Rebecca Benhamour : l’étoile montante du cinéma et de la télévision française

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Rebecca Benhamour ( photo DR)

Elle était l’une des actrices phares de la quotidienne “Ici tout commence”. Dans la peau de Célia, la comédienne a réussi à conquérir le cœur des Français, mais aussi ceux des réalisateurs. Depuis, la jeune femme enchaîne les projets, pour le plus grand bonheur de son public. Le dernier en date : sa participation dans la série “Léo Matteï, Brigade des mineurs”, dans un rôle bouleversant et essentiel pour mettre en lumière des femmes aux parcours difficiles. Rencontre.

Un grand-père critique de films, une grand-mère monteuse, une mère auteure, comédienne et directrice artistique en doublage et un père chocolatier qui s’est reconverti dans le doublage… il était presque une évidence que Rebecca Benhamour voue une grande passion pour le cinéma, le théâtre et la télévision. Des talents de comédienne qu’elle a bien pris soin de travailler dès son plus jeune âge, en s’efforçant de faire ruisseler quelques larmes sur son visage.

J’avais quatre ans quand ma mère a compris que je voulais être comédienne et que j’avais ça dans la peau. Elle m’a vu pleurer et ma demandé : ‘Mas pourquoi tu pleures ma chérie, tu as l’air complètement dévastée…’ et je lui ai répondu : ‘Ne t’inquiète pas maman, je joue à être triste.’”  Parfois, on ne devient pas artiste, on l’est déjà…

 

 
 
 
 
 
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L’ancrage culturel

Une passion poussée par des parents qui veulent donner à leurs enfants une grande richesse culturelle. Rebecca Benhamour passe ainsi son enfance et son adolescence à admirer les œuvres d’art d’expo en expo, à s’émerveiller face à des paysages uniques et aux traditions culturelles authentiques de voyages en voyages. “Mes parents aimaient nous montrer des lieux sur lesquels ont été tournés des films. Des lieux avec une mémoire culturelle très très forte.

L’enfant et l’adolescente qu’elle était s’imprègne alors de ces atmosphères singulières, tout en s’imaginant ses acteurs préférés répéter plusieurs fois leur scène sous l’impulsion d’un “action” et d’un clap. “Je pense que ça a ouvert notre univers mon frère et moi, notre imagination. On a vu beaucoup de films : des vieux films pour comprendre et se rendre compte ce que l’on aimait ou pas. Des films étrangers pour nous ouvrir à d’autres codes, à leur sens de l’humour, d’autres ruptures de jeu, leur façon d’aborder l’amour, la tristesse, la pudeur…“.

Puis, il y a cette actrice et ce film dont elle parle avec tant d’amour et d’ardeur qui lui ont donné cette envie de raconter des histoires : Vivien Leigh dans “Autant en emporte le vent”.

 

 
 
 
 
 
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Je ne m’en lasserai jamais. Je trouve Vivien Leigh tellement resplendissante autant dans sa folie, que dans sa fragilité et sa vulnérabilité… elle est incroyable et elle m’a donné envie d’avoir un rôle pareil un jour.” Passionnée et bosseuse, il n’y a pas de doute, Rebecca Benhamour a toutes ses chances pour un tel rôle. A seulement 25 ans, la vie lui réserve encore de grandes et belles surprises.

L’amour du doublage

Propulsée sur le devant de la scène par la quotidienne “Ici tout commence” sur TF1, la comédienne a fait ses premiers pas dans le cinéma et plus précisément dans le doublage.

Du haut de ses quatre ans, Rebecca Benhamour décroche alors un petit rôle de doublage dans “Le seigneur des anneaux”. Une voie du cinéma dont elle prend toujours plaisir à exercer. Le doublage a un impact très positif sur son jeu d’actrice, puisqu’il lui a permis de s’adapter à un rythme de jeu, à une émotion qu’elle aborde différemment d’elle, à s’adapter très vite au comédien à côté ou en face d’elle… mais aussi à bien articuler, d’ailleurs, elle me confie encore entendre sa mère et sa grand-mère lui dire “articule !” et elle rit. “Grâce au doublage, j’en suis là où j’en suis aujourd’hui avec des rôles sublimes, que je n’aurais pas pu avoir en tant que petite comédienne française de 25 ans.

Des rôles aux messages forts, qu’elle a la chance de pouvoir véhiculer sur une chaîne populaire, aux séries regardées par des millions de téléspectateurs. De Célia dans “Ici tout commence” à Karine dans “Léo Matteï, Brigade pour mineurs”, Rebecca Benhamour incarne des jeunes femmes aux parcours peu communs et qui pourtant sont si proches de la réalité.

Laisser parler les émotions

Je pense à ‘Ici tout commence’, les gens s’attachent à des personnalités très fortes. C’est d’ailleurs pour ça que la productrice a fait un travail remarquable dans le fait de trouver des gens qui ont une personnalité à laquelle on allait s’attacher. Je pense à mon ami Nicolas Anselmo qui est une personnalité très forte et qui en plus est un acteur incroyable, doté d’une grande grande palette de jeu.”

Dans “Léo Matteï, Brigade pour mineurs”, Rebecca Benhamour est bouleversante dans la peau de Karine. Une jeune femme qui élève son fils seule et qui a dû faire face à de nombreuses difficultés. Aidée dans un foyer pour femmes, Karine tente de se reconstruire pour avancer dans la vie et retrouver une certaine stabilité.

 

 
 
 
 
 
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Des visages peu mis à l’avant à la télévision ou au cinéma et pourtant, ces femmes existent et sont la preuve même de la difficulté d’être une femme. “Dès qu’un personnage à des dualités, des paradoxes, c’est génial. Karine c’est une jeune maman qui est extrêmement sensible, qui est extravertie, qui est généreuse. Elle vient d’un milieu populaire avec un passé lourd et douloureux. Elle est dépassée par les évènements qui lui tombent dessus, qui arrivent dans sa vie à travers toutes les personnes qu’elle aime et la famille qu’elle s’est créée.

Seule, tout ce qui lui reste sont Sonia (Lorie Pester) son fils et le sien, pour qui elle donnerait sa vie, quitte parfois à être quelque peu impulsive, cachant cette peur de l’abandon. “Elle est comme un animal sauvage blessé, j’ai donc essayé de lâcher prise sans rien contrôler, juste en laissant parler mon corps, mes impulsions et mes intuitions.

Mais au-delà de ça, à travers ces premiers épisodes de la saison 10 de “Léo Matteï, Brigade pour mineurs”, on montre aussi ces bénévoles, prêts à tout pour que ces jeunes femmes puissent avoir une “vie normale” en leur apportant du soutien et de l’amour.

Apprendre à travers des rôles

“C’est un personnage très intéressant, parce que très éloigné de moi. Le fait d’avoir joué dans deux épisodes, ça nous a permis d’être plus longtemps sur les lieux de tournage, pouvoir discuter avec les gens qui habitent dans ces foyers, les gens qui s’occupent de ces enfants-là.” Rebecca Benhamour est alors subjuguée par tout l’amour que ces professionnels de l’enfance ont à donner. Combien ce métier leur est vital, tout comme il lui est vital d’être comédienne, pour à son tour pouvoir lever le voile sur ces professions et être menée à impacter les gens sur leur propre condition. “C’est pour ça que ces séries marchent et tant mieux, parce que c’est comme ça que l’on fait bouger les choses, c’est en parlant.”

 

 
 
 
 
 
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Des rôles qui lui donnent cette possibilité de se sentir apaisée, et de comprendre des choses sur elle-même. Des personnages qui la font grandir, tout simplement. Et pour les incarner en étant la plus vraie possible, Rebecca Benhamour explore différentes facettes du jeu. Elle n’a pas de méthode spécifique, mais ce qui est sûr, c’est qu’elle puise sa force par le biais de sa famille. Ce lien avec son entourage est un pilier pour accéder à sa justesse.

 “Avec ma famille, mes émotions ne peuvent pas être plus sensibles que ça. Ils me nourrissent chaque jour à travers nos discutions, chaque sourire, chaque regard, chaque larme… j’observe tout le temps leur tique, leur posture générale, leur langage et à partir du moment où tu comprends pourquoi ce personnage agit de cette façon là et que tu arrives à l’aimer, c’est formidable. Il y a un truc qui se passe dans ton corps, ça vibre, c’est aligné et c’est passionnant. Si le métier de comédien te demande d’être autocentré, grâce à ton personnage, tu es finalement centré sur quelqu’un d’autre que ta personne.

Une comédienne en plein vol, d’une nouvelle vague qui tend à faire évoluer les choses au cœur du cinéma et de la télévision, notamment sur la place de la femme et le regard que l’on porte sur elle.

Solidarité et égalité

Comme tout combat qui te tient à cœur et qui est viscéral pour toi, c’est long et il faut s’accrocher. Pour que les choses bougent, ça va être de longue haleine. Qu’on le veuille ou non, le sexisme est ancré dans les mentalités.

Rebecca Benhamour veut alors continuer à se battre pour que la solidarité entre femmes soit de plus en plus solide et qu’il n’y ait plus de différences de salaires avec les hommes. “Je ressens en tout cas, en tant que nouvelle génération, qu’il y a un truc de solidarité entre meufs, mais aussi avec les hommes car ce que l’on veut c’est être égaux.

Elle n’hésite pas à prendre son petit frère de 22 ans en exemple, qu’elle considère encore plus féministe qu’elle : “Qu’il le veuille ou non, c’est ancré en lui, parce qu’il est respectueux avec les femmes et qu’il a envie d’être égal à égal avec elles.” Elle met en lumière l’importance de ne pas avoir peur de parler aux hommes et de ne pas avoir peur de leur dire oui ou non et surtout d’être entendu. “Il ne faut surtout pas perdre espoir, il faut continuer.

Un espoir possible en continuant à soutenir cette jeune génération et leur laisser la liberté de s’exprimer à travers leur art, tout comme Rebecca Benhamour a su le faire avec des personnages poignants, tout en révélant la réalité d’une vie permettant aux spectateurs de s’identifier.

Avec ces quelques minutes d’échange, j’ai pu observer une jeune femme qui, sous sa gentillesse, son rire, son écoute et sa bienveillance, sait ce qu’elle veut et n’a pas peur de dire non à des projets qui ne lui correspondent pas, tout en sachant se battre pour ceux dont elle sait qu’elle est faite pour le rôle. Un trait de personnalité déjà digne d’une grande comédienne dont il faut retenir le nom.