Stéfi Celma joue avec la caméra et se dévoile en chanson

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Stefi Celma (Photo DR)

Se reposer… Un drôle de mot pour Stéfi Celma qui enchaîne les projets. La comédienne, récemment à l’affiche de Champagne, n’a pas dit son dernier mot. On pourra la retrouver dans “Le Petit Piaf”,  “La flûte enchantée” ou “Balle perdue 2”. Mais en attendant, elle s’illustre aux côtés de Gérard Depardieu et Fanny Ardant dans “Les Volets verts”. Mais jouer n’est pas son unique passion. Stéfi Celma aime porter sa voix dans les chansons et m’a présenté aussi son prochain EP : “En Oblique” qui sortira le 28 octobre prochain. Bien plus qu’une œuvre musicale, tant les mots y sont forts et riches en vérité. Rencontre.

Elle voulait rendre les femmes belles et les hommes beaux en devenant coiffeuse. Finalement, elle est devenue chanteuse et actrice, deux métiers que Stéfi Celma ne pensait pas possible. “Mes parents étaient dans l’éducation nationale. Dans ma famille, je n’avais pas de personnes qui étaient dans l’artistique pure. J’avais des oncles et des tantes qui étaient chanteurs, musiciens… mais je ne pensais pas que c’était possible d’en faire un métier.

Heureusement, Jacques Martin existe et présente cette merveilleuse émission : “L’école des fans”, où il invite des enfants à chanter sur scène. À la fin de la prestation de Stéfi Celma, l’animateur est tombé sous le charme de la voix de cette petite fille. Alors, il lui demande si elle veut devenir chanteuse ? Elle répond que non… Peut-être actrice ? La réponse sera également négative. Des questions, qui ne laissent pas la petite fille indifférente : S’il les pose, c’est que l’on peut peut-être en faire son métier ? “Ma sœur aînée avec qui j’ai 12 ans d’écart, quand elle m’a entendu répondre non à toutes les questions, elle m’a demandé si je plaisantais : ‘Tu nous saoules toute la journée avec tes spectacles et quand on te demande si tu veux en faire ton métier tu dis non’.” Une petite graine germe dans la tête de Stéfi et avec le temps, elle a fini par éclore : elle est désormais une grande actrice française, et une interprète éblouissante.

La musique avant le jeu

J’ai d’abord débuté dans la musique car c’était plus accessible. Si tu veux chanter, tu peux chanter chez toi, c’est possible. Si tu veux jouer, être en interaction, c’est encore une autre étape.” Stéfi Celma décide de prendre des cours de piano. Le solfège en tête, les notes sur les bouts des doigts, elle compose. Le soir, la journée, le matin… peu importe à quel moment vient l’inspiration, elle prend un bout de papier, un stylo et écrit ses propres textes. L’artiste se fait peu à peu son petit réseau en participant à des émissions, comme La chance aux chansons de Pascal Sevran. Elle poursuit son chemin, jusqu’au jour où elle tombe sur Bruno Berberes, directeur de casting très connu dans le milieu. Il s’occupe d’ailleurs du casting de The Voice. “À l’époque, c’est lui qui faisait toutes les comédies musicales et il m’avait contacté pour faire Seul en cirque. C’est un spectacle monté par Zazie.

Stéfi Celma passe des auditions qu’elle réussit haut la main. Quelque temps plus tard, Bruno Berberes recontacte la chanteuse pour lui proposer une deuxième comédie musicale : “Je me voyais déjà“, menée par la fille de Charles Aznavour et Jean Rachid Kallouche qui en est le producteur et manageur de Grand Corps Malade et écrite par Laurent Ruquier. Stéfi Celma est aux anges, elle n’a que 20 ans et décroche deux beaux projets qui lui feront rencontrer Nathalie Luquin, qui lui propose de passer le casting pour la série “Une seconde Chance” sur TF1.

Se surpasser

Va-t-elle se réveiller… Non, elle est déjà éveillée. Un rêve devenu réalité, un rêve devenu sa vie. “Seul en cirque, Je me voyais déjà, Une seconde chance, m’ont vraiment permis de faire un grand pas.  J’ai également adoré passer des castings car j’avais l’impression de repousser mes limites à chaque fois.” Face aux membres du casting, la comédienne se met à nu et apprend à se connaître. Elle prend conscience de ses capacités de se mettre d’un état à un autre, elle prend conscience de son talent de véhiculer plusieurs émotions en quelques minutes. Comme beaucoup, elle rate certains castings. Elle ne prend pas ça comme un échec, bien au contraire, elle en tire des leçons : “ça m’a appris à prendre du recul et de me dire :  Ce n’était pas pour toi. Ce leitmotiv je l’ai grâce à la comédie, au métier d’acteur. C’est grâce au fait que l’on dépend du désir de l’autre et de ses attentes à son personnage.” Elle ne remet pas en cause son talent d’actrice, elle ne correspondait tout simplement pas aux critères recherchés, elle ne correspondait pas à l’imaginaire du réalisateur ou du metteur en scène. Ainsi, elle acquiert une certaine sérénité pour donner toujours plus et ne jamais rien lâcher et surtout de continuer à faire de la musique, “car je ne dépendais plus du désir d’un réalisateur ou d’un metteur en scène, mais je pouvais devenir actrice de mon art.

Une musique que Stéfi Celma veut sincère. Un message qu’elle prône dans son prochain EP, « Oblique » le faisant résonner à travers la pureté de ses clips et l’authenticité de sa musique, où seuls les instruments bercent les auditeurs,  sans être bousculée par un graphisme sonore synthétique.

Tomber le masque

Quand je parle de vérité c’est subjectif. La vérité de chacun n’est pas la même pour une autre personne. Ce que je voulais avant tout, c’est être dans mon honnêteté et ma vérité émotionnelle.” Pour introduire cette vérité, elle sort tout d’abord un premier single : “Maison de terres”. À sa grande surprise, elle reçoit beaucoup d’amour et de bienveillance. Les gens aiment et en redemandent. Un EP qui va au-delà des textes et de la musique. Stéfi Celma se laisse surprendre et comprend des choses sur elle, qu’elle ne connaissait pas. Elle débloque certaines choses qui pouvaient lui nuire en tant que femme, mais aussi en tant qu’artiste. Pour cela, elle s’est entourée d’une équipe, qui elle aussi est sans cesse en quête de sa vérité : “Ce sont des artistes qui sont tout le temps en train de chercher ce qu’il y a au fond d’eux, même quand ce n’est pas tout rose et que c’est un peu plus noir. Ils n’ont pas peur de l’exposer sur la table pour être le plus honnête possible.”

Un EP dans lequel elle livre cette vérité comme un cadeau qu’elle se devait de faire à ses auditeurs, en échange de leur amour. Il a été aussi son moment à elle, pour se sentir libre. 

Faire disparaître les maux par les mots

Ça été complétement libérateur. D’ailleurs, dans Tabou, quand je dis à la fin emmène-moi loin de ça, comme loin de tous ces tabous, je veux me libérer de ça… c’était tout à fait la démarche. Je voulais me libérer du poids de certaines choses qui ne nous appartiennent pas, qui sont liées à, je crois, en l’existence prénatale.” Des existences du passé, des ancêtres qui ont vécu des traumatismes non réparés, mais qui nous laissent en “héritage”. Un mal-être que l’on peut porter en nous sans même le savoir, dont il est impératif de se délecter. Stéfi Celma a pu s’en débarrasser grâce à la musique. Une musique où elle y montre son vrai visage et laisse le temps de quelques mois, ou d’une représentation son métier d’actrice se reposer.

“Je n’ai pas envie de jouer de rôle parce que mon métier c’est jouer des rôles” Elle avoue tout de même, qu’au début elle avait tendance à entrer dans un personnage. Mais elle a su se faire violence, pour se montrer telle qu’elle est dès que la musique retentit. “Au moment où je chante, c’est le moment où je dois laisser de côté celle qui joue.” Pourtant, la musique ne la quitte pas vraiment, même devant les caméras.

Dix pour cent : une série qui la porte vers la lumière

De “Une seconde chance” à “Dix pour cent”, les deux séries donnent à Stéfi Celma l’opportunité de chanter. Et dans “Dix pour cent” tout ne va être qu’hasard et sa voix va permettre à son personnage de prendre une tout autre direction.

Stéfi Celma adore le travail de Cédric Klapish, tout comme les textes de Fanny Herrero, la créatrice de la série. Alors quand son agent l’appelle pour lui dire qu’elle est prise pour le second tour du casting, elle n’est que joie. Sur les lieux, elle tombe nez à nez avec celui dont elle admire le talent, Cédric Kaplish, mais aussi Lola Doillon, la co-réalisatrice et Grégory Montel qui est déjà choisi pour faire partie de l’aventure.

C’était la veille de la fête de la musique. Je partais en répète avec des amis juste après cette deuxième audition, donc j’avais ma guitare. Il y avait 6 personnes et c’était un peu stressant. Naturellement, Cédric me demande si je suis musicienne. Je lui réponds que c’est un grand mot, mais oui je m’accompagne.” Curieux, le réalisateur lui demande de jouer. Stéfi Celma s’exécute et joue Sodad, une chanson brésilienne de Cesaria Evora. Une interprétation qui lui permettra d’intégrer le casting. “Le personnage de Sofia à la base n’était pas censé chanter, mais ils s’en sont servi pour alimenter le personnage et ça a été une belle opportunité.

Un détail qui permet d’autant plus de donner une véritable identité au personnage, se démarquant ainsi du reste de l’agence… et des autres actrices. Sofia prend un autre chemin, offrant à Stéfi Celma la chance de donner la réplique à Julien Doré, dans la saison 2.

Observer, faire confiance

Selon les dires de la comédienne, avec Julien Doré “on n’a pas le temps de stresser“. Elle le décrit comme un homme très clément, cool, bienveillant et enjoué de jouer dans “Dix pour cent”. “Il est arrivé super joyeux et heureux de participer dans la série dont il avait apprécié la première saison.” Avec Julien Doré, il n’y a pas de prise de tête, tout se fait naturellement. “C’était un honneur pour moi, car c’est un artiste que je suivais depuis un moment. Tout le long du tournage on a eu un vrai bel échange avec Julien et c’est quelqu’un de très généreux artistiquement. C’était très agréable.” Mais avant Julien, Stéfi Celma a dû travailler son personnage, pour lui donner toute l’ampleur qu’on lui connait.

Pour ma première lecture avec tous les acteurs, j’ai observé leur créativité, leur singularité. Je me suis servie de ça pour rebondir. J’étais presque spectatrice parfois de leur originalité et j’adore. En musique c’est la même chose.” Sofia est actrice et elle chante. Finalement, elle est très proche de celle qui la fait vivre. Toutefois, si elles font les mêmes métiers et qu’elles ont la même spontanéité, Sofia se diffère sur certains traits de caractère : “Sofia est un personnage qui est prêt à tout pour que l’on vienne la voir : elle tanne toute l’agence pour que l’on vienne voir son spectacle…  je suis incapable de le faire. Je n’ai aucun courage pour inciter les gens à venir me voir, ce que ma famille peut parfois me reprocher surtout quand je joue dans un film et que je ne leur dis pas ou que je donne une interview.

Une femme discrète, emplie de pudeur. Deux caractéristiques qui visiblement plaît aux réalisateurs, qui lui font confiance dans n’importe quel genre.

D’un genre à un autre

Stéfi Celma refuse de rester enfermée dans un seul et même registre. Elle se démarque et s’illustre dans la comédie comme dans des drames. “Pour le coup c’est super important. J’ai l’impression que les comédiens sont des grands enfants. On veut jouer encore et toujours, on veut apprendre, comme un enfant. En tout cas c’est ce à quoi j’aspire.” Cette année, elle a enchaîné des projets totalement différents :  une adaptation de “La flûte enchantée”, “Champagne” ou encore  “Les volets verts” de Jean Becker.

“Les volets verts” se présente comme un film d’époque mêlant émotion, dramatique avec une pointe d’humour, mais avec la finesse que l’on connaît à Jean Becker. Un film dans lequel les choses peuvent encore être explorées, pour continuer à enrichir les âmes humaines. “J’ai eu la chance de pouvoir tourner avec ce grand monsieur qui est Jean Becker. J’ai lu le scénario qui m’a beaucoup touché et vraiment j’ai trouvé qu’il y avait une belle poésie et c’est un très beau film émotionnellement.” C’est sans compter ses partenaires de jeux qui ne sont autres que Fanny Ardant, Gérard Depardieu ou encore Benoit Poelvoorde… Une expérience extraordinaire que Stéfi Celma n’est pas près d’oublier : “C’est là que je me dis que cette vie est surprenante, parce que c’est des acteurs que je voyais plus jeune et là je me retrouve à jouer à leurs côtés, c’est quand même fou.

Une vie folle, pleines de surprises, qui est loin de s’arrêter pour Stéfi Celma tant elle est épatante dans chacun de ses rôles et envoutante dans chacun de ses titres. Sans oublier, qu’elle est une femme, une artiste qui veille au bonheur des autres par l’échange, le partage et l’interaction. Des valeurs qui se perdent et pourtant, si essentielle à l’humain.