l’on regardait aussi une émission de théâtre qui passait à la télé qui s’appelait Ce soir à Paris. Elle diffusait des pièces de théâtre des années 1980, avec Maria Pacôme, Jean Le Poulain, qui étaient des artistes incroyables.” De cet appétit artistique partagé par sa famille, Stan en fera son monde, en débutant par la danse dès l’âge de 9 ans.

Une danse salvatrice

Il trouve dans la danse une échappatoire. Ayant des soucis du trouble de l’attention, danser le mène à se canaliser, lui impose un certain cadre et de la rigueur. “Je suis hyperactif et j’ai toujours besoin de bouger, ce qui m’a aidé à mieux rester concentré à l’école.”  S’il me confie qu’il n’aimait pas vraiment l’école, il était un surdoué de la danse. Alors qu’il n’a que 10 ans, son professeur de l’époque décide de le basculer dans le groupe des 16 ans et plus. “J’assimilais rapidement et je m’ennuyais dans les cours de mon âge. J’étais le seul petit chez les grands, donc j’étais un peu la mascotte, mais en termes de réflexion et d’apprentissage, je les fumais tous.

Stan est obnubilé par chaque geste. Il veut être le meilleur dans ce domaine. Après ses heures de cours de danse, il est impensable pour le jeune garçon de s’en arrêter là. Aussitôt arrivé chez lui, il s’enferme dans sa chambre et passe des heures à s’entraîner. Stan ne se limite pas à bien danser, en se reposant sur ses acquis. Il veut toujours aller plus loin et se lance sans cesse de nouveaux challenges. 

Une discipline qui lui sert aujourd’hui en tant que chanteur, avec cette capacité à mieux gérer l’espace de la scène. Mais danser, c’est aussi lui donner une certaine prestance et un charisme irréprochable grâce à son encrage sur les planches. Désormais, Stan peut offrir de véritables shows à son public mêlant la danse et le chant. “Je reprends Gene Kelly, mais il savait chanter, danser et quand tu vois ça, tu peux qu’être admiratif. Le but en tant qu’artiste, c’est délivrer des émotions, peu importe ce que tu fais.” À travers la danse et le chant, Stan double les émotions par une poésie corporelle qui vient doucement embrasser le poids des mots. Sensible aux pas, aux textes, à la musicalité, l’artiste s’adonne à tous ses publics.

 

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 

 

Une publication partagée par Samuel Texier (@samueltexier_official)

Une force qui lui permet de se démarquer des autres artistes. Une différence qu’il tient depuis son plus jeune âge.

Sa différence à lui

L’école, le collège, des périodes peu tendres… et ses camarades de classe ne manquent pas de lui faire remarquer qu’il n’est pas comme eux. “Jeune, j’aimais des choses que les gens de mon âge n’aimaient pas et n’écoutaient pas.” Une période où Colonel Reyel était au sommet de sa gloire, faisant perdre la tête à tous les adolescents sauf un : Stan. Il préférait s’enivrer de Ben E.King avec son tube Stand By me, ou encore du groupe Imagination… Là, il ne fallait plus l’embêter pour le laisser tout simplement “kiffer”, comme diraient les jeunes. “Je ressentais que je n’étais pas en phase et on me le faisait ressentir. Mais j’en ai fait une force et j’en suis content.

Cette sensibilité aux “vieilles choses”, le rend nostalgique au temps qui passe et surtout celui qui concerne l’industrie musicale. “Ce qui se fait aujourd’hui c’est bien, mais ça ne pourra jamais égaler ce qui se faisait avant. Avant on avait de vraies et belles mélodies. Nos parents ont vécu des choses que j’aurais aimé vivre. Des ères musicales qui sont arrivées avec du renouveau comme David Bowie, c’était un monstre, il avait des personnages sur scène, c’était le seul. Freddie Mercury… Ce sont des légendes. Nous aussi on a des légendes et ce n’est pas méchant, mais je pense qu’ils n’ont pas la même élégance que les artistes d’avant.” En même temps, il est conscient qu’il faut s’ouvrir à de nouvelles choses, à une nouvelle période, mais surtout à une nouvelle société et un nouvel état d’esprit des jeunes d’aujourd’hui.

“Aujourd’hui, les jeunes veulent que des mélodies très simples qui fonctionnent bien, avec des paroles faciles à apprendre. Une tendance que suivent les artistes et du coup on perd en qualité. Il y a des artistes incroyables qui pourraient faire des choses encore plus incroyables.

Pour Stan, il est hors de question de se contenter du simple et de l’efficace. L’artiste cherche à redorer la musique et lui redonner toute sa beauté d’antan. Pour ça, il n’a pas peur de prendre des risques, d’oser en passant par son look bien à lui où rien n’est laissé au hasard, de la petite mèche qui tombe sur le front, aux bijoux comme là en face de moi, où je peux remarquer sa boucle d’oreille assortie à l’une de ses bagues en forme de couronne, tel un King et peut-être même, le futur King de la funk.

Rendre heureux

Stan connait le Funk sur le bout des doigts, de ses origines afro-américaines en passant par les artistes qui se l’ont appropriée. Un genre musical qu’il découvre lors de ses études de danse. “Ça a été plus qu’une révélation, car c’est à ce moment-là que j’ai su ce que c’était de réellement danser et être en corrélation avec la musique. J’ai ressenti des choses incroyables énergétiquement.” C’est décidé, s’il fait une carrière dans la chanson, c’est du Funk qu’il veut chanter pour donner autant de plaisir aux gens que ce que lui peut ressentir. Un genre intemporel qui peut plaire aux plus jeunes comme aux plus vieux. Stan veut faire danser, mais surtout il souhaite réunir toutes les générations. Un premier pari qu’il se lance avec son premier single Qui tu es.

Mais avant de vous délivrer les coulisses de ce tube qui vous fera danser tout l’été, si on revenait un peu en arrière, lors de son entrée à la Star Academy !

Avant de rentrer dans l’histoire des Star Académiciens de TF1, Stan avait quelque peu mis pendant 4 longues années, sa carrière d’artiste en suspend afin de s’occuper de son grand-père. Il enchaîne les petits boulots, tout en sautant sur la moindre occasion de pouvoir chanter lorsqu’on lui proposait un petit projet. “Je le prenais comme un signe de la vie qui me disait de rester dans ce métier.” Puis, sa vie va basculer, quand son professeur de chant le contacte pour le pousser à passer le casting pour la prochaine saison de la Star Academy faisant son grand retour après 14 ans d’absence. Au départ septique, il se laisse tenter par l’expérience… un nouveau signe de la vie, puisque le 15 octobre 2022, c’est toute une partie de la France qui découvre son visage.

 

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 

Une publication partagée par Stanislas Souffoy-Rittner (@sr_stanislas)

Quand j’ai passé le casting, je partais faire ma saison en tant qu’animateur à côté de Biscarrosse, donc je ne me suis mis aucune pression. Je me suis dit si ça le fait tant mieux, tu auras de la visibilité, si ça ne le fait pas tant pis, tu continues ta vie artistique et tu auras d’autres occasions.” Mais le destin ou tout simplement son talent en décidera autrement.

Arrivé au château, c’est une nouvelle vie qui attend Stan avec des semaines très intenses. Face à lui-même, coupé de l’extérieur sans téléphone et sans sa famille, il doit montrer qu’il peut y arriver et réussir à aller le plus loin possible. Son ambition n’est pas de gagner, mais faire découvrir aux gens sa personnalité. “Des angoisses tu n’as pas le temps d’en avoir parce que c’est maintenant ou jamais et tu donnes tout. Le mardi tu as les évaluations, tu t’y prépares le dimanche. Une fois qu’elles sont passées, boum tu as les résultats de qui est nominé. Après, il te reste deux jours et demi pour bosser tes chansons avec les artistes. Puis, vient la journée du samedi qui est hyper longue et en même temps trop bien : tu rencontres les artistes, tu fais tes balances sur le plateau. Le lendemain, tu as le de brief et tu repars sur les évals le dimanche aprèm.

Elle est loin la vie de château et de tous ses privilèges ! Tous dans le même bateau, il peut compter sur le soutien de ses camarades, notamment sur ses acolytes Chris et Cenzo. “Faire la star Academy, m’a permis de grandir intérieurement en tant qu’artiste et aussi individuellement.” C’est en quart de finale, que l’aventure s’arrête pour cet élève qui est désormais ancré dans la grande Histoire de la Star Academy.

 

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Une publication partagée par Stanislas Souffoy-Rittner (@sr_stanislas)

Aujourd’hui, ce qu’il souhaite par-dessus tout, c’est que les gens puissent le reconnaître en tant qu’artiste à part entier et pas seulement en tant que Stan de la Star Academy, une image qu’il compte bien faire oublier, en imposant son propre style et en offrant à son public son univers. Un premier pas qu’il réalise avec son tout premier single.

Rencontre inattendue

Sortir une cover ou sa propre chanson, l’artiste hésite… Mais son entourage le poussera à révéler sa plume. Il se laisse convaincre et dévoile Qui tu es.

Nostalgique du passé, mais pas que… Stan est aussi un grand romantique, un amoureux de l’amour. Qui tu es évoque cette sensation que l’on peut avoir dans la vie, ce coup de foudre interdit (ou presque). “Parfois tu fais une rencontre qui va chambouler ta soirée, ton heure, peu importe le temps que ça dure, mais ça bouleverse tout.  Et j’ai voulu mettre des mots, sur ce type de rencontre d’où viens-tu, qui tu es.

Une chanson que l’on peut prendre à double sens, pouvant aussi évoquer une certaine remise en question de qui l’on est vraiment, ce que l’on veut être et ce que l’on veut vraiment en amour… “C’est pouvoir dire si tu as envie d’aller vers cette personne. Mais on n’ose pas et on ne le fera pas, surtout si on est en couple. Bon, il y en a qui ne se gêne pas trop (rire), mais parfois c’est un coup de tête parce qu’on a qu’une seule vie ou pas et on la vit comme on veut la vivre.

Un amoureux de l’amour, mais aussi (et vous l’aurez compris), un amoureux de la musique pure. Il veut de l’authentique avec un enregistrement à l’ancienne. Pour cela, il s’entoure de Jérémy Chapron, rencontré lors de l’enregistrement de l’album de Star Academy, avec qui il a eu un bon feeling. “Après l’émission, je l’ai contacté en lui disant que je voulais ramener le funk en France. Il m’a dit que c’était osé, mais qu’il croyait en moi.” En plus d’être un excellent parolier, Stan maîtrise aussi l’art du discours et sait persuader.

Un travail méticuleux

Aidé par son ami Otta, Qui tu es a eu 7 versions. La production musicale plaît à l’artiste, mais elle n’est pas aboutie comme il le voudrait… Son aura de danseur lui montre qu’il manque quelque chose. “Je ne savais pas quoi, mais mon corps, lui savait.”

C’est donc au culot, qu’il envoie un message sur Instagram à David Said. Un artiste belge qui fait de la musique funk pure et dure. Tout comme avec Jérémy Chapron, Stan se lance dans une longue tirade. Un culot nécessaire, puisque l’artiste accepte de lui donner un coup de main. “Quand il m’a envoyé le son, c’était ce que je voulais ! Après on a fait quelques modifications, parce qu’il est dans un funk de niche, c’est une cible un peu particulière.” Tout en gardant sa ligne artistique, Stan apporte au titre un petit côté pop pour toucher le plus de personnes possible, le tout sans dénaturer le son des instruments.

Qui tu es rentre dans la famille de ces titres qui ne vieillissent pas. Une instru intemporelle, avec une analogie à la fois moderne et rétro. “Mon but n’est pas de durer un ou deux ans, mais perdurer dans le temps. Je pense que c’est ça le plus difficile pour un artiste. Savoir perdurer.

Un premier single dont on ne peut que devenir addict, ayant une seule hâte : remettre sur play dès les dernières (écoutes) pour se laisser porter encore et encore dans les années disco. On ferme alors les yeux, on n’essaie de ne plus contrôler son corps et on s’imagine danser sous une boule à facettes jusqu’au bout de la nuit.

Stan est de ces artistes à l’âme sensible. Il ne chante et danse pas seulement pour son propre plaisir. Le jeune homme veut aller plus loin, en redonnant à la musique cette beauté quelque peu perdue avec les années. Il veut attiser la curiosité de son public, en le confrontant à un nouveau style quitte à le dérouter. Stan serait-il notre nouveau Freddie Mercury ou David Bowie ?

Je finirais ce portrait en le dédiant à l’une des personnes qui lui est chères : son grand-père.