The Penelopes : un duo rebelle à la Pop mélancolique

The Penelopes, musique, cinéma, Isabelle Adjani, Nathalie Baye, Mathilde Dandeu, PressEyes

Le groupe The Penelopes, sont les frenchies les plus londoniens. De leur musique à leur style, ils ont su créer leur propre identité qu’il est impossible de copier ni d’égaler. Mais comme tous les artistes, ils se laissent porter par des influences, des mouvements… Et si avec leur dernier album, “Life Is Long” la presse ne cesse de les comparer à un Gainsbourg d’un autre temps, continuons dans cette platitude à le redire… Toutefois, est-ce vraiment un drame d’être sans cesse apparenté à l’un des plus grands maîtres de la musique française ? Rencontre avec Axel, l’un des deux monstres de ce groupe Pop qui font chanter les actrices.

The Penelopes, c’est l’histoire d’un groupe qui a toujours existé. Il fallait seulement lui donner un petit nom, quand les deux petits garçons qu’ils étaient ont décidé de continuer ensemble pour vivre de leur passion. Vincent et Axel habitaient à deux étages l’un de l’autre, dans un grand immeuble de banlieue. Apres les cours, c’était soit chez l’un soit chez l’autre, se pressant de vite faire leur devoir, sans jamais pour autant les bâcler.

J’étais très bon élève. Mes parents pensaient que j’allais faire une carrière en médecine avec un ascenseur social de malade. Mais j’étais en même temps le plus rock’n’roll des élèves, le plus rebelle dans sa tête“, me confie Axel.

Dès les équations élucidées et une nouvelle histoire imaginée pour répondre à la consigne de la rédaction, les deux garçons avaient qu’une seule hâte : se faire découvrir de nouveaux morceaux musicaux. “J’aimais beaucoup faire écouter de la musique à Vincent et vice versa. Je lui faisais écouter des groupes qui sont devenus majeurs pour nous.” Ce qu’ils aiment par-dessus tout : la musique anglaise et plus précisément le rock. Un univers pas vraiment commun à deux gamins qui ont grandi en banlieue et qui ont baigné dans un environnement où tous leurs copains écoutaient du Hip Hop. Mais peu importe, les deux garçons semblent déjà vouloir se différencier et créer leur propre univers.

 

 
 
 
 
 
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Ensemble, ils ont les mêmes idéaux et veulent la même chose : ne pas faire le job de leurs parents. “On ne voulait pas rentrer dans ce moule de la banlieue qui était hyper darkos. On voulait se sortir de ça. Je voulais faire de la musique. Je n’avais pas envie d’avoir un boulot avec des heures de bureau.

Une musique devenue indispensable pour Axel. Elle est son oxygène et peut-être même sa raison de vivre.

Une musique aérienne

“Je suis un autiste de la musique. Je pense que sans elle, ma vie n’aurait aucun sens.” Des mots qui pourraient sembler être forts. Pourtant, quand une passion est ancrée en nous, aucun terme n’est assez puissant et suffisant pour décrire ce que l’on ressent, notamment quand il s’agit de musique. N’est-elle pas celle qui régit nos émotions ? Quand on vient de se faire larguer, qui n’a jamais mis une musique encore plus triste que nos propres états-d ’âmes ? Quand il est enfin vendredi, qui ne s’est jamais laissé porter par une musique qui fait sens à la fête et au week-end ?

La musique est partout tout le temps dans notre tête, nous donnant l’envie de chantonner. C’est cette importance-là que lui donne Axel : cette capacité à être immatérielle.  “Ce que j’aime dans la musique, c’est que les notes sont juste dans l’air, il n’y a rien. J’aime beaucoup l’idée de produire quelque chose qui soit juste de la vibration, qui ne soit pas matériel. C’est vraiment important pour moi, d’avoir juste quelque chose qui n’existe presque pas dans la réalité.” Tous accros à nos portables, on en avait oublié cette belle métaphore de la musique abstraite.

 

 
 
 
 
 
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Une comparaison à l’air qui s’assimile assez bien avec les résonances de leur dernier album, “Life Is Long”. Une œuvre musicale qui plonge dans un rêve poétique très aérien, avant de nous faire revenir à la terre avec des notes plus symphoniques, brutes et rythmées.

Redécouvrir les actrices

L’une des forces de cet album sont ces actrices, qui ont été invitées dans leurs univers, pour y dévoiler leurs émotions. “Les chansons sont toutes arrivées clés en mains. On a juste adapté la tonalité de la chanson, pour que ce soit plus facile à chanter pour l’actrice. Pour Isabelle Adjani, qui a une tessiture assez haute, on a fait une musique plus douce. Mais la compo, la structure était là, il suffisait simplement de faire des nivellements pour s’adapter à la voix et sa puissance.

Si le corps musical était là, l’attribution des morceaux ne s’est pas vraiment faite au hasard et ils sont le reflet même de ces actrices.  

Ainsi, Les musicalités douces, rêveuses et symphoniques se marient avec la voix cristalline de la grande Isabelle Adjani. Quant aux consonnances plus rythmées, brutes et rock, elles sont venues s’entremêler à la voix éraillée de Virginie Ledoyen. Vous me direz et Nathalie Baye ? Pour cette actrice c’est encore une autre et belle histoire.

La simplicité d’un Grand Nom

Nathalie Baye a eu droit à sa propre chanson et composition, reflétant la gratitude du groupe envers cette comédienne hors pair. “Nathalie Baye est une très belle personne. J’en ai presque les larmes aux yeux juste en te le disant. Il faut presque prendre exemple sur des artistes comme elle. Elle est très curieuse et elle parle un peu à tout le monde. C’est une grande comédienne, mais elle ne vit pas dans une bulle, elle est très généreuse, elle s’intéresse aux jeunes. Elle est immense.”  Nous faudrait-il tous avoir une Nathalie Baye dans sa vie ? La réponse ne peut être que oui.

 

 
 
 
 
 
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Avec de telles muses, comment ne pas les comparer à Serges Gainsbourg qui faisait chanter les plus belles actrices comme Brigitte Bardot ou encore Jane Birkin. “C’est un peu ce qui sort dans la presse et on est très fier, car Gainsbourg, c’est un des seuls auteurs, compositeurs et interprètes français qui est connu en Angleterre. Ici il est très respecté.” Et s’ils sont heureux de cette comparaison, les deux acolytes ne se sont pas vraiment inspirés de Gainsbarre pour ce projet, mais du groupe Tindersticks. “Ils avaient une chanson avec Isabella Rossellini. L’idée c’était de faire un album en étant un groupe indépendant, avec des grands noms du cinéma pour se faire kiffer (rire).

Axel et Vincent écrivent et composent pour les actrices et leur prouvent tout leur amour et admiration. Un amour qui poursuit sa route pour le cinéma en général.

De la musique pour le 7e art

Composer pour le cinéma est un exercice à part entier, permettant au groupe de s’améliorer en tant que musicien dans leur projet personnel. “La musique de film nous a permis de ralentir le tempo avec le groupe. On n’aurait pas fait ces morceaux avec Isabelle Adjani, avec un tempo très lent, très ciné si je n’avais pas pris confiance grâce aux compos de films. Cela m’a également permis de mieux poser ma voix.” Un exercice qui leur plaît, mais ils font attention de ne pas se perdre. Ils ne veulent pas dire oui à tous les réalisateurs, mais accompagner ceux pour qui ils ont eu un véritable coup de cœur. “On a envie de construire une histoire avec de jeunes réalisateurs, qui vont évoluer, qui vont faire des erreurs, comme nous on a pu en commettre. On zappe beaucoup de projets car on ne veut pas non plus en faire trop. On veut garder la surprise, que ça reste un plaisir de le faire et que ça ne devienne pas mécanique.

Bien qu’ils baignent dans le monde du cinéma, Axel est formel : il ne veut pas se lancer dans la réalisation. “Concevoir un projet, une série, pourquoi pas. Mais la réalisation, je n’ai pas encore le temps ( rire).

Une discussion qui touche à sa fin, avec un garçon qui derrière ses lunettes et ses photos avec un sourire peu existant, est en réalité très bavard, aimant laisser des éclats de rire. Tout comme il m’a décrit la simplicité de Nathalie Baye, Axel en est tout autant. Un artiste sincère et touchant qui ne se contente pas seulement de répondre aux questions, mais installe une véritable conversation.

The Penelopes sont l’exemple même, que d’où l’on vient, par le biais du travail et de la ténacité on peut se faire une place dans le monde de la musique. Un univers loin d’être simple, dans lequel ils ont su se surpasser, pour offrir aux gens quelques notes de bonheur.